Niccolò Canepa est radieux. A 35 ans, il remporte son deuxième titre mondial d’endurance après celui remporté en 2017. Avec lui, sur le Yamaha Yart, l’Allemand Marvin Fritz et le Tchèque Karel Hanika (le compte rendu de course). Le championnat n’a pas été facile mais Niccolò s’est confirmé comme un très bon professionnel ainsi qu’un habile stratège. Le Bol d’Or, ce défi disputé avec six équipes encore en lice, était une nouveauté. Niccolò a été magique lors du premier relais en slicks sur sol mouillé, et a dominé la tête pendant la nuit. Quand cela semblait fait, une fuite d’eau faisait craindre le pire. Il restait sept heures jusqu’à la ligne d’arrivée, la plus longue de la carrière de ce grand pilote qui par le passé fut également champion Superstock 1000, essayeur Ducati ainsi que pilote MotoGP et Superbike. Niccolò Canepa raconte à Corsedimoto ce deuxième triomphe au Championnat du Monde.
Le passage en slicks sur le mouillé
Cela n’a pas bien commencé au Bol d’Or. Nous recherchions également la pole pour les points que cela nous rapporterait, mais nous nous sommes qualifiés quatrièmes : ce n’était certainement pas ce que nous souhaitions. Au départ, la piste était humide. En discutant avec les techniciens, j’ai choisi d’oser les slicks : c’était un pari mais j’avais envie de le faire. Je pensais qu’il allait sécher après quelques tours. Quand on a enlevé les chauffe-pneus sur la grille et que j’ai vu tous les autres avec des pneus pluie je me suis dit « je n’aurais pas pu être un peu trop optimiste ? ». Ce choix s’est toutefois révélé payant. Au bout d’un moment, tout le monde a dû rentrer pour changer de pneus pendant que je continuais à attaquer et que je parvenais à prendre l’avantage.
Les 12 premières heures
Pendant la première mi-temps, nous avons attaqué fort car nous étions quatre en trente secondes. La course a été très serrée et nous avons vraiment tout donné. Puis, lorsque le Honda FCC TSR s’est retiré suite à un problème technique et qu’il ne nous manquait qu’une place pour remporter le titre, nous avons pensé que cela suffisait pour nous débrouiller. J’espérais pouvoir rester calme mais non, nous aussi avons eu des problèmes (fuite d’eau et surchauffe moteur, lire ici). Ce fut un incroyable mouvement d’émotions. Nous avons résisté, souffert et remporté le titre.
Question du chef
Dans les courses d’Endurance évidemment le corps compte mais surtout la tête. Lorsque vous vous battez pour le titre mondial, vous ne ressentez presque pas de fatigue, même si vous courez de nuit. Nous ne pensons qu’à avancer, à donner le meilleur de nous-mêmes et à essayer d’obtenir le résultat. L’approche mentale est fondamentale. Je voulais ce titre de toutes mes forces car après quelques années à le chercher, il devait être le mien. Le premier titre mondial était arrivé lors de ses débuts en endurance et c’était fantastique. C’est beau mais ça a un goût différent parce que c’était beaucoup plus en sueur. Après quelques années, on commence presque à perdre espoir mais il ne faut jamais abandonner. J’ai affronté le championnat avec plus de calme, moins d’anxiété, plus de conscience qu’au début mais avec une très forte détermination.
L’endurance, ma dimension
En 2024, je ferai plus ou moins les mêmes choses que cette année. Je prends du plaisir en Endurance, je m’y sens bien : c’est mon championnat. De plus, je suis testeur et coach Yamaha Superbike, donc je ne peux pas demander plus. Mercredi déjà je partirai pour Aragon pour le WorldSBK puis le 7 octobre je serai à Imola pour le Trophée National : je les ai tous gagnés et ce serait bien de gagner les deux derniers aussi.
Photo sociale NickCanepa