Pour cette saison moto qui vient de s’achever, une expression particulière a été inventée, la « Ducati Cup ». Cela est dû à la présence de 8 rouges dans la catégorie MotoGP, une grosse différence par rapport aux autres constructeurs. Honda, KTM et même Aprilia auront quatre motos l’an prochain, seulement deux pour Yamaha. Une nette prédominance de Desmosedici qui continue de faire débat, même si à vrai dire ce n’est que sur le papier. Au regard du classement du championnat du monde, on ne parle pas d’une domination absolue des rouges dans la catégorie reine du Championnat du Monde… Chose qui s’est produite à plusieurs reprises dans la 500cc historique, avec des cas particulièrement marquants. Mais comme le montre aussi le passé, une armée de vélos d’une seule marque n’a pas toujours garanti le titre mondial. Passons en revue quand cela s’est déjà produit.
Les années 60
A cette époque, deux constructeurs ont notamment fait sensation dans le demi-litre, l’italien MV Agusta et le britannique Norton. On peut alors parler de « Norton Cup », puisque la plupart des gars en 500cc ont en fait couru avec la marque Wolverhampton ! Pourtant, ce n’est pas la marque britannique qui a triomphé… Au cours des deux années 1959-1960, le duo John Surtees-Remo Venturi, avec deux des rares MV Agusta présents, a laissé derrière lui toute l’armée Norton. En 1961 seuls les noms des protagonistes changent. Cette fois, Gary Hocking triomphe avec MV Agusta, suivi de Mike Hailwood (qui a couru pour les deux constructeurs), mais Norton est à nouveau derrière. Même scénario en 1962 : Mike Hailwood gagne avec MV Agusta, 2ème est Alan Shepherd avec le britannique Matchless, puis il y a Phil Read avec le premier Norton. La marque Varese avait également une, maximum deux motos dans les années suivantes, mais avec Hailwood d’abord puis Agostini, elle a continué à surpasser la concurrence. Avec la situation cependant qui, en termes de marques, devient de plus en plus variée avec Honda, Matchless, Paton, Seeley, Benelli, Aermacchi et divers autres.
Les années 70
Diverses autres marques commencent à arriver, notamment du Japon. En 1973, Yamaha notamment avait le plus de cordes à son arc, la composition du top ten le prouve. Mais encore une fois, plus de motos ne signifie pas championnat du monde garanti : c’est ce que pense Phil Read, interrompant la domination d’Agostini mais enrichissant tout de même le palmarès MV Agusta. L’année suivante on peut l’appeler la « Yamaha Cup » en 500cc, mais le constructeur lombard triomphe toujours, inscrivant même un doublé avec Read et Gianfranco Bonera. 1976, en revanche, a été l’année de la « Coupe Suzuki » et le classement du championnat explique clairement pourquoi. Le top 12 est presque entièrement Suzuki (presque en raison du passage d’Agostini de MV Agusta à Suzuki pendant la course). Un triomphe total, à commencer par le champion Barry Sheene, jusqu’à la Yamaha pilotée par Tom Herron 13ème.
Les années Suzuki-Yamaha
En 1977, en revanche, commence la courte période de seulement deux constructeurs présents en 500cc. Suzuki et Yamaha sont en effet les seuls constructeurs en lice pour la catégorie reine ! Avec une bonne alternance au classement, même si le titre appartient à nouveau à Sheene. Situation qui se produit également en 1978, mais à un an de plus de la « Suzuki Cup », même si cette fois le champion est Kenny Roberts sur Yamaha. La saison suivante, les seules exceptions sont le Morbidelli de Graziano Rossi et la très brève parenthèse Honda avec Mick Grant : Roberts vole à nouveau devant l’armée Suzuki. Même résultat dans un 1980 redevenu « bi-marque », à l’exception de la Kawasaki de Ballington et de la Morbidelli de Pelletier. Dans la triomphale 1982 avec Franco Uncini, Suzuki est toujours la maison dominante, même si d’autres noms surgissent.
Les années 80 et 90
En 1984, par exemple, Honda a commencé à élever la voix et a également remporté le titre des constructeurs. Mais le championnat des pilotes revient à Eddie Lawson, l’un des rares Yamaha présents cette année-là ! Cependant, le nombre croissant de Honda vaut aussi l’iris des pilotes grâce à Freddie Spencer en 1985, mais l’année suivante Yamaha (champion avec Lawson) place tous ses pilotes dans le top 6, à la seule exception de Wayne Gardner 2ème avec Honda . Passons à 1996 : le HRC vole surtout avec Doohan, Crivillé, Cadalora et Barros, mais il y en a bien d’autres qui s’en sortent bien face à quatre Yamaha officielles, quatre Suzuki et une Aprilia. Le top 5 de toutes les Honda au cours de la période de deux ans 1997-1998 aurait pu être une liste encore plus longue sans que certaines Yamaha n’entrent dans le top 10. Ce sont les dernières années au cours desquelles en 500cc, il y a une prédominance légèrement plus nette d’une marque, en termes de moto sur la piste.
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Crédit photo : motogp.com