Aleix Espargaró était en tête du classement en FP2 lorsque son frère Pol a remédié au highside dans le virage 10. De retour aux stands, il est passé de la joie aux larmes en quelques instants, jusqu’à ce que les premiers réconforts arrivent. Après le deuxième