Après la visite avec le Dr Giuseppe Porcelli, Enea Bastianini peut pousser un soupir de soulagement. La fracture de l’omoplate droite est composée, il n’y a pas de blessure au tendon et une période de rééducation commence. Le pilote Ducati pourra (presque certainement) retrouver la piste d’Austin pour la troisième manche de la saison MotoGP, mais partira de zéro point au classement. La course au titre mondial est déjà ardue même si le championnat est encore long. Son manager Carlo Pernat invite à la réflexion après ce qui s’est passé ce week-end à Portimao.
Quel est le premier bilan du MotoGP Sprint ?
J’avais déjà exprimé mes inquiétudes concernant les courses de sprint. Je comprends parfaitement le format, ça ne se passera peut-être même pas mal, mais le MotoGP n’est pas le Superbike ou la Formule 1. Ce sont trois choses différentes. Ce n’est pas un hasard si la F1 n’en a fait que cinq, car elle voulait comprendre la situation. Cette année, nous n’en parlons même pas encore, même s’ils le feront. Si quelqu’un se blesse en F1, il y a un troisième pilote fort qui revient devant avec la bonne voiture, en moto s’il se blesse, vous le remplacez par un pilote d’essai et il est 15e et le spectacle tombe à plat.
Quatre pilotes manquent à l’appel ce week-end en Argentine et cela devrait nous faire réfléchir. L’année dernière, vous avez fait quatre séances d’entraînement… vous ne mettez pas ces vélos tout de suite. Dans FP2 vous chassez les temps, les coureurs rentrent comme des taureaux, à tel point que douze sont tombés vendredi, dont Pol Espargaró…
La sécurité est en jeu…
Toute cette pression vous met en position d’arriver à la course Sprint de cette façon… Marini avec cette entrée, Mir pareil… Si vous voulez faire cela, vous devez imposer des sanctions immédiatement, Marini et Mir devaient se voir attribuer la dernière ligne le dimanche. Alors ils comprendraient que ce n’est pas une corrida et la deuxième fois tu ne les laisses pas courir un Grand Prix et tu verras qu’ils seraient plus prudents. Si cela avait été dans une course de 21 tours, Marini n’aurait pas fait cette entrée. Toutes ces pressions sont folles, le format est bien, mais il fallait le faire avec un critère. Ils viennent dire qu’ils l’ont fait avec le Superbike, mais c’est un vélo standard, tu le mets tout de suite. Lors de la prochaine course, les fans de Bastianini et Marquez ne vont pas voir la course, vous perdez les billets, vous ne les gagnez pas.
La pénalité pour Marquez est-elle trop légère?
Le penalty de Marquez n’est pas léger, il est très léger. Il a fait un énorme désastre, il ne peut pas… il a risqué la mort de quelqu’un. Je comprends qu’il ait des problèmes avec la moto, il doit en mettre beaucoup pour arriver dans le top 10, mais on ne peut pas faire ça dans ce virage. Vous pouvez gérer votre vie comme vous le pensez, pas celle des autres.
Comment est l’humeur de Bastianini ?
Il était de la plus mauvaise humeur, mais après cette visite, je me suis senti plus soulagé et désireux de venir aux États-Unis. Vous perdez quatre matchs, si vous supprimez même ceux qui peuvent jouer avec Bagnaia, cela devient un monologue. Ce qui s’est passé devrait vous faire réfléchir.
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Photo de Valter Magatti