Avec la Pan America 1250, Harley-Davidson fait ses débuts dans le monde des polyvalents : plus de 150 CV et le nouveau Revolution Max de 1,25 litre en font la moto Milwaukee la plus puissante de tous les temps. Voici comment il est fabriqué, comment il se passe sur et hors route et combien il coûte
Harley-Davidson Pan America 1250 c’est exactement le maxi-enduro qui n’était pas là et que personne n’attendait, conçu pour percer le marché européen en faisant entrer la marque Milwaukee dans le segment rentable des crossovers. En bref, un véritable pionnier, qui vise à conquérir le chemin de plus en plus emprunté par les vélos de cette catégorie, c’est-à-dire celui qui mène au sommet du classement des ventes.
Avantages et inconvénients
Harley-Davidson a inversé le cap : celui après des décennies passées à amener l’imaginaire des autoroutes américaines sur le Vieux Continent avec des cruisers s’est laissé influencer par la tendance européenne. Ainsi est née la Pan America, porte-drapeau d’une véritable révolution, qui ne se plie pourtant pas aux diktats du design européen : La face avant est imposante, avec le phare Full-LED horizontal serti dans un nez qui rappelle celui de sa sœur Road Glisse et le profil se démarque Réservoir de 21,2 litres, qui rappelle le « drop » des croiseurs de Milwaukee dans une touche moderne. Un look radical qui s’accompagne de beaucoup de substance : le cadre utilise le nouveau moteur comme élément sollicité, le département suspension est signé Showa et s’appuie sur une fourche Balance Free de 47 mm avec 190 mm de débattement et un mono-amortisseur Piggyback de la même marque , tous deux entièrement réglables, sur des roues à rayons de 19 pouces et 17 pouces qui s’adaptent à une paire de Michelin Schorcer Adventure. La triade de disques qui voit deux éléments de 320 mm mordus par des étriers monoblocs Brembo à fixation radiale à l’avant et l’unique disque de 280 mm à l’arrière fonctionnent à l’unisson : en calmant l’avant, en effet, le frein arrière est également remis en cause, avec un pourcentage calculé et dosé instant par instant par la plate-forme IMU à six axes, qui offre également l’ABS et le contrôle de traction en mode virage et Hill Hold Control.
Un bison américain de 245 kg en ordre de marche qui sait pourtant cacher son encombrement. Les dimensions soulignent la volonté de transversalité de ce modèle : la selle est à 850 mm du sol, et peut atteindre 875 mm, le guidon large et bien éloigné du torse, les repose-pieds en position centrale, confortable aussi bien sur route qu’en tout-terrain -route. Le résultat est une triangulation parfaite et une excellente protection aérodynamique avec le plexi très facile à soulever et avec une excursion de 4 cm et demi. Sur le pont se dresse l’écran tactile TFT de 6,8″ qui est un véritable ordinateur de bord : en plus de sélectionner le 5 cartes moteur disponible et pour personnaliser le mode de conduite personnalisé, vous pouvez connecter le téléphone et, via l’interphone, avoir un accès vocal complet au menu. De plus, grâce à l’application Harley-Davidson, vous pouvez avoir toutes les informations sur la moto et surtout la navigation vers des cartes en plein écran. Cependant, il convient de noter que les gros blocs nécessitent une période de rodage avant de s’y habituer. Alors qu’au centre du projet se trouve le Révolution Max de 1.252 cc. Refroidis par liquide et avec transmission finale par chaîne, les cylindres sont inclinés de 60 ° pour compacter les dimensions, également grâce au travail structurel sur le châssis et au choix de faire pivoter le bras oscillant dans le carter. Le traitement Nikasil sur les cylindres en aluminium monobloc et l’utilisation d’alliage de magnésium pour les chaînes de distribution et les couvercles de soupapes contribuent à réduire le poids. Mais le tournant de ce moteur passe aussi par le souci du détail obsessionnel : le circuit de refroidissement ne comporte que des passages internes, les pistons sont forgés et refroidis avec des gicleurs d’huile sur le bas, les soupapes sont équipées de calage variable et d’amortir les vibrations là-bas sont deux contre-arbres, un dans la base et un dans la tête avant. Un travail qui rapporte Pan America en dot 152 CV à 8.750 tours et un couple maximal de 128 Nm qui atteint une altitude de 6 750. Autre joyau du Revolution Max, les bielles déportées à 30°, avec une phase d’allumage à 90°, qui rendent le refoulement plus doux et le son plus corsé.
