Chez Ducati, ils ne sont pas du tout satisfaits du triple défi serré entre Pecco Bagnaia et Enea Bastianini que nous avons admiré, avec un certain enthousiasme, à Misano, Aragon et Motegi. Dans le premier cas le turinois l’a emporté, dans le second le ‘Bestia’ s’est moqué de son compatriote dans le dernier tour. Au Japon, le porte-drapeau de l’équipe d’usine a chuté suite à une erreur de jugement en tentant de doubler Fabio Quartararo. À l’arrière de la dernière manche MotoGP, les deux futurs coéquipiers se sont croisés en bas du top 10, jusqu’à dépasser Bagnaia en finale, pouvant profiter de la sélection de pneus durs à l’arrière. Dommage qu’il se soit écrasé au sol au virage 3…
Il n’y a pas d’ordres d’équipe pour l’instant, ils ne peuvent pas être là tant qu’Enea Bastianini n’est pas mathématiquement éliminé de la course au titre MotoGP. Au Twin Ring, une fois de plus, il n’a accordé aucune remise à Pecco, ne se laissant vaincre que lorsque son pneu tendre ne pouvait vraiment plus rien faire. « J’étais assez content de mon choix, en début de course j’étais capable d’aller vite mais pas de faire beaucoup de dépassements – dit le pilote de l’équipe Gresini Racing -. La pression du pneu avant a augmenté, donc les points forts de l’entrée de virage et du freinage ont échoué. C’était difficile, j’ai dépassé Pecco Bagnaia, mais je n’avais plus le potentiel du nouveau soft et je n’ai rien fait de spécial“.
Bastianini et Bagnaia à bout portant
Pendant la course, le team manager Davide Tardozzi a été vu s’approcher du garage pour parler à son homologue de l’équipe satellite Michele Masini. Nous ne savons pas exactement ce qu’ils ont dit, mais les manœuvres de Bastianini sur Bagnaia n’ont certainement pas plu aux dirigeants de Borgo Panigale. Désormais ce sont 18 points qui séparent Pecco du leader du Championnat du Monde, la glissade dans le dernier tour de Motegi a donné un sérieux coup au moral de Ducati et de son pilote de tête. Mais nous n’avons pas le temps de réfléchir au dernier week-end de course, car nous devons nous tourner vers le prochain. Et Enea Bastianini n’a pas l’intention de hisser le drapeau blanc, malgré son écart avec le sommet qui est de 49 points.
Lors du dimanche japonais, le Romagnol de 24 ans a eu l’occasion de courir derrière Bagnaia et Quartararo, deux rivaux directs pour le titre MotoGP, mais aussi deux vieilles connaissances qu’il a suivies de près par le passé. « Pecco sort toujours très fort, je pense qu’il est décisif à la fin, alors que Fabio fait beaucoup de distance, apporte beaucoup de vitesse, en pilotage il est très efficace – a souligné Enea Bastianini dans l’après-course de Motegi -. J’arrive toujours à bien profiter de l’entrée de virage avec des pneus usés, cette fois c’était difficile pour moi, on verra bientôt“.
Objectifs pour la saison MotoGP 2022
Dans le viseur du pilote assisté de Carlo Pernat, il n’y a pas que le Championnat du Monde, un objectif improbable pour cette saison, mais aussi la troisième place au classement. Actuellement sur la marche la plus basse du podium mondial se trouve Aleix Espargarò qui est à 24 points. Un écart récupérable pour Enea Bastianini car ambitieux, étant donné qu’avec ce placement, il collecterait les bonus monétaires présents dans les contrats avec Ducati, avec Alpinestars, avec Kyt et avec d’autres sponsors. « Ce [obiettivo] ça a une valeur économique et là on est des professionnels – explique le manager ligure à ‘AS’ -. C’est important de venir s’amuser, mais l’argent c’est de l’argent« . À tout ordre d’en haut, il répond cartes en main. « Ducati peut dire ce qu’il aime faire, cette année nous courons avec le contrat Ducati, mais dans l’équipe Gresini, qui paie les motos“.
Photo: Facebook Enea Bastianini