Les premières larmes, les plus douces, les plus intenses : des larmes qui coulent des yeux et du cœur. Christian Gamarino est diplômé en économie et est un pilote rationnel et froid. Il révèle rarement ses sentiments. Gama, comme tout le monde l’appelle dans le paddock, est un gars poli, sympathique, sympa avec qui il est toujours agréable de discuter. Mais c’est un gars mesuré. Sur le podium du Bol d’Or, il a pourtant complètement fondu. Cette victoire avec le Team 33 Louit April Moto avait de nombreuses significations pour lui ainsi que pour les autres Italiens. Pour Kevin Calia, c’est arrivé dans l’année la plus importante de sa vie avec la naissance de son fils (lire l’histoire) pour Simone Saltarelli après une très grave blessure comme il nous le dira. Même pour Christian Gamarino, c’était quelque chose d’unique. Voici son histoire.
Qui est Christian Gamarino
Je ne pouvais pas me définir avec un seul mot. Je suis pilote bien sûr, mais je travaille aussi en World Supersport avec des jeunes dans l’équipe GP Project, je suis instructeur dans des cours de pilotage et l’année dernière j’ai obtenu mon diplôme. Je crois que je suis l’un des rares champions du monde à posséder un diplôme universitaire. De nature, je suis assez froid, quand je suis aux courses, je ne me laisse pas aller et je ne laisse pas transparaître mes émotions. Mais au Bol d’Or, c’était différent. La course a été dure, puis j’ai fait les derniers relais donc je suis arrivé très fatigué mais quand je suis arrivé et que j’ai vu autant de gens heureux, c’était quelque chose d’incroyable. La fatigue amplifie les émotions.
Les premières larmes
Je ne pense pas avoir jamais pleuré dans ma vie d’adulte, je ne pense pas. Cependant, je n’ai pas hésité à monter sur le podium. C’était magnifique et j’étais heureux de partager ces émotions avec mes coéquipiers, ma famille, ma copine, mes amis. Ce sont des moments qui restent à l’intérieur. Après la course, j’ai bu le champagne depuis le podium et puis j’ai été vraiment assommé. C’est une période très intense, je n’ai pas encore pu faire la fête car ensuite j’ai dû repartir pour Aragon.
L’équipe au sein de l’équipe
Au Bol d’Or, j’étais parfaitement organisé avec mon équipage. J’avais l’impression d’avoir ma propre équipe au sein du Team 33 Louit April Moto. Mon père et un de mes amis me servaient d’assistants et se chargeaient de sécher mon casque et ma combinaison. Ma mère préparait à manger dans le camping-car. Ma copine s’est occupée des réseaux sociaux, du téléphone et a pris toutes les séquences vidéo que je publierai sur ma chaîne YouTube. Dans cette période je suis toujours en voyage et je n’ai pas le temps de travailler dessus mais dans quelques semaines je publierai une vidéo qui sera très sympa, je peux déjà le dire.
Maintenant le Trophée National
Les 7 et 8 octobre, je serai en piste à Imola pour les deux dernières manches du Trophée National, sur une Aprilia. Ce sera difficile de remporter le titre car malheureusement lors de la dernière course j’ai été contraint d’abandonner à cause d’un problème technique et j’ai aussi dû manquer un rendez-vous sinon j’aurais eu de bonnes chances. En plus, je me sens toujours bien à Imola. Cependant, j’ai réussi à démontrer que j’étais compétitif avec des motos et des pneus totalement différents et dans des types de courses aux antipodes étant donné que celles du Trophée National sont très courtes.
Vers 2024
Je vis un peu au jour le jour, je ne sais toujours pas exactement ce que je ferai l’année prochaine. J’ai fait un test sur la Kawasaki ZX-10R d’usine et je m’en suis plutôt bien sorti. J’aimerais monter en catégorie car après avoir gagné en Superstock ce serait le cap. Eh bien, j’espère que ce succès pourra représenter un tournant d’une manière ou d’une autre et que je pourrai avoir une belle opportunité au niveau officiel. Mes autres engagements possibles au niveau national en dépendront également. Quelque chose bouge et c’est déjà très positif.