Le paddock est un trésor d’histoires intéressantes mais souvent inconnues. Des années de sacrifices et de batailles se cachent derrière chaque pilote, manager et équipe. Simone Bosco est impliqué dans le monde des moteurs depuis vingt-cinq ans mais c’est sa première interview. Et dire qu’il a été pilote, team manager et qu’il est aujourd’hui le patron de SB Corse Management qui succède à Christian Gamarino. Né à Calvezzano (dans la province de Bergame) il y a quarante ans, il a concouru de 1998 à 2010. En janvier 2011, il a été arrêté par un très grave accident.
« Mon père travaillait dans les motos – dit Simone Bosco à Corsedimoto – il a également été chef mécanicien du Championnat du Monde SBK et m’a transmis sa passion. J’ai débuté en Aprilia Trophy puis j’ai couru en 125 Sport Production, CIV Supersport 600, Honda Trophy et divers championnats mineurs jusqu’en 2010. Je n’ai pas obtenu de grands succès mais j’ai remporté un trophée à Imola et je suis monté sur le podium quelques fois. Puis début 2011 l’accident qui a changé ma vie ».
Qu’est-il arrivé?
« J’ai chuté à Jerez lors des essais hivernaux. J’ai tout cassé, je suis resté à l’hôpital pendant un an et je suis sorti en fauteuil roulant. Je suis tétraplégique, un peu comme Joan Lascorz, pour donner une idée de ma condition physique actuelle. Il m’aurait été impossible de participer aux courses paralympiques de moto car j’ai une mobilité très limitée, mais je ne voulais pas abandonner le monde des moteurs ».
Avez-vous créé votre propre équipe ?
« Les motos me manquaient trop et j’ai ouvert une équipe, SB Corse, et j’ai tout de suite ressenti une grande satisfaction. J’ai participé au Trophée National avec Alessio Velini qui a couru avec mon équipe pendant cinq ans et en 2015 il a remporté le championnat. En 2018, j’ai aligné Alessandro Polita puis Fabrizio Perotti. Depuis quelques années, je suis Christian Gamarino en tant que manager qui court avec MC7 Corse d’un ami très cher, Matteo Colombo. Tout va bien. Je m’occupe de la gestion des sponsors, du marketing, de l’organisation : c’est une activité qui me plaît beaucoup ».
L’année dernière, Christian Gamarino s’est battu pour le titre du Trophée National jusqu’à la dernière course.
« Il a fait une course de moins à cause d’une combinaison avec l’Endurance mais il a remporté deux victoires et s’est battu pour le titre jusqu’au bout. Cette année, il tentera de remporter le championnat. Christian est très rapide et c’est un très bon gars. Je m’entends très bien avec lui et j’aimerais le faire avancer, gagner aussi en CIV ».
Pourquoi ne pas participer au CIV dès 2023 ?
« Le niveau est très élevé et en ce moment, avec MC7 Corse, nous n’aurions pas la chance de nous battre pour le succès face à Pirro et Barni. Mieux vaut faire le Trophée National et rester devant puis un jour on espère pouvoir viser le top en CIV aussi ».