Franco Picco entre histoire et légende. Le pilote de Vicence a terminé le Dakar cette année à 67 ans et avec un doigt cassé. La Motor Bike Expo lui a rendu hommage ainsi que les passionnés qui ont pris avec lui des centaines de photos, extrêmement utiles à tous. Franco Picco était son 29ème Dakar et son expérience a été déterminante comme il le raconte à Corsedimoto.
Franco Picco, où as-tu trouvé la force de finir le Dakar avec un doigt cassé ?
« Quand je me suis blessé à la main, j’ai eu des doutes. Dois-je arrêter que c’est si proche? J’avais peur de m’abîmer la main si je continuais mais le médecin m’a dit que la fracture ne nécessitait pas une intervention aussi urgente. Il m’a assuré que de sérieux problèmes ne se poseraient pas si je continuais, alors j’ai dit : laissez-moi continuer ! C’était quelque chose de naturel. Je suis arrivé ici à ce jour et il ne sert à rien d’abandonner. Ce ne sera qu’un problème de douleur. Alors j’ai pris un analgésique et je suis parti. »
Était-ce l’un de vos Dakar les plus durs ?
« Ils sont tous plus difficiles. Quand ils présentent le programme, vous connaissez le kilométrage et tout. Cette année, il y avait déjà deux jours de plus, plus de navigation, deux étapes exigeantes dans le désert… donc on savait que ça allait être dur. Mais les principaux problèmes sont apparus plus tard et ont augmenté l’inconfort avec le mauvais temps et l’accident avec blessure au doigt ».
Vous avez couru les Dakar en Afrique, en Amérique du Sud, maintenant en Arabie Saoudite. Une évolution continue ?
« Le Dakar, c’est l’aventure. L’évolution est beaucoup. La course porte toujours le nom de Dakar qui a toujours été le même mais tout est différent : les territoires, le type de course, les motos, le système de course, le road book… Tout est plus difficile car la course est de plus en plus exigeante du fait de la présence de constructeurs officiels, de pilotes qui jouent pour elle. Si on regarde les premiers ça ressemble à un Grand Prix donc automatiquement c’est plus dur pour nous aussi. Il faut aller plus vite sinon les voitures, les camions arrivent, puis ils détruisent la piste et c’est de plus en plus difficile. J’ai beaucoup d’expérience, je sais ce que c’est et je peux le gérer. Au niveau de l’entraînement, il faut encore plus tout mettre car c’est plus compliqué que prévu. »
Comment avez-vous aimé le Fantic XEF 450 Factory ?
« Je suis arrivé au bout donc la moto va bien alors tout peut être amélioré et en faisant ces courses on va la perfectionner pour les prochaines éditions. Je n’ai pas eu de problèmes majeurs. Mes coéquipiers sont peut-être partis de manière trop décisive, ils se sont probablement sentis en forme et ont essayé. Mais c’est une course différente des autres et l’expérience joue en ma faveur. Le projet est valable, il a fait son chemin, maintenant il est sur le marché et nous avançons ».
Participerez-vous également au Dakar 2024 ?
« Les gens aimeraient que je le fasse, je suis content du soutien mais si je parle au chirurgien orthopédique, il m’expliquera la situation. Ce serait la trentième mais il est encore trop tôt pour dire oui ok, je vais le faire. Pour l’instant, c’est plus un non qu’un oui, après on verra comment les choses évoluent. »