Ducati sera toujours le favori de la prochaine saison de MotoGP, du moins sur le plan technique, comme en témoignent les trois titres mondiaux des constructeurs au cours des trois dernières années. La Desmosedici GP22 a terminé l’année avec un net avantage sur Honda, Aprilia, KTM et Yamaha et combler cet écart en quelques mois ne sera facile pour personne. Seul le talent d’un coureur (Fabio Quartararo ? Marc Marquez ?) peut combler l’écart, puis il y a d’autres facteurs comme les accidents, la chance et l’introduction des courses de sprint.
Les pronostics sur la Ducati GP23
Le lundi 23 janvier, à Madonna di Campiglio, Ducati présentera officiellement l’équipe appelée à défendre le trône du championnat du monde. A la même occasion, le constructeur Borgo Panigale présentera également la nouvelle équipe Aruba avec Alvaro Bautista (champion SBK) et Michael Rinaldi. L’attention se portera surtout sur les graphismes du nouveau GP23, car pour le voir en action il faudra attendre le test de Sepang du 10 au 12 février. Les 11 et 12 mars, derniers jours de la pré-saison MotoGP à Portimao, ce sera probablement à cette occasion que l’on verra les principales nouveautés des Reds. Si ce n’est même lors du premier Grand Prix, de manière à éviter que la concurrence ne « copie » les inventions aérodynamiques et les mois d’étude dans le tunnel ne soient gâchés.
Difficile, ou paradoxalement facile, d’imaginer ce que sera Ducati. Au cours des derniers mois, les ingénieurs ont travaillé pour ajouter quelques chevaux supplémentaires, sans toutefois perdre en agrément de conduite. Au début de 2022, Pecco Bagnaia, Jack Miller et les autres pilotes avec des vélos d’usine ont fait les frais d’un V4 trop agressif qui n’a pas pu libérer toute sa puissance au sol. Une fois le bon équilibre calibré, la Desmo #63 a pris son envol vers le titre MotoGP. Les techniciens ont fait de grands progrès avec les bas ces dernières années. Le trou avant en mouvement a été interdit, donc celui arrière sera optimisé, également pour améliorer le départ, qui est de plus en plus crucial à l’approche des courses de sprint. De petits détails sans révolutions, car il faut partir du bon pied immédiatement et sans encombre. Par rapport à 2022, ce sera la carte maîtresse.
Dall’Igna & co. à la poursuite du titre MotoGP-bis
La perfection technique ne suffit pas pour prétendre au Championnat du Monde, mais aussi un pilote rapide, ambitieux, concentré, irréprochable. En 2023, Ducati peut compter sur le champion du monde Pecco Bagnaia et sur Enea Bastianini, 3ème classée avec la moto non officielle de l’équipe Gresini Racing. Pour Gigi Dall’Igna, ce ne sera pas une tâche facile de gérer les deux, car il y aura certainement des moments de tension où des étincelles voleront et s’ils trouvent de la paille autour, il y a un risque d’incendie. « Je ne peux pas assumer le rôle de père de pilotes. Je dois avant tout leur proposer la meilleure solution technique possible», a expliqué le directeur général à Speedweek.com. « Ils ne doivent pas donner l’impression que j’essaie de favoriser un coureur… C’est une partie importante de mon travail avec les coureurs. Et bien sûr j’essaie de les motiver du mieux que je peux“.
On entend souvent parler du « vélo de Gigi Dall’Igna », en réalité un chef-d’œuvre technique de ce genre cache l’engagement de dizaines et de dizaines de personnes, la plupart travaillent à l’usine et n’apparaissent pas dans les stands. « Je suis fier de ces gens, c’est un honneur de les manager, et évidemment fier de notre vélo. C’est un concentré de tout ce que nous avons accompli au cours des huit dernières années. Ça fait huit ans de travail intense… C’est difficile de séparer la valeur de la moto de la valeur du pilote ou de l’équipe. Nous avons tous gagné… Cela ne m’intéresse pas de parler d’avoir le meilleur vélo“. Gagner, c’était comme écrire l’histoire, mais se répéter pouvait être un exploit légendaire.
Crédit photo : MotoGP.com