Une Ducati « force 8 » pousse Pecco Bagnaia vers son premier titre MotoGP, ce serait le deuxième pour la marque italienne après celui de Casey Stoner en 2007. La prochaine étape est en Australie, où la « Legend » fera les honneurs à domicile et peut-être un saut aux stands, dans un week-end qui s’avérera crucial pour l’attribution du Championnat du Monde. Le jeune pilote piémontais a récupéré un écart de 91 points en seconde partie de saison, grâce à une Desmosedici GP22 qui a progressivement monté en gamme pour devenir quasi parfaite sur tous les circuits et dans toutes les conditions. Mais aussi grâce à un grand travail d’équipe et de dévouement à la marque, ainsi qu’à une certaine pression du top management.
Zarco et le dépassement sur Bagnaia
Lors du GP de Thaïlande, il était évident que Johann Zarco évitait intentionnellement de dépasser Pecco Bagnaia. Une décision qui suscite de vives polémiques sur les réseaux sociaux, les lions des claviers rabaissant l’exploit du conducteur d’usine et se moquant de certains comportements managériaux. Voir la présence de Davide Tardozzi dans le garage Gresini à Motegi, ou la visite de Gigi Dall’Igna dans le garage Pramac pour remercier personnellement Zarco. Il ne faut pas oublier que les difficultés de Yamaha et Fabio Quartararo lors des dernières courses facilitent aussi la vie de Pecco. Dans la première partie du championnat MotoGP, Bagnaia a également commis de nombreuses erreurs. Mais il n’a jamais abandonné et a remporté six victoires, aucune d’entre elles n’a remporté autant en 2022.
Ducati pousse sur le titre MotoGP
Autour du pilote de tête gravitent cependant sept autres compagnons de marque, répartis par des ordres d’équipe désormais définis comme « les indications», en cours depuis le Grand Prix de Misano. Ducati n’interdit à aucun pilote de gagner, mais il est interdit de gêner ou de prendre des points à Pecco Bagnaia. Sur Canal+, Johann Zarco dévoile quelques toiles de fond. « De Misano, nous avons des consignes de course, difficiles à appliquer quand nous ne nous battons pas. Mais aujourd’hui c’était comme ça, je ne me battais pas pour la victoire et j’ai donné l’avantage à Pecco… Dall’Igna m’a remercié d’avoir abandonné le podium, il a vu ça comme un geste de gentleman« . Aucun coureur n’est content de devoir abandonner même une seule position, mais dans certaines circonstances, il vaut mieux satisfaire certaines demandes de l’entreprise …
Bastianini et Martin hors du chœur
Mais tout le monde n’est pas prêt à accepter, voir Enea Bastianini, qui n’a pas écarté son futur coéquipier à Misano, Aragon et Motegi. « Je pense que Ducati se souviendra de ce geste“, a ajouté Zarco. « A part Bastianini, avec les autres pilotes Ducati nous parvenons à bien communiquer entre nous et nous nous respectons« . Il ne trouve pas d’écho dans l’autre coin du garage Pramac Racing, avec Jorge Martin pas du tout prêt à faire des sacrifices pour un adversaire, même s’il est engagé par la même marque. « Pour Ducati, il valait mieux que Pecco termine troisième ou gagne la course, mais au final, nous sommes dans un championnat du monde et je me serais battu pour le podium.», a déclaré le natif de Madrid. « C’est vrai que si tu te bats avec Pecco pour la sixième ou la huitième place, tu n’as pas besoin de le dépasser. Mais ça vaut le coup d’essayer un podium et encore plus si on a le rythme pour tenter de gagner la course ». Certes en Australie on en verra de bons, avec Enea Bastianini qui prévient : « Maintenant c’est amusant“.
Photo de MotoGP.com