Enea Bastianini a mis la pression non seulement sur Pecco Bagnaia, mais aussi sur les meilleurs dirigeants de Ducati dans la deuxième partie de la saison MotoGP ’22. Même le panneau d’affichage avec le nom du collègue de la marque écrit dessus n’a pas suffi à freiner l’instinct de «tueur» du conducteur de Romagne. En Malaisie, nous n’avons assisté qu’au dernier chapitre d’une longue saga qui s’annonce pétillante en vue de la prochaine Coupe du monde, lorsque Pecco et Enea partageront le même box.
L’assaut final raté sur Sepang
Les dirigeants de Borgo Panigale ont encore en tête les images de ce qui s’est passé au Mans. A quelques tours du drapeau à damier, Bastianini réalise un dépassement décisif sur Bagnaia et s’élance vers sa troisième victoire de la saison, avec le compatriote qui se retrouve au sol car sous pression. Le style de pilotage particulièrement agressif de la “Bête” est désormais bien connu chez Ducati, mais ils ont tout de même misé sur lui pour la prochaine saison MotoGP, le préférant au toujours instable (en termes de résultats) Jorge Martin. Heureusement, à Sepang, le pilote Gresini a préféré ne pas prendre le risque de doubler le leader du Championnat du Monde dans le dernier tour, tant l’enjeu est trop important. Mais il y avait aussi la prise de conscience que le manque de traction pouvait compromettre sa deuxième place.
Le défi Bastianini-Bagnaia
Enea est un authentique cannibale, un pilote “ignorant” qui ne regarde pas en face les intérêts de son constructeur, auquel il est lié par une relation contractuelle directe. “J’ai donné cent pour cent pour ma course – expliqué dans le débriefing après le Grand Prix de Malaisie -. J’ai essayé de rouler à mon rythme et de me mettre en tête. Mais comme je l’ai dit après la course, quelque chose a changé dans la finale, j’ai eu des problèmes de motricité. Nous n’étions pas aussi compétitifs que nous l’étions samedi. Il y avait un signal [sul tabellone dei box] mais j’ai essayé de rester près de Pecco et d’attaquer dans le dernier tour, mais ce n’était pas facile. Et je savais que j’avais une grande responsabilité“.
Le déménagement à l’usine Ducati
Alors si Fabio Quartararo avait été devant lui à la place de Pecco Bagnaia, Bastianini aurait-il tenté de le dépasser ? “je pense que c’est normal“, a clairement déclaré le champion Moto2 2020. Il y a de riches bonus en jeu en cas de cette troisième place au classement des pilotes qui n’est plus qu’à un point. Ce sera un défi ouvert avec Aleix Espargarò sur la piste de Valence, puis ce sera au tour de porter la combinaison d’usine en rouge pour le test MotoGP mardi à Cheste. Un nouveau chapitre commence pour Enée et pour l’instant il préfère garder les choses calmes : “Il n’y aura pas de mur. Nous ne sommes que deux coureurs qui, je pense, sont très forts et veulent toujours gagner. Ce n’est pas vrai que j’ai dû reculer dimanche, mais j’ai fait preuve de considération… Je pense que j’ai fait du bon travail“.
Photo : MotoGP.com