La dernière grande rivalité du MotoGP est celle entre Valentino Rossi et Marc Marquez, qui a culminé lors de la saison 2015 à Sepang et ne s’est jamais démentie même après le retrait du champion de Tavullia. Il existe actuellement une « diplomatie » au plus haut niveau chez les pilotes, une « respectabilité » qui selon beaucoup serait le vrai malaise de ce sport et la cause du manque de médiatisation. Nous avons une grande série de champions tels que Pecco Bagnaia, Fabio Quartararo, Aleix Espargarò et Enea Bastianini, le seul capable de déclencher une « mêlée » est peut-être le Romagnol de 24 ans de Ducati.
Le point de vue de Bagnaia
Cette ambiance décontractée fait plus que du bien aux protagonistes directs, faite de salutations, de compliments et de câlins, de dépassements propres, d’une demande d’excuse rapide en cas d’erreur. « On s’entend bien parce qu’on est des pilotes intelligents – observé Pecco Bagnaia à Motegi -. Cela ne veut pas dire qu’ils ne l’étaient pas avant, mais il y a beaucoup de respect mutuel et nous savons tous ce que nous devons faire pour être à ce niveau, car cela demande un très haut niveau de concentration et de physique. Le respect entre nous est très élevé et c’est pourquoi nous avons une bonne relation. Nous ne sommes pas nécessairement amis. Nous sommes rivaux, mais avec respect“.
Respectabilité MotoGP selon Marquez
Marc Marquez tente de proposer son explication : « La bonne ambiance qu’il y a maintenant c’est qu’il n’y a pas eu de vraie mêlée entre eux, une mêlée dans le dernier tour», faisant référence à Pecco, Fabio et Aleix. C’est un MotoGP génétiquement différent de celui marqué par les défis entre Max Biaggi et Valentino Rossi. Des rivalités étaient même parfois astucieusement créées par la presse, le Docteur était passé maître dans les guerres psychologiques et lançait des fléchettes enflammées devant les médias. L’après-course était souvent aussi attendue que la course elle-même. « Cela me rappelle un peu mes moments avec Dovizioso. Je m’entendais bien avec lui, mais il y avait cette tension. Il y avait des sourires entre nous, mais aussi de la tension. L’ambiance positive qu’il y a maintenant, c’est qu’il n’y a pas eu de vraie mêlée entre eux, une mêlée dans le dernier tour. Je joue aux cartes différemment, qu’est-ce que tu veux que je te dise ?“.
Ceux qui espéraient une fin de saison enflammée abandonnent tout espoir, la bataille pour le titre MotoGP se poursuivra sous le signe de la diplomatie et des bonnes manières, du politiquement correct. Mais sachant qu’une étincelle pourrait suffire à allumer le feu au moment où vous vous y attendez le moins. « La meilleure guerre psychologique, comme l’a dit Doohan, est en cours. Si vous les battez sur la piste, ils peuvent s’habiller comme ils veulent et éventuellement vous les écrasez sur la piste. Je me vois loin de ce niveau en ce moment … Pecco est très convaincu, Quartararo sait que ce sera difficile, mais il gagne plus qu’il n’a, Aleix est le seul à ne pas avoir de pression“.