Cette année sera ses véritables débuts dans le Championnat du Monde Moto3. Nicola Carraro a déjà marqué quelques GP en 2022, mais en remplacement de Matteo Bertelle, blessé, avec d’inévitables problèmes. Cette fois cependant, après un an en JuniorGP Moto3 avec l’équipe Aspar, le pilote de Padoue, nouvelle recrue de LevelUp MTA Racing, repart depuis le début.
Les essais privés de Portimao et les officiels de Jerez sont dans les archives, le rendez-vous au Qatar qui ouvre la saison 2024 se profile à l’horizon (tous horaires). Beaucoup de nouveautés à affronter, en plus des motos et des équipes, également le circuit de Lusail et les pneus Pirelli (voici tous les choix pour le premier GP). Nous avons eu l’occasion d’entendre le pilote vénitien né en 2002 faire le point avant le départ, voici ce qu’il nous a raconté.
Nicola Carraro, comment se sont passés les tests ?
Ils se sont plutôt bien passés. J’ai été un peu malchanceux à Jerez, j’ai chuté au virage 7 le premier jour : je n’ai rien blessé, mais j’ai perdu un peu de sensations et les jours suivants j’ai eu un peu plus de mal. Mais tout le monde a plus ou moins eu du mal sauf les trois premiers, qui avaient un rythme différent. Mais avec les autres, nous sommes tous plus proches.
Comment se passe l’adaptation à cette Moto3 ?
Dans l’ensemble, c’est plutôt bien, mais j’ai encore un peu de mal avec les pneus après plusieurs années avec Dunlops. C’est un aspect très important sur la moto : avec le Dunlop il fallait beaucoup travailler les réglages et puis on se sentait bien, avec le Pirelli par contre, un pneu très performant, ça couvre la question du paramètre. Il existe une grande différence entre les composés tendres et durs. Pour le GP du Qatar, Pirelli apportera de nouveaux pneus que nous n’avons pas essayés lors des tests, donc tout reste à voir.
Dans quelle mesure la météo instable à Portimao vous a-t-elle affecté ?
Cela ne m’a pas aidé, mais il faut dire aussi que tout le monde était très stressé, par exemple beaucoup de travail à faire pour finir l’assemblage des Moto3. Nous avons ensuite continué à essayer un peu de tout à Jerez également. Pour être OK, nous avions besoin d’un mois de tests [risata]. Mais dans l’ensemble, nous nous sommes plutôt bien déroulés, je vois que nous en sommes tous plus ou moins proches. Sauf les trois premiers qui ont fait la différence et sont allés très vite.
Avez-vous également fait des contre-la-montre ou pas ?
J’aurais aimé les faire, mais avec l’équipe, nous avons préféré essayer, car c’étaient des tests. Et puis de toute façon tu es un peu nerveux parce que tu te vois en retard au classement et tu aimerais attaquer… Mais ce n’était pas le bon moment. À un moment donné, j’ai essayé, mais j’ai toujours eu du mal avec les pneus : avec un composé, je me sentais dans un sens, avec un autre, je me sentais comme une moto totalement différente et dans les premiers tours, je ne me sentais pas bien du tout. Il m’a fallu 2-3 tours pour comprendre comment rouler avec un certain type de pneus. Par exemple, le pneu souple a une adhérence supplémentaire qui lui donne presque l’impression d’être un pneu de temps réel. C’est une situation nouvelle pour moi, l’équipe et moi y travaillons.
Cette année, il y a un petit changement dans le format Moto3 : la première manche devient des Essais Libres. Comment le vois-tu?
Nous avons une séance « plus calme » et donc plus d’opportunités de tester, notamment ce nouveau pneu que Pirelli apportera, je suis très curieux. Il ne sera pas facile de comprendre quel pneu sera adapté à la course.
Votre première saison complète en Moto3 va bientôt commencer, cette fois depuis le début.
C’est définitivement mieux ! Avant tout faire connaissance avec l’équipe, régler la moto… On part déjà d’une bonne base par rapport à une arrivée en course. Avec l’équipe, nous nous entendons déjà bien avec la méthode de travail : je ne peux pas dire que je suis complètement un rookie car j’ai fait quelques courses, mais je suis certainement celui qui doit écouter ce que l’équipe dit moi. Ils ont également gagné des courses l’année dernière, donc je compte totalement sur eux.
Comment vas-tu physiquement ?
Surtout l’épaule va bien, j’ai dû attendre encore un peu donc je vais me faire opérer en décembre pour retirer la plaque. Cette année on le fait avec la clavicule en titane, je suis déjà lestée !
Vous êtes-vous déjà fixé des objectifs pour 2024 ?
Je dirais attends, je ne veux pas me fixer trop d’objectifs. Aussi parce que les tests sont à prendre avec des pincettes : nouvelles motos, pneus neufs, peut-être même certains pilotes testés sans lest… Voyons comment ça se passe, le championnat est long.