Le Superbike est resté sous l’égide pendant six semaines et redémarre à Magny Cours, au milieu des vignobles du centre de la France, tout comme le MotoGP rugit à Misano. Folie à la quatrième puissance : toutes les manches restantes (Magny Cours, Aragon, Portimao et Jerez) coïncident toutes avec la catégorie reine. Une superposition sensationnelle d’émotions qui crée des dégâts considérables. Que pour Dorna la priorité soit d’empêcher le Superbike d’éroder le marché du MotoGP, c’est connu depuis des années, et c’est exactement pourquoi ils l’ont acheté. Ce qui n’est pas justifié, c’est le silence de ceux qui investissent des millions dans le Superbike : les constructeurs et surtout les sponsors. Le mécontentement s’étend, mais jusqu’à présent, il n’a apporté aucun changement, ce qui est impossible pour des raisons structurelles, et encore moins une prise de position officielle. Ce sera une thématique à suivre, à moyen terme.
Jeux à jouer
En attendant, il reste encore à décider de la Coupe du Monde. Alvaro Bautista possède une avance constante, 74 points sur Toprak Razgatlioglu, mais le Turc ne lâche pas prise. « Je les gagnerai tous » Il promet. C’est une intention résolument ambitieuse, sachant que le rival en a déjà remporté 18, en 24 courses. Bautista se tourne plus vers l’histoire que son adversaire direct : deux perles de plus à rattraper Troy Bayliss, et il est à cinq points de se venger de Carl Fogarty, le pilote Ducati le plus titré de l’histoire. Record voué à tomber, étant donné qu’Alvarito continuera également le 24. Mais dans le triptyque de juillet, nous avons vu à quel point la situation peut changer rapidement. Si Toprak ne s’était pas envolé à cause d’une casse du pneu arrière lors de la course 2 à Most, alors que Bautista était déjà apprivoisé, le classement aurait eu un tout autre visage. Pour Ducati, le titre n’est pas encore gelé.
Beaucoup séparés à la maison
Il n’y a pas eu de courses en août, mais on a beaucoup parlé du marché des « 24 pilotes ». Toprak qui va quitter Yamaha pour chercher fortune chez BMW était déjà un coup dur. Jonathan Rea qui rompt encore plus l’accord avec Kawasaki et va chez Yamaha à la place du Turc. Les deux poursuivants les plus proches de Bautista figurent au générique final avec leurs compositions actuelles. Chez Yamaha le climat est serein, car la conviction générale est que l’arrivée du Cannibal ne fera pas regretter le pilote turc, bien au contraire. Chez Kawasaki, ce n’est pas dit : sans Rea, le cuirassé qui a remporté six Championnats du Monde depuis 2015 perd sa référence incontestée, sur et hors piste. Le choix d’un remplaçant pour travailler aux côtés d’Alex Lowes, un rider de milieu de tableau, montrera les intentions à long terme d’Akashi.
Photo : Ducati Corse