Bien plus qu’une réussite sportive mais une renaissance, une victoire sur le destin, une démonstration de passion et de force. Derrière le titre mondial Superstock du Team 33 Louit April Moto se cachent trois belles histoires de sport et de vie. Après vous avoir parlé de Kevin Calia et Christian Gamarino on conclut avec Simone Saltarelli. Son histoire est d’une intensité émotionnelle extraordinaire. Le 10 octobre 2022, le pilote originaire des Marches a été impliqué dans un grave accident sur le circuit d’Imola lors de la dernière course du Trophée National de la saison. Le bulletin médical fait état de la fracture de six vertèbres, de la luxation d’une épaule et d’une blessure à la rate. Il avait déjà 37 ans et avait de nombreux doutes quant à son avenir. Mais il n’a jamais abandonné. Après avoir quitté l’hôpital, il a immédiatement commencé sa rééducation, a repris la compétition et est aujourd’hui au sommet du monde. Simone Saltarelli raconte à Corsedimoto ses émotions.
Simone Saltarelli de l’accident d’Imola à aujourd’hui : renaissance
« Vais-je revenir à ce que j’étais avant ? » Je me suis posé cette question plusieurs fois après l’accident mais ensuite au lieu d’un point d’interrogation j’ai mis un joli point d’exclamation « Oui, je reviendrai! ». Et c’était ma force. Je voulais retourner à la course et être rapide. Cette relance a été décisive dans trois/quatre mois pendant lesquels j’ai été arrêté. Je voulais absolument redevenir compétitif. Heureusement, la saison a bien commencé et dès le mois de mars, j’ai réalisé que je pouvais à nouveau aller vite. Le début était inattendu. Je suis monté sur le podium lors de la première course du CIV et cela m’a donné un bon boost. Bien sûr, les conditions de piste ce jour-là étaient particulières et il y avait eu plusieurs chutes, mais c’était quand même un signal important pour moi..
38 ans et je ne les entends pas
Se blesser à 38 ans, ce n’est pas comme à 25 ans, c’est indéniable. Mais je me sens toujours jeune et avec le désir, la passion et l’enthousiasme d’un jeune de vingt ans. Après la blessure, mon entourage m’a rappelé que j’avais 38 ans, qu’il fallait que je me repose, que je pense à la récupération et des choses comme ça. C’est inévitable de ne pas y penser un instant : oui, c’est vrai, ce sont les années, je n’ai pas 20 ans. Mais je l’ai fait. En 2023, il me manquait encore un petit quelque chose en termes de vitesse. « Est-ce que je pourrai être comme avant ? Même si j’ai gagné la Coupe du Monde, j’ai encore des doutes. J’ai retiré une énorme brique de mon ventre mais un petit morceau est toujours là et j’espère l’éliminer complètement au CIV d’Imola. Ce fut une saison fantastique même si elle est très différente de la précédente. Je suis monté deux fois sur le podium au CIV, ça s’est bien passé en Endurance mais à l’intérieur j’ai l’impression de ne pas être assez rapide ou en tout cas pas aussi rapide que je l’aurais souhaité : j’aimerais aller plus vite.
Mon plus gros défaut
Je ne crois pas assez en moi. Cela a toujours été mon plus gros défaut, cela fait partie de mon caractère et maintenant je ne pense pas pouvoir le changer complètement. Cependant, je remercie mon ami Alex Delbianco et mes coéquipiers du Team 33 Louit April Moto qui m’ont toujours aidé là aussi. Moi, Kevin Calia et Christian Gamarino, nous formons un beau groupe, très soudé. Nous nous sommes toujours soutenus. Un climat merveilleux s’est créé au sein de l’équipe.
Je vais courir à nouveau, bien sûr je vais courir
De 2019 à 2022, il y avait toujours eu des couacs en Endurance et je n’avais jamais réussi à gagner. Eh bien, peut-être que si ça s’était mal passé cette année aussi, quelque chose aurait pu se déclencher en moi. Je ne parle pas de retraite mais je ne sais pas, eh bien. La victoire au Bol d’Or et ce titre mondial m’ont en revanche donné un bel élan pour avancer. C’était une libération. Je n’ai pas encore pu célébrer pleinement car, comme je le disais, j’ai encore un petit poids à enlever. Pour l’année prochaine, je garderai les pieds sur terre. S’ils m’appellent pour la catégorie supérieure, j’y vais tout de suite, c’est clair. Mais je ne cherche pas d’équipes, je ne me propose pas, j’attends qu’elles m’appellent s’ils pensent que je le mérite. Je suis très content du Team 33 Louit April Moto et même si je restais en Superstock ce ne serait pas un problème. Ce serait bien de continuer tous ensemble mais je comprends que mes coéquipiers aspirent à la première classe.
Dans les compétitions nationales avec le TCF une relation privilégiée
Le TCF est né avec moi et il y a une relation privilégiée avec mon équipe qui va au-delà du sport ou du travail. Je ne sais pas ce qui se passera l’année prochaine mais j’espère terminer ma carrière avec eux. Nous sommes liés par une grande amitié. Cette année au CIV cela n’a pas été facile car le niveau est élevé et il y a une forte différence de performance entre motos et motos : le pilote a donc du mal à faire la différence. Maintenant, nous allons voir ce que nous pouvons faire, Cela dépend aussi beaucoup des pneus qui seront utilisés au CIV car je suis lié à Dunlop. J’aimerais pouvoir jouer un championnat en tant que protagoniste. Après Imola, nous aurons des idées un peu plus claires sur l’avenir. En parlant d’Imola, cela aura lieu pratiquement un an après mon accident et cela aura pour moi une saveur particulière. Je veux y retourner et aller vite.
Simone Saltarelli : le père
Au Bol d’Or ma femme était également présente avec mon fils, ma sœur avec mes neveux et c’était très sympa. Mon fils est très passionné de moto, il me suit, il s’en soucie beaucoup, à la maison il regardait la course à la télé et mimait les mouvements. Il a un cyclomoteur, je l’emmène avec moi faire des balades mais en ce moment il pratique aussi d’autres sports. Je suis toujours le pilote local, peut-être que dans quelques années, quand j’arrêterai de courir, nous verrons s’il commence à courir mais il est encore jeune et il a tout le temps.