Le championnat MotoGP débarque en Australie avec trois grands noms en lice pour le titre 2020. Difficile de faire un pronostic, même si l’on est une ‘MotoGP Legend’ comme Max Biaggi. Fabio Quartararo a dévoré cet avantage de 91 points dont il pouvait se vanter après sa victoire au Sachsenring, avant d’être aspiré et rejoint par Pecco Bagnaia et Aleix Espargarò. En trois vendanges en 20 points, un montage mal placé ou un événement hors du commun suffit à faire pencher la balance. La piste de Phillip Island pourrait-elle relancer le champion Yamaha ?
Quartararo champion de la ténacité compétitive
Fabio Quartararo reste aux commandes du classement des pilotes MotoGP, mais il n’est plus le grand favori pour l’attribution du Championnat du Monde. « Après cette longue montée de Bagnaia, je ne pense pas que sa tête soit aussi forte qu’il y a cinq courses – explique Max Biaggi à ‘La Gazzetta dello Sport’ -. Mais je suis persuadé que le jour où il se retrouvera à le jouer à armes égales sur le plan technique, son caractère, son envie, sa capacité pourront ressortir. Il a besoin de la bonne race pour le prouver« . En termes de ténacité compétitive, le niçois est assurément devant, dans la première partie du championnat il a su exploiter le vent favorable. Mais après la pause estivale, les problèmes de la Yamaha YZR-M1 sont devenus encore plus décisifs. « S’il avait 10 chevaux de plus que Quartararo verrait-on ? Parce qu’il a du mal à se défendre au combat et perd souvent des positions dans le combat“.
Bagnaia favori pour le titre MotoGP
A Phillip Island, la Ducati Desmosedici semble plus souffrir du vent fort qui se fait sentir dans la ligne droite. Au cours de cette saison, le MotoGP a commis plusieurs erreurs, notamment dans la première partie, la dernière erreur remontant au dernier tour du Motegi GP pour tenter d’arracher une position à Quartararo. Huit points sont partis en fumée en essayant d’en gagner un, des erreurs d’évaluation qu’un champion ne devrait pas commettre. Pour Max Biaggi, il est juste un cran en dessous du Français en termes de méchanceté compétitive, mais de son côté, il a une Ducati volante et sept collègues de marque qui pourraient lui faciliter la tâche dans ce sprint final. Ce n’est pas un hasard si le constructeur de Borgo Panigale a remporté le Championnat du monde des constructeurs avec six courses à disputer. « Je n’aime pas voir huit motos d’un constructeur en piste, il y en a trop. Mais le Desmosedici est un vélo qui va vite avec tous les cyclistes. Il faut remercier Gigi Dall’Igna et ses hommes pour avoir été très bons“.
Aprilia se joue à Phillip Island
Celui qui a le moins de chances de mettre la main sur le sceptre du MotoGP est peut-être Aleix Espargarò, qui vit la plus grande opportunité de sa carrière à 33 ans. « Ne jamais avoir combattu pour une Coupe du monde n’aide pas», a souligné Max Biaggi. Lors des deux dernières courses, il a été très malchanceux. À Motegi, il a dû faire face à une erreur dans les stands qui l’a laissé hors de la zone des points, à Buriram, il a écopé d’une pénalité douteuse pour un long tour qui lui a fait perdre au moins quatre positions. « A mon avis Aleix a tout pour essayer de gagner à Phillip Island, je le vois très bien aussi en Malaisie, alors que je crains qu’il ne souffre à Valence« . En ce week-end australien, pour l’aîné des frères Espargarò, l’assaut sur le podium s’impose s’il veut continuer à rêver.
Photo : Instagram @maxbiaggiofficial