Aleix Espargarò, un pilote très attentif aux questions de sécurité, a critiqué le nouveau format MotoGP dès le premier jour. En particulier, de nombreux pilotes ont critiqué le fait que la première séance d’essais libres de vendredi soit cruciale pour l’accès à la Q2. Dorna a essayé de changer la réglementation, mais s’est heurtée à l’arrêt de la Ducati et il faudra donc attendre 2024. Il y a peu de place pour étudier le bon réglage de la moto, la course de sprint oblige à pousser du premier au dernier tour, les rythmes des week-ends sont trépidants. En conséquence, le nombre de chutes et de blessures augmente.
La longue liste des pilotes blessés
13 des 22 pilotes réguliers (exactement 59,09%) ont déjà eu des problèmes physiques dans la saison en cours, 7 (et donc 31,82%) ont déjà raté au moins une course. Le nombre d’accidents est impressionnant : lors des huit premiers Grands Prix, il y a eu 116 accidents rien que dans la catégorie MotoGP. Une moyenne de près de 21 chutes par week-end, contre une moyenne de 16,7 chutes l’an dernier.
Longue la liste des coureurs blessés dans la première partie du Championnat du Monde. Pol Espargaró après le crash de Portimao, contraint de rater toute la première partie de saison en raison de nombreuses fractures et d’une contusion pulmonaire. Enea Bastianini, qui s’est écrasé lors de la course de sprint à Portimao, en réparant la fracture de son omoplate droite, a raté les quatre prochains GP. Au cours du même week-end, Marc Marquez a subi une fracture du premier métacarpien droit, manquant trois médecins généralistes. De plus, lors de l’échauffement du Sachsenring, il s’est cassé le pouce gauche, la cheville droite contusionnée et une côte fracturée, manquant les deux dernières courses du dimanche. Miguel Oliveira a subi des blessures au tendon à Portimao et a raté un GP. À Jerez, il a subi une nouvelle blessure et a raté un autre GP.
Jorge Martin s’est cassé le pied droit à Portimao. Joan Mir dans la course de sprint en Argentine a signalé un traumatisme à la tête et au cou manquant la course principale. Toujours en FP2 au Mugello, il a subi une blessure au doigt et des ecchymoses à la main droite, perdant trois Grands Prix. Alex Marquez à Austin s’est plaint d’une déchirure des ischio-jambiers et d’une tension des ligaments des ischio-jambiers, mais n’a raté aucune course. Pecco Bagnaia s’est remis d’une blessure à la cheville au GP du Mans, heureusement sans s’absenter. Même sort pour Luca Marini, blessé au carpe droit.
Alex Rins au Mugello a subi des fractures du tibia et du péroné droits et a dû se retirer jusqu’à la pause estivale. Fabio Quartararo à Assen a signalé des contusions au coude et à la main gauches, une fracture du gros orteil au pied droit, mais heureusement sans manquer un GP. Pendant la pause estivale, Jorge Martin et Fabio Di Giannantonio se sont retrouvés au bloc opératoire.
L’alarme d’Aleix Espargarò
Au sein de la commission de sécurité, on parle beaucoup de la question de la sécurité, mais trouver une issue commune n’est pas toujours facile. Aleix Espargarò n’a pas mâché ses mots : «Au train où se passe le championnat en ce moment, ça ne peut pas continuer comme ça. Il ne se peut pas que deux ou trois coureurs finissent à l’hôpital à chaque Grand Prix. J’espère qu’il y aura des changements bientôt», a déclaré le pilote Aprilia. “Je ne sais pas comment les autres coureurs vont se comporter, mais je continuerai à faire de mon mieux pour notre sécurité“. A partir du prochain championnat MotoGP, les FP1 ne compteront plus pour l’entrée directe en Q2, mais cela ne suffira certainement pas à réduire le nombre d’accidents.
Photo : MotoGP.com