En ce début de championnat, les adieux d’Andrea Dovizioso au MotoGP étaient dans l’air, trop évidents sont les difficultés d’affinité avec la Yamaha M1 qui ne semble aller fort qu’entre les mains de Fabio Quartararo. A Misano, le joueur de 36 ans de Forlì a clôturé le Championnat du monde pour se consacrer à d’autres projets liés au motocross, mais avec lui Ramon Forcada devra également rester à la maison, attendant peut-être une bonne offre pour 2023.
Feuilles de Forcada avec Dovizioso
La décision surprenante d’Andrea Dovizioso de prendre sa retraite après la trêve estivale a contraint le chef d’équipe catalan à quitter prématurément le box WithU RNF Yamaha Team. Pas d’ouverture pour lui au vu du passage de l’équipe de Razali à Aprilia, mais la sienne ne veut pas être un au revoir. « Ma dernière course ? je ne sais pasRamon Forcada admet Dazn. « Pour cette année, oui. L’année prochaine, nous verrons ce qui se passera. Ce qui est certain, c’est que l’année prochaine je ne continuerai pas dans cette équipe. Il est normal que s’ils essaient quelque chose de nouveau, ils n’aient pas de personnes extérieures. Pour l’année prochaine, je ne cherche rien, si quelque chose d’intéressant se présente, c’est tout, sinon nous prendrons notre retraite“.
En MotoGP, il faut être audacieux
Lié au Championnat du Monde depuis plus de trente ans, il a toujours travaillé avec les constructeurs japonais. Il était le chef mécanicien d’Alex Barros dans l’équipe Repsol, a accompagné Tohru Ukawa sur les Camel Honda Pons et a ensuite déménagé au garage de l’équipe LCR à l’époque de Casey Stoner et Carlos Checa. En 2008, il rejoint Yamaha en même temps que l’arrivée de Jorge Lorenzo, depuis lors, il n’a jamais quitté la marque Iwata, collaborant avec Franco Morbidelli et enfin Andrea Dovizioso.
Ramon Forcada connaît parfaitement le milieu Yamaha, où Quartararo est le seul pilote compétitif de 2021 à aujourd’hui, malgré le fait que la YZR-M1 a un peu trop de problèmes par rapport à ses rivales directes. « Quand tu arrêtes d’évoluer, il me manque une mentalité latine. J’ai beaucoup travaillé avec les japonais et ils recherchent toujours la perfection« . Selon le technicien catalan, il faut plus de flexibilité mentale et opérationnelle chez Yamaha pour franchir une nouvelle étape. « Ils ne devraient pas avoir si peur de faire une erreur. Chez Ducati il y a des choses qui ne marchent pas, ici non. Celui qui arrive fonctionne car ils le testent depuis trois mois, mais au moment où ils le sortent, les autres ont déjà sorti trois autres versions“.
Jouer avec les règles
Dans un championnat MotoGP de plus en plus à la limite, les solutions techniques doivent arriver de plus en plus vite. D’un autre côté, Yamaha, comme Honda, prend trop de temps pour apporter des mises à jour à la piste. C’est aussi dû à la peur de ne pas respecter la réglementation, ce qui n’arrive pas chez Ducati par exemple. Comme pour la pression sur le pneu avant, où les équipes européennes omettent volontiers la limite de 1,9 bar imposée par Michelin. « Le problème de la pression des pneus est très compliqué, car il faut croire ce que dit Michelin, c’est un problème de sécurité… On est passé à 1,6, encore moins, et ça marche toujours. Alors si le 1.6 marche mieux et qu’il faut passer au 1.9… ben y’a ceux qui disent ‘oui monsieur’, et ceux qui mettent du 1.6…“.