Le patatrac de Magny Cours a laissé des scories dont le Superbike ne se débarrassera pas facilement. Alvaro Bautista et Jonathan Rea l’ont juré après le contact qui a chamboulé le leader du Championnat du monde en France. « Jonathan Rea l’a fait exprès», a crié Bautista dans la chaleur, réconforté par la position tout aussi dure prise par l’équipe d’usine Ducati. « Dire comme ça n’est pas respectueux, c’était un contact de course » a répondu le sextuple champion du monde, qui a écopé d’une pénalité pour la tentative de dépassement qui a mal tourné »pénalité pour long tour« Par les commissaires. La confrontation directe qui depuis des jours enflamme les esprits sur les sites et les réseaux sociaux a repris de la vigueur. Directement sur la piste, à la première occasion utile. C’est-à-dire lors du premier tour des essais libres du vendredi matin…
« Cela ressemblait à la finale mondiale »
« Nous venions d’entrer en piste, Jonathan Rea m’a visé de manière décisive, j’ai senti qu’il voulait me dépasser à tout prix », raconte Alvaro Bautista. « En fait, au virage dix, il m’a emmené à l’intérieur, il est entré avec l’avatren glissant sur le côté. Tu dépasses comme ça dans le dernier tour de la course décisive du Championnat du monde, mais ce n’était que vendredi matin… » L’Espagnol sourit, puis explique. « Mais tout s’est bien passé, nous ne nous sommes pas touchés.« Les pilotes sont des pilotes, et la confrontation ne pouvait pas se dérouler aussi facilement. « En deux tours je l’ai récupéré, j’allais très vite… » La rivalité enflamme les esprits et donne de la force au poignet droit. Nous en verrons de bons. « Oui, une grande rivalité est née, ça vous amuse, vous avez de quoi écrire et chez eux ils auront de quoi commenter » est le message crypté de Bautista. Le promoteur Superbike a poussé fort sur l’accélérateur, re-proposant le contact de Magny Cours de manière virale.
Nous avons affaibli la Ducati
La rivalité avec Jonathan Rea n’est qu’un volet d’un projet plus vaste, celui de faire revenir à Ducati le championnat du monde qui manquait depuis 2011. Une course qui ici en comptera vingt. « L’essentiel est de gérer les pneus, donc on a affaibli la Ducati, mais pas en ligne droite ! » Alvaro fait allusion aux configurations électroniques qui permettent de doser les chevaux courbe par courbe, ou plutôt mètre par mètre. Dans les révélations en bout de ligne droite ce vendredi, la Ducati s’est montrée moins forte, en vitesse de pointe, que les deux Honda. « C’est juste un chiffre, qu’il faut interpréter, car ce qui compte, c’est le temps qu’il faut pour atteindre cette valeur, c’est-à-dire le terrain que vous gagnez dans le secteur le plus rapide. » Bautista en est bien conscient : il ne manquera pas l’idée en coup droit, quand ça compte.
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