Il histoire de cas Motocorsa devrait être étudié à l’école. L’équipe est très privée mais pendant des années, elle a été une équipe de référence au niveau mondial. Motocorsa est née il y a dix ans à l’initiative de Lorenzo Mauri, ancien pilote du Championnat d’Italie Superbike. L’équipe est liée à son atelier, c’est petit, mais toujours le protagoniste avec Axel Bassani, actuellement cinquième au classement du championnat malgré un week-end amer à Barcelone avec l’accident en course-1.
Lorenzo Mauri, les polémiques autour du choc Bassani-Rinaldi ne sont pas encore apaisées. Avec la tête froide, comment le voyez-vous ?
« De mon point de vue, c’était un accident de course normal. Tout le monde est là pour donner le meilleur d’eux-mêmes, pour garder une longueur d’avance, nous aussi chez Motocorsa et Axel Bassani sommes vraiment désolés. Quoi qu’on en dise, c’est toujours triste quand quelqu’un tombe, surtout s’il s’agit d’un pilote du même fabricant de motos. Nous voulons travailler avec Ducati et nous sommes très déçus. »
Motocorsa restera-t-il toujours fidèle à Ducati ?
« Chez Motocorsa, le cœur bat pour les rouges, pour les Ducatis. Nous faisons de notre mieux pour que le travail soit bien fait sur la piste et à domicile par une équipe privée et nous sommes heureux de tout le soutien que nous apporte la maison mère de Dall’Igna, Ciabatti et surtout de Zambenedetti qui est un coordinateur vraiment au top ».
Vous êtes la meilleure équipe Ducati indépendante depuis des années. Quel est ton secret?
« Le package que Ducati nous propose est de premier ordre, la moto est vraiment compétitive et il est clair que chaque équipe la gère à sa manière. Travailler sur un produit qui fonctionne déjà enlève 80% de l’effort. Évidemment, faire les derniers 20% n’est pas facile, mais si vous avez un bon vélo de départ sur lequel travailler, c’est génial. J’aime beaucoup ce V4 ».
Axel Bassani changera-t-il d’équipe l’an prochain ?
« Mon père m’a toujours dit de ne jamais dire jamais. Je ne pense toujours pas à l’année prochaine, le championnat est très long. Il y a une belle histoire à écrire avec toutes ses facettes. Je me concentre uniquement sur le fait de donner à Axel une moto compétitive, sur la sérénité dans l’équipe, sur les gars à la maison qui travaillent plusieurs jours par semaine et qui sont la jeune force de Motocorsa. Je remercie également ma famille qui supporte cette situation car je ne suis jamais à la maison et Roberto Terenghi qui m’aide en tout et est à mes côtés aussi bien dans les moments heureux que dans les plus difficiles ».
Vous pensez à l’après Bassani ?
« Le jour où Axel Bassani signera avec une autre équipe, je commencerai à réfléchir à qui aligner. Je ne veux pas envelopper ma tête maintenant. Nous sommes au quart du championnat et j’ai beaucoup de temps. Le jour où Axel aura décidé, je commencerai à me faire une idée »
Sur quoi avez-vous travaillé lors de ces tests à Misano ?
« Nous nous concentrons sur les pneus tendres pour voir si nous pouvons être capables de repartir un peu plus loin en qualifications. Il y a eu des week-ends, comme à Barcelone, où la quatorzième place sur la grille nous a un peu pénalisés ».
La prochaine manche aura lieu à Misano, qu’est-ce que ça fait de concourir à « domicile » ?
« Ça me pèse, je suis honnête. Ici comme à Imola, le public et les amis attendent quelque chose de plus, mais croyez-moi, nous faisons déjà de notre mieux. Ensuite, peut-être que nous faisons des douzièmes et que quelqu’un lève le nez pour se faire gifler sur et en dehors de la piste : nous sommes au Championnat du monde, les gars. C’est quand même bien parce que dans les stands et sur la piste il y a une énorme concentration d’adrénaline et ça me fait saigner ».
Photo Marco Lanfranchi