« L’important, c’est de participer », cite un dicton attribué à Pierre De Coubertin. Andrea Mantovani le prend un peu trop au pied de la lettre. Rivaliser avec la Yamaha EvanBros, vice-championne du monde en titre moto. À ce jour, Andrea Mantovani n’a que six points au classement. L’année dernière, après quatre manches, son prédécesseur Lorenzo Baldassarri en avait 141. Bien sûr, cette année, tout est beaucoup plus difficile pour les Yamaha avec les Ducatis et les MV qui volent mais Stefano Manzi a pour le moment encore 116 points et il y a beaucoup de pilotes Yamaha devant. de Mantovani au classement mondial : sept. En ce moment, EvanBros manque probablement d’un pilote de haut niveau ou en tout cas d’un pilote déjà à la hauteur, comme il l’a toujours fait.
Andrea Mantovani, que t’arrive-t-il ?
« Cela fait sept ans que je viens en 1000 et ce n’est pas facile de s’adapter au 600. C’est plus facile pour ceux qui viennent du Moto2 qui sont déjà habitués au Championnat du Monde ou du CIV 600. Le niveau du WorldSSP est très élevé cette année, le championnat est plus équilibré que par le passé et il me faut du temps pour m’habituer à la catégorie. On progresse, on est là en terme de temps en course mais on part trop loin donc c’est difficile de remonter. Nous avons du mal à trouver le bon réglage en essais libres et nous portons le problème avec nous en qualifications. Je suis content quand même, je vois le verre à moitié plein, car on progresse en termes de chronos. Si on regarde les contre-la-montre de la course à partir d’Assen, on serait dans les dix premiers ».
Mais le classique pleure. Lors des premières sorties il y avait aussi eu quelques chutes.
« Maintenant j’essaie de construire sans exagérer et sans risquer plus que nécessaire, ça n’en vaut pas la peine ».
Des problèmes de moto ?
« Absolument pas, la moto est un missile et je tiens à le dire. La moto va très bien dans toutes les sessions et l’équipe fait un travail extraordinaire. J’ai juste besoin de temps mais j’y arriverai. »
Normalement, quand les résultats ne viennent pas, les pilotes sont en colère. Où trouves-tu toute cette sérénité ?
« Je crois tellement en moi, je n’ai aucun doute sur mon potentiel et je donne toujours le meilleur de moi-même. Je n’ai pas de regrets. L’équipe me soutient et comprend mes difficultés : je suis entouré de gens qui me soutiennent. »
Pendant ce temps, l’équipe de Barcelone a aligné un deuxième pilote comme wild card : Adrian Fernandez Gonzales. Il faisait ses débuts absolus dans la classe 600 et a immédiatement marqué un point avec un super retour de la dernière position. L’équipe évaluera pendant des heures s’il faut déployer un deuxième vélo de façon permanente. EvanBros a toujours été l’une des équipes les plus sérieuses et correctes du paddock et pour le moment elle confirme sa confiance en Andrea Mantovani mais évidemment elle n’est pas satisfaite. L’objectif saisonnier minimum était le top 10 toutes courses confondues mais cela ressemble à un mirage. L’équipe est dans l’ombre depuis le début de l’année, scrutant désormais l’horizon : elle a absolument besoin d’un puissant rayon de soleil pour éclairer son présent et surtout éclairer son avenir.
Photo : équipe de course EvanBros