Aprilia veut tenir tête à l’adversaire direct de Ducati dans le championnat du monde MotoGP 2023. Le duo de pilotes espagnols formé par Aleix Espargaró et Maverick Vinales est prêt à flairer la zone du podium et à souffler sur ses rivaux en rouge. Lors des tests hivernaux, nous avons vu à quel point le RS-GP23 est un concentré d’aérodynamisme au plus haut niveau. Le directeur de course Paolo Bonora explique en détail les dernières innovations du prototype Noale.
Différences aérodynamiques entre Maverick et Aleix
A la veille du GP du Portugal, les équipes ont homologué la spécification moteur qui restera figée jusqu’à la dernière course à Valence et le premier des deux packages aérodynamiques pour la saison 2023. Les deux pilotes Aprilia ont décidé de débuter ce Championnat du Monde avec quelques Petites différences, les fameuses « ailes de fourche » entrevus lors des essais hivernaux restent pour le moment de sortie, en attente d’être optimisées. « Nous avons fait deux homologations différentes entre Maverick Vinales et Aleix Espargaró. Dans la zone du bras oscillant, nous avons homologué les couvercles aérodynamiques arrière pour Aleix, tandis que Maverick a préféré ne pas les adopter. Nous avons un pare-brise légèrement différent entre les deux, d’après des études en soufflerie il est plus optimisé selon un pilote que l’autre“.
Sur l’aile dans la queue Paolo Bonora explique à Sky Sport MotoGP qu’on le reverra cette année. « C’est un outil de configuration que nous avons à notre disposition et qui nous permet de varier la configuration du vélo en fonction des différentes pistes“.
Aérodynamique en MotoGP
Les observateurs internes concentrent leur attention avant tout sur l’aéro-pack, l’élément le plus visible à l’œil nu. En réalité, les secrets d’usine ne peuvent pas être vus par des non-experts. « Ce que vous voyez à l’extérieur n’est qu’une partie du développement, sous les carénages il y en a autant ou peut-être plus. Car la partie aérodynamique fait intervenir les fluides internes, tous les passages de l’air pour rendre la traînée la plus faible possible et gagner en accélération et en vitesse. Et faciliter la vie du pilote“. La saison dernière, Aleix Espargaró a subi des brûlures mineures aux genoux dans des conditions climatiques particulières. « Quant aux températures après les commentaires de l’an dernier. Les diffuseurs près des genoux servent à tenter d’évacuer l’air chaud en l’éloignant du cavalier“.
L’écart entre Aprilia et Ducati
L’Aprilia RS-GP23 n’est pas qu’un concentré d’aérodynamisme qui joue certes un rôle important, mais pas absolu. « En terme de simulation aérodynamique le résultat n’est pas si déterministe, l’influence du conducteur est quand même importante. Si vous me demandez d’où viennent les deux dixièmes gagnés, c’est le package, un ensemble de choses. Quand on fait des aérodynamismes différents, il faut aussi travailler l’électronique pour optimiser l’accélération et le frein moteur. Nous avons travaillé sur tous les fronts», a conclu Paolo Bonora. Pour être à égalité avec la Ducati Desmosedici, cependant, vous devez concentrer vos énergies sur le freinage. « L’analyse hivernale des données a mis en évidence des domaines où nous ne sommes pas encore au niveau de nos concurrents, comme le freinage. En deuxième partie de championnat, grâce aux tracés et aux températures, ces manquements ont plus pesé que la première partie“.
Photo de Valter Magatti