Les lignes sont puissantes, et le premier impact ne trahit pas certains préjugés : la traînée abondante fait paraître lourde au premier abord, mais il suffit d’enfiler le second pour se tromper. Restant sur le premier impact, s’il n’y avait pas les gros blocs de guidon typiques de la Motor Company, nous ne dirions pas que nous sommes sur une Harley : zéro vibration et ergonomie qui vous permettent d’être sur le vélo et non à l’intérieur du vélo, aussi utile en ville pour s’évader dans la circulation. Bien sûr, l’empattement de 1 580 mm et l’angle de braquage de 25° n’en font pas un serpent entre les voitures en colonnes, mais aussi faire la navette avec elle est possible, favorisée par la livraison douce de la feuille de route et par un embrayage qui, s’il semble au premier abord grincheux, devient un allié valable une fois en prise. Dommage que la boîte de vitesses soit précise mais trop contrastée, un détail qui n’aide pas à bas régime. Dans le mixte, c’est très savoureux: grâce au moteur qui est un plaisir et à un département de suspension bien choisi même sans l’aide de l’électronique. En effet, si les Showa font du très bon boulot en ville, elles s’excitent dès qu’on démarre vraiment et permettent au moteur de lâcher toute sa méchanceté. En fait, le Revolution Max est peut-être le moteur qui réussit le plus aujourd’hui à changer d’âme lors du réglage du Riding Mode Sport : entre 4 et 5 000 tr/min, vous voyagez rapidement mais sur du velours, de 6 à 9 mille le compte-tours éclabousse et le le moteur s’éteint, il est franc, rapide comme l’éclair pour accélérer et autoritaire pour indiquer clairement qu’il y a beaucoup de bière si vous voulez garder le gaz ouvert. Une vraie surprise qui en revanche accentue légèrement l’effet on-off, sans jamais devenir gênant. Quand on va dans l’étroit il faut avoir un peu de fourrure sur le ventre pour garder une bonne allure, car la stabilité qu’il offre sur le rapide ici se paie avec peu de vitesse en entrée de virage et dans les changements de direction, remettant en cause l’utilisation de le frein arrière pour vous aider à fermer les virages les plus serrés. Dans un contexte similaire on peut apprécier la position des repose-pieds, légèrement en retrait, et l’éloignement de ces derniers par rapport à la selle, permettant au cavalier d’affirmer également la juste dose de physique. Mais les qualités pour elle ne se limitent pas au seul asphalte. Pan America est née en pensant aux motards européens mais, surtout en tout-terrain, elle révèle son ADN Made in USA, car ce n’est pas une fossé Africa Twin, ses mesures vitales comme la garde au sol de 210 mm, la jante avant le disent. 19″ avec 120/70 caoutchouc ou 190 mm de débattement de fourche, mais plutôt une arme pour se faire plaisir sur des pistes damées et des routes sans gros obstacles qu’on rencontre souvent outre-mer. Mais revenons aux gravillons de chez nous, malgré le poids placé un peu haut et une mixité de gros leviers et de petits repose-pieds qu’il faut métaboliser la Pan America s’en sort très bien, sur les longs trajets elle s’avère confortable même pour ceux de derrière, et somme toute pas trop assoiffée, étant donné que dans notre essai entre ville, mixte, autoroute et un goût de tout-terrain est resté proche de 20 km au litre.
Combien ça coûte
Ils sont nécessaires 17.100 euros pour acheter la Harley-Davidson Pan America 1250. Ceux qui veulent un équipement complet peuvent se tourner vers la Special, qui offre une suspension semi-active, le système d’abaissement de siège utile lorsque la moto est à l’arrêt, les feux adaptatifs, les boutons chauffants et qui peut monter des jantes à rayons tubeless avec la coupe Michelin Anakee Adventure. De plus, cela conduit la liste de prix à 19.600 euros. Pour les deux versions, il faut rajouter entre 300 et 600 euros si vous choisissez les coloris Gris ou la livrée Bleu/sable