Carlo Pernat, manager d’Enea Bastianini, a soulevé la question de la course Sprint. Les pilotes MotoGP disputeront 21 Grands Prix pour un total de 42 courses, les risques augmentent, la possibilité de marquer des points au classement, mais pas les gains. La quatrième séance d’essais étant annulée, le programme du samedi comprend une course sprint avec un nombre de tours divisé par deux par rapport à la course traditionnelle du dimanche. Mais personne n’a encore pensé aux primes pour les pilotes : qui paiera ? Dorna et l’équipe déchargent la patate chaude, la question sera certainement abordée dans les premières semaines du Championnat du monde (qui démarre le 26 mars à Portimao).
Les gains de Bagnaia et Marquez
Les gains des pilotes sont proportionnels à leurs résultats, ils ne sont pas rendus publics comme c’est le cas pour les footballeurs. Ainsi les chiffres qui circulent sur le web et dans les coulisses du paddock sont à manier avec beaucoup de prudence. Le cachet hypothétique du champion du monde Pecco Bagnaia pourrait être très proche de la réalité. Le coureur de Chivasso a un contrat qui s’élève à 2,5 millions. Avec les lots pour les victoires en GP et le titre mondial, il aurait atteint environ 5 millions d’euros. Le mieux payé de la saison MotoGP 2022 reste Marc Marquez avec ses 12,5 millions d’euros par saison auxquels il faut ajouter les frais de sponsoring. Difficile de savoir à combien s’élèvent les partenariats commerciaux, mais selon certaines rumeurs il atteindrait, voire dépasserait, la barre des 20 millions ! L’année dernière, il n’a remporté aucune victoire, il est donc possible d’imaginer que le salaire s’est maintenu à des niveaux plutôt « bas ».
Quartararo avec Yamaha
Fabio Quartararo a perdu le titre mondial lors de la dernière manche à Valence, mais le champion de France Yamaha a économisé pas mal de butin. Son salaire avoisinerait les 6 millions et il aura probablement subi quelques ajustements à la hausse avec le renouvellement du contrat. Après de longs push and pull contractuels, son manager Eric Mahè a pu marchander et renoncer à certaines garanties techniques. Le pilote niçois s’est vu garantir un moteur beaucoup plus rapide, mais pas avant 2024. Le staff de l’ingénieur Luca Marmorini a besoin de temps pour pousser le V4 de la M1 à ses limites. Mais déjà cette année le top management d’Iwata lui a assuré une injection de puissance et un package capable de pouvoir rivaliser (presque) à égalité avec les Ducatis.
Bastianini a fait du bingo !
Joan Mir et Alex Rins ont dû revoir leurs contrats à la baisse après la sortie de Suzuki du Championnat du Monde. Le champion du monde 2020 a gagné environ 6 millions d’euros à califourchon sur la GSX-RR, mais chez Honda il débutera avec un salaire certes inférieur. Beaucoup dépendra des résultats qu’il pourra obtenir sur la RC213V, mais en gros il devra se contenter d’un chiffre bien inférieur. Alex Rins a gagné environ 3 millions avec la marque Hamamatsu, le passage à LCR Honda a forcé des coupes nettes (un peu plus de 1 million). Saison 2022 à encadrer pour Enea Bastianini qui a vu ses gains monter en flèche grâce aux quatre victoires et à la troisième place au classement final. L’ancien pilote Gresini de Romagne est parti d’une base de moins de 500 000 euros, mais avec les divers bonus de contrat et de sponsor, il a dépassé le seuil à six chiffres.
Des chiffres loin du foot et de la F1
Des gains nettement inférieurs pour les coureurs qui sont toujours à la recherche de leur premier podium ou victoire. C’est le cas des jeunes en quête d’exploits comme Luca Marini, Fabio Di Giannantonio, Marco Bezzecchi qui fluctuent entre 250 000 et 375 000. Jorge Martin poursuivra l’aventure avec Pramac Racing : jusqu’à la dernière saison de MotoGP, il gagnait un peu plus d’un million, mais Ducati, pour le sécuriser, lui a assuré un contrat similaire à celui d’Enea Bastianini pour 2023. Ceux-ci semblent ahurissants. chiffres, mais il ne faut pas oublier que ces pilotes mettent leur vie en danger à chaque fois qu’ils prennent la piste. En plus de donner un super spectacle à ceux qui sont confortablement installés dans les gradins ou devant la télé. En revanche, ces chiffres sont loin de ceux des champions de football : il suffit de penser que Leo Messi, entre contrats avec le PSG et sponsors, atteint 120 millions d’euros par an. Pour rester dans le domaine du sport automobile, Lewis Hamilton gagne 65 millions, dont la moitié en seuls salaires, tandis que le champion du monde Max Verstappen atteint les 48 millions (sponsors compris).
Photo : MotoGP.com