Les essais Superbike de Jerez (voici les derniers chronos) ont été l’apéritif passionnant du défi du Championnat du Monde qui débutera dans moins d’un mois à Phillip Island. Entre-temps, les équipes et les pilotes disposent de quatre jours supplémentaires d’essais : la première manche lundi et mardi prochains à Portimao. Nous profiterons ensuite de la traditionnelle arrivée sur la piste australienne, en début de semaine, qui se terminera par les trois challenges d’ouverture. A l’autre bout du monde, une épreuve semée d’embûches se prépare, notamment pour les rookies Andrea Iannone et Nicolò Bulega, qui ne comprennent pas encore bien tous les secrets de la gestion des pneumatiques. À Phillip Island, cependant, il existe un élément clé qui peut potentiellement faire dérailler même ceux qui connaissent ces coins comme leur poche. En effet, l’asphalte sera tout neuf, les travaux de resurfaçage complets étant terminés il y a quelques jours. Les équipes, les pilotes et même le seul revendeur de pneus Pirelli prendront le départ sans aucune référence.
La dernière fois en 2013
Parmi les douze circuits du calendrier Superbike, Phillip Island est de loin le plus exigeant pour les pneus. Ici, 22 tours peuvent devenir un enfer, en raison des trois virages à gauche à très grande vitesse qui exercent une pression terrible sur cette zone de la bande de roulement, entraînant des augmentations de la température du composé et des pneus internes qui n’ont d’analogue avec aucune autre piste. Pirelli a déjà établi la répartition, car le matériel est expédié par bateau et est donc parti il y a des semaines. Le choix a été celui de la sécurité : pour les deux courses longues, seul le dur SC1 sera disponible, dans la version A1126 testée depuis quelques temps dans la série australienne. Le SC0 (medium) ne sera utilisable que dans la Superpole Race : l’année dernière cela s’est bien passé et Pirelli le confirme malgré les inconnues.
Le développement qui mijote
Le fournisseur exclusif testera un nouvel arrière lors des tests de Portimao la semaine prochaine, destiné à remplacer le B800. Cette solution a connu beaucoup de succès sur certaines pistes spécifiques, notamment Alvaro Bautista l’a exploitée à merveille. Mais il n’a pas garanti le même standard que les autres, le but est donc d’avoir une alternative qui conserve les mêmes caractéristiques mais offre plus d’homogénéité de comportement. Et il peut également devenir un produit de référence pour le marché, étant donné que Pirelli dispose sur le marché de toute la gamme de pneus utilisés dans le Championnat du Monde. Il y a aussi une nouvelle version avant SC0 sur la rampe de lancement : l’année dernière, la solution avant souple n’a pas rencontré la faveur mais les techniciens italiens n’ont pas abandonné cette voie.
De nouveaux visages chez Pirelli
Le retour au championnat du monde MotoGP en tant que fournisseur unique de Moto3 et Moto2 a poussé la multinationale italienne à reconfigurer sa structure de gestion. Du côté du Superbike, le nouveau manager sera le Français Steven Neumann (sur la photo d’ouverture), qui a également pris la piste en tant que pilote du championnat national Superbike. Lors de certaines épreuves, Neumann sera rejoint par Giorgio Barbier, directeur du département courses moto, l’un des piliers du paddock Superbike. Il y est arrivé en 1989, alors que la concurrence était féroce entre les fabricants de pneumatiques, lors de la saison du Championnat du Monde remporté par Fred Merkel avec la Honda équipée de pneus Pirelli. Barbier sera présent en Australie, à la fois pour vérifier de première main la situation qui sera déterminée par le nouveau fonds, et pour la passation de pouvoir idéale avec le nouveau gérant.
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