Nouveau supporter de The Blacksheep Team, Flavio Ferroni avait souligné ces derniers jours un optimisme prudent quant à son retour chez Honda pour le CIV Superbike 2024, prophétisant la disponibilité du « concessions techniques ». Un passé particulier, sans doute caché, mais pourtant assez singulier et pertinent. À quoi Ferroni faisait-il allusion ? En substance, à partir de la saison qui débutera les 6 et 7 avril à Misano, toutes les équipes affiliées à l’équipe de Tokyo bénéficieront pour la première fois d’une exemption particulière. Eh bien, c’est ça ? Après une dispute qui a duré des années (!), le promoteur FMI a décidé d’intervenir sur le châssis et l’alternateur de la CBR 1000 RR-R pour tenter de réduire l’écart avec ses rivales. Les nouvelles, devenues réalité ces derniers jours, sont en quelque sorte sensationnelles. Même si c’est très opportun.
Honda bloquée en CIV Superbike
À l’exception des deux premières saisons éblouissantes, au cours de la période de deux ans 2022-23, la CBR RR-R est entrée dans un tunnel sombre sans issue. Moto certes accessible en termes de coûts et de gestion, parfois la plus représentée sur la grille, mais plus aux niveaux de compétitivité qui la certifiaient en 2021 comme la deuxième force du peloton derrière Michele Pirro. Malgré quelques exploits (dont certains remarquables) de la part du « habituel » Luca Vitali et, plus récemment, (aussi) Simone Saltarelli et Riccardo Russo, elle joue aujourd’hui en fait un second rôle. Si, dans le passé, l’objet du litige était « les avantages des calculateurs Ducati et Aprilia », éliminé en 2021 avec l’introduction de l’unité de commande unique MoTec, le passage ultérieur des pneus Pirelli aux pneus Dunlop a révélé les problèmes critiques du projet et, indirectement, de la réglementation technique CIV SBK. Déplacer la diatribe vers le domaine du cyclisme.
Ce que dit le règlement
Avec les spécifications Dunlop, qui ont tendance à avoir moins d’adhérence au centre du virage, les CBR RR-R ont commencé à se plaindre d’un manque d’adhérence à l’arrière. Un problème en soi auquel on peut remédier en intervenant sur le châssis, toutefois souligné par les enjeux techniques du championnat. Depuis que le règlement Stock est en vigueur (j’attends des nouvelles dans l’immédiat…), à partir de 2013, dans le CIV Superbike, seules peuvent courir des motos quasiment identiques à celles en vente chez les concessionnaires, avec châssis et moteur d’origine ainsi que les fonctionnalités d’utilisation de la piste appropriées. Alors que les modèles de série comme Ducati et Aprilia bénéficient d’un certain « la flexibilité » dans le châssis (voir le pivot réglable), dans le cas de Honda (pour « politiques internes ») certains éléments ne peuvent pas être modifiés. Ici, imaginez devoir (re)chercher du grip sans pouvoir régler le pivot, mais « jouant » uniquement avec des hauteurs et des ressorts CBR… physiquement impossible. En pratique, une partie perdue d’entrée !
En route vers les concessions
C’est précisément cet aspect qui a fait l’objet de discussions approfondies lors des différents briefings entre les Hondistes et la Fédération italienne de motocyclisme. Honda a contrecarré l’intention déclarée du promoteur de rendre le produit plus attractif en égalisant les performances entre les motos : « Nous ne pouvons pas nous empêcher de panser nos blessures car la réglementation actuelle tend à favoriser Ducati et Aprilia ». Si jusqu’à présent leurs demandes n’ont pas eu les effets escomptés, au cours de la dernière période il y a eu d’importantes ouvertures de la part du FMI. En fin de compte, aussi longtemps « allumé et éteint » produit un « pacte d’harmonie ». Revenons un peu au concept du (discuté) « super concessions » du Championnat du Monde Superbike, dès la saison 2024 sur la CBR RR-R il sera possible de remplacer l’alternateur et la roue phonique du vilebrequin ainsi que de modifier la position du pivot et l’angle de braquage. Tout cela grâce à des kits spéciaux fournis par la branche nationale de l’entreprise japonaise.
Honda se réjouit du CIV Superbike
La Scuderia Improvement avec Luca Vitali, le TCF Racing Team avec Simone Saltarelli et The Blacksheep Team avec Flavio Ferroni pourront donc s’offrir le luxe d’aménager leur hyper-sportive à plus grande échelle. Un regain d’intérêt pour l’utilisation déjà forte de la CBR RR-R de dernière génération en configuration CIV Superbike (débuts attendus lors des essais des 4 et 5 mars prochains à Misano), qui roulera à 15 600 tr/min comme le précédent. version du bonus 500 tours lancé par le FMI à la veille de la saison dernière. L’espoir est que Honda puisse ainsi rapprocher les performances de Ducati et d’Aprilia. Sans oublier Yamaha, en constante progression au second semestre 2023 avec Alessandro Delbianco. Désormais, il n’y a plus de circonstances atténuantes…
Crédit photo : Dani Guazzetti