Pecco Bagnaia est déjà entré dans l’histoire de Ducati en remportant quatre courses MotoGP consécutives, un exploit que même le légendaire Casey Stoner n’a pas réussi à réaliser. De 91 points l’écart de Fabio Quartararo est tombé à 30 points, il est interdit de parler d’un retour en championnat pour une question de superstition. « 30 points ce n’est pas peu, il faut rester concentré», a commenté le Piémontais qui est désormais 2e au classement des pilotes : «Pour entrer dans l’histoire il faut faire beaucoup de choses, ce sont de supers résultats, mais attendons avant de le dire“.
Le défi Bagnaia-Bastianini est de retour
D’Assen à Misano c’est toujours le même scénario, avec Pecco Bagnaia grand protagoniste avide de rachat après les quatre « zéros » accumulés dans la première partie du Championnat du Monde. Pour la quatrième fois l’équipe accueille son fer de lance avec toasts et chœurs, sa douce moitié Domitia est incontournable : « Regardez le visage heureux qu’il a, ses yeux pétillent. C’est une satisfaction pour lui, pour l’équipe… On peut dire qu’on a fait du poker« . L’assaut final d’Enea Bastianini donne plus de saveur à ce sixième triomphe de 2022 et laisse présager un tête à tête passionnant pour le prochain championnat MotoGP.
Claudio Domenicali, chez Ducati Corse, prêterait volontiers une petite oreille à Enea pour cette tentative de dépassement en finale. 34 millièmes qui séparaient les deux pilotes à la coupe du ruban, démontrant que le pilote Gresini avait bien tenté de lui ravir la victoire du GP de Misano. Le directeur général Gigi Dall’Igna sourit sous sa barbe chromée, mais ne cache pas son rythme cardiaque. « La victoire pour un pilote est trop importante et il est juste que toutes les cartes disponibles soient jouées. Certes, le quasi-contact dans le dernier tour était un peu… à éviter. Pour le reste, si on peut gagner c’est bien qu’il puisse le faire“.
Pecco prince de la famille Ducati
Ducati clôture encore le classement des constructeurs à 321 points et creuse un écart de 110 longueurs sur Yamaha. Bagnaia confirme qu’il est un leader, qu’il a ce qu’il faut pour viser le trône du championnat du monde MotoGP. « Pecco est entré dans l’histoire avant même cette victoire, c’est la dixième (chez Ducati, ndlr), l’avenir pour lui ne peut être que rose», a ajouté Dall’Igna. « C’est certainement un grand champion et cela aide à stimuler le groupe de travail autour de lui. Un grand champion doit aussi être un grand motivateur. Il est candidat au Championnat du Monde des Pilotes, la seule chose dont nous ayons besoin pour être vraiment heureux. Nous allons essayer de lui donner tout son possible pour réaliser ce triomphe“.
Poker en MotoGP
Dans les deux premiers tours, il n’a pas été facile de suivre Jack Miller et de dépasser Enea Bastianini, puis Maverick Vinales a été marqué pendant la moitié de la course. « Dans les premiers tours j’avais peur, je ne pouvais pas forcer, je sentais Maverick pratiquement collé. J’ai pu démarrer fort et j’ai senti qu’il était difficile de me suivre là-bas, l’adhérence augmentait au fur et à mesure que l’essence diminuait. À ce stade, j’ai essayé de descendre dixième après dixième à chaque tour, dans les deux derniers, nous avons tourné à un rythme incroyable“.
Victoire pour encadrer celle de Misano, mais la rivalité avec Enea Bastianini commence à faire rêver les supporters. Le pilote romagnol avait en tête un coup bas à la photo finish, il aurait arraché 5 précieux points à son futur coéquipier en lutte pour le titre. « Je ne pense pas qu’il aurait pu me passer au Curvone (courbe 11, ndlr), mais il aurait pu le faire au point de freinage du virage 14, au Slow Cart, car je le faisais fort. Je savais que dans les deux derniers virages il était plus rapide que moi – a admis Pecco Bagnaia -, J’ai essayé de tout donner dans la Curvone pour avoir un petit écart et ne pas être dépassé à 14“.
Photo: Michelin Motorsport