Yamaha sera le seul constructeur à proposer un moteur 4 cylindres en ligne lors de la prochaine saison MotoGP. Les ingénieurs japonais, assistés du nouveau staff dirigé par Luca Marmorini, sont certains que ce projet a encore du potentiel à exploiter. Le but est de satisfaire les demandes incessantes de Fabio Quartararo, mais ajouter de la puissance et de l’accélération à la YZR-M1 ne suffira pas. L’objectif est de retrouver l’avantage historique dans les virages où, jusqu’à il y a un an, il était encore capable de faire la différence.
Le moteur 4L contre le V4
Avec la Suzuki GSX-RR quittant la grille de départ, la Yamaha M1 sera la mouche blanche du MotoGP avec un moteur dont les cylindres sont disposés en ligne. La version définitive de la dernière spécification moteur arrivera à Sepang, après les tests de l’année dernière. Jusqu’aux essais d’Irta à Misano, tout semblait bien se passer, mais à Valence, le champion niçois n’était pas du tout satisfait du “boost”. En 2023, Fabio Quartararo et Franco Morbidelli devront affronter une armée de V1, à commencer par les huit Ducati Desmosedici de plus de 300 ch, performantes dans tous les domaines techniques.
L’esprit design reste japonais, mais pour la première fois la société Iwata s’ouvre au partenariat avec le staff italien orchestré par Luca Marmorini. L’ingénieur possède une expérience consolidée chez Ferrari et Toyota en Formule 1 et a été responsable du moteur Aprilia en 2020, lors de la transition vers une conception V4 à 90°, en veillant à la réduction de la traînée et à la dynamique des fluides à l’intérieur du carénage. Kazutoshi Seki est le chef de projet de Yamaha et est bien conscient que le prototype MotoGP 2023 devra apporter plus de puissance pour décharger sur la piste. “Nous n’avons pas encore pleinement exploité le potentiel de ce moteur pour diverses raisons, par exemple pour la fiabilité du moteur, son caractère“, a-t-il expliqué à MotoGP.com.
Le défi Yamaha en MotoGP
L’injection de puissance n’est pas le vrai problème, augmenter la “vitesse de pointe” est un jeu d’enfant. Le vrai problème est d’accélérer sans changer le caractère de la YZR-M1. Chaque petite modification doit être optimisée dans un contexte technique général. “On essaie de s’améliorer dans tous les domaines : moteur, châssis, on a aussi modifié l’aérodynamisme“. Le vélo 2022 a démontré une plus grande difficulté de conduite selon les commentaires de tous ses pilotes, y compris le pilote d’essai Cal Crutchlow. Raison pour laquelle le vétéran Andrea Dovizioso, Franco Morbidelli et la recrue Darryn Binder ont échoué. “Il est très difficile de maintenir le concept de la moto, car nos rivaux sont devenus très forts. Nous essayons de trouver un bon équilibre, avec un moteur plus puissant et une conduite plus douce“.
Pour l’instant, l’axe italo-japonais continue de suivre la voie du 4 cylindres en ligne, mais un changement de philosophie à court ou moyen terme n’est pas à exclure. “Si nous voyons que d’autres moteurs nous donnent plus d’avantages que le 4L, alors nous le considérerons – souligné Seki -. Mais je pense que nous allons dans la bonne direction en ce moment“. Le premier test MotoGP en février en Malaisie apportera peut-être les premières réponses. En revanche, Fabio Quartararo nous a habitués à une transparence maximale…
Photo : MotoGP.com




