Ducati et Pecco Bagnaia commencent à caresser ce rêve qui semblait s’être évanoui lors de la pause estivale du championnat MotoGP. Récupérer 91 points sur Fabio Quartararo paraissait impossible, mais le pilote savoyard a toujours cru au fabuleux exploit et a entamé une longue ascension depuis le GP d’Assen. Il a remporté quatre courses d’affilée, jusqu’à sa course de Misano, a accumulé trois podiums lors des quatre dernières courses, le seul inconvénient a été la glissade de Motegi dans le dernier tour alors qu’il tentait de dépasser le champion Yamaha. Tout pour gagner un point au classement, il compte désormais 14 points d’avance avec deux Grands Prix à disputer.
Ducati devient géant
L’avantage de Pecco Bagnaia semble être une garantie avec cette Ducati Desmosedici GP22, qui semble creuser le vide chez les adversaires course après course. Le petit Davide est finalement devenu le géant Goliath, après des années, la société italienne a tenté par tous les moyens de triompher, caressant trois fois la ligne d’arrivée avec Andrea Dovizioso, mais trois fois s’est échappée de ses mains. Le seul à y parvenir fut Casey Stoner en 2007, puis ses adieux au Red ouvrirent en fait une longue période de crise et d’innovation, qui vit aussi Valentino Rossi apparaître dans le triste bi-annuel 2011-2012, arrivant ici peut-être au plus mal. moment pour la marque émilienne. Aujourd’hui, Ducati est une certitude dans la catégorie MotoGP. La révolution a commencé en 2012 avec l’achat de l’Audi de Ducati, les adieux de Valentino Rossi, remplacé par Andrea Dovizioso, en 2013 le triumvirat formé par Ciabatti, Tardozzi et Dall’Igna s’est installé, avec la nomination au poste de PDG par Claudio Domenicali.
MotoGP « fabriqué en Italie »
Ce furent des années compliquées, où personne ne voulait monter sur la Desmosedici. Cal Crutchlow a même rompu son contrat de deux ans pour partir. Pas à pas, la Rossa est devenue la moto la plus convoitée et la plus recherchée par les pilotes sur la grille, avec la première victoire en 2016 d’Andrea Iannone en Autriche. Avant la longue parenthèse Dovizioso et la toute nouvelle elle a été inaugurée par Bagnaia et Miller. 50 ans après Giacomo Agostini, Pecco poursuit le duo pilote-moto italien. Mais il reste encore deux courses avant de clôturer le championnat MotoGP 2022. »La bonne attitude est de garder les pieds sur terre – Gigi Dall’Igna met en garde -. C’est vrai que nous sommes en tête du Championnat du Monde avec deux courses à disputer, mais le chemin est sacrément long jusqu’à Valence. Il faut rester calme et concentré“.
L’ascension du Pecco Bagnaia
Pecco Bagnaia avait débuté avec les outsiders à la veille de cette Coupe du monde, puis course après course les espoirs de le voir champion se sont estompés. « Il était impossible de rêver de faire aussi bien. En milieu de saison il y avait beaucoup de points à récupérer, être en tête du championnat du monde ici c’est incroyable, c’est signe qu’on a fait très peu d’erreurs», ajoute le directeur général de Ducati Corse. « Pecco s’est avéré très mature, il était facile de s’enthousiasmer à l’idée d’essayer de gagner ou de terminer deuxième (à Phillip Island, ndr). La troisième place est le meilleur résultat, en Australie, vous ne pouviez pas gagner la Coupe du monde, mais vous auriez pu la perdre“.
Puissance aérodynamique
Derrière ce succès, il y a certainement la main de l’ingénieur vénitien, qui a su saisir l’importance de l’aérodynamisme pour faire décoller la Desmosedici. « Il est encore ouvert, nous pouvons trouver d’autres améliorations d’ici les prochaines années. Phillip Island est une piste très spéciale, il y a peu de sections de freinage, un des aspects de l’aérodynamisme est d’aider au freinage. En Australie, c’est important pour donner de la stabilité à la moto, surtout au virage 1, mais je ne dirais pas que c’est une piste où l’aérodynamisme est vital. Nous sommes parvenus à un compromis général entre moteur, châssis et électronique qui est un excellent compromis“.
Le titre MotoGP est proche
Deux autres manches à la fin de la saison MotoGP, Sepang et Valence, il n’y a pas de circuits pro-Ducati. « Nous ferons bien dans les deux cas», assure Dall’Igna. Mais c’est la maturité de Pecco qui fait la différence. Dans l’étape australienne, il a prouvé sa maturité dans le dernier tour, lorsqu’il a été dépassé par Alex Rins et Marc Marquez… « Lorsque le tableau de bord « Quartararo out » arrive, il est clair que tout raisonnement change un peu. Il restait trois courses à disputer, c’était la première fois qu’il prenait la tête du championnat, donc il a bien fait d’être un peu comptable», a conclu le patron de Ducati. « La troisième place est un résultat important“.