L’une des saisons les plus incertaines et les plus compétitives de l’histoire du MotoGP est sur le point de commencer, Ducati sait qu’il peut ouvrir un cycle de victoires et réessaye avec Pecco Bagnaia et le nouveau venu Enea Bastianini. Ceux qui pensaient que la tension pouvait monter en flèche se sont trompés, du moins jusqu’à la veille de la Coupe du monde. L’un est le champion du monde, l’autre le pilote avec la meilleure moto du plateau : les yeux du paddock et des fans seront fixés sur eux. Lors du dernier test de pré-saison à Portimao, il y a quatre dixièmes entre les deux, un écart qui se réduira sûrement au cours du week-end de course.
Couple en or Bagnaia-Bastianini
Le constructeur Borgo Panigale a remplacé le « doux » Jack Miller pour aligner deux pilotes de haut niveau, capables de se pousser et de se pousser mutuellement. Deux coqs dans le même poulailler peuvent créer des problèmes, mais avec le bon réglage, ils peuvent devenir une machine de guerre invincible. Enea Bastianini lors de la saison 2022 n’a rien épargné sur la piste, il a mis le collègue de la marque sous pression à plusieurs reprises visant le titre, sans faire de rabais. « Un de ceux qui n’abandonnent jamais et qui essaie jusqu’au dernier mètre, allant même parfois au-delà de sa limite – décrit Pecco Bagnaia -. Et c’est un point important en sa faveur, car quand il a essayé, la plupart du temps il a réussi“.
Une histoire de traversées périlleuses et passionnantes qui trouve son origine en 2006, lors de la finale du championnat national de minibike. « Nous sommes tombés ensemble : il est tombé, j’étais juste derrière lui et je l’ai rattrapé», se souvient le champion en titre de MotoGP à ‘La Gazzetta dello Sport’. Ils se retrouvent dans le même garage dans un championnat inédit, où l’introduction de la Sprint Race est un point d’interrogation pour tout le monde. Cette Ducati Desmosedici s’est avérée être une moto qui a remporté la pole ainsi qu’un vainqueur du rythme de la course, mais pour Bastianini, il s’agit avant tout de déclencher un déclic mental.
Deux champions pour le trône du MotoGP
La « Bête » a presque toujours donné le meilleur de lui-même dans la deuxième partie de course, grâce à sa capacité à mieux gérer les pneus au départ puis à « exploser » dans les phases finales. « La première chose à ne pas sous-estimer sera les pneus, parfois on fera des choix différents par rapport à la course – souligne Enée -. Et évidemment l’approche sera différente, il faudra attaquer tout de suite“. Le tour lancé est la spécialité de Bagnaia qui part donc avec un point en sa faveur, mais cela ne gâchera certainement pas la relation entre les deux. « Sur la piste, nous sommes les premiers rivaux, nous courons pour la même équipe, mais notre relation est bonne. Si les gens ne veulent pas que ce soit le cas, c’est une autre affaire“.
Ce ne sera certainement pas un défi à double sens, il y a beaucoup de concurrence féroce à gérer. La GP23 est aussi la moto du moment, l’histoire enseigne que le championnat MotoGP réserve toujours des surprises. « Je pense que les officiers sont tous très compétitifs, mais l’écart est désormais faible même entre les satellites et les officiers», se souvient Bastianini. Il y a huit Ducatis sur la grille, toutes compétitives. En revanche, un détail, un coup de chance, un seul millième de seconde suffit à bouleverser le destin d’un week-end. La classe reine est devenue un défi de taille, voire trop. « C’est devenu une affaire très sérieuse. Mais l’important c’est aussi de savoir s’amuser, car souvent trop de… spoil“.
Photo : MotoGP.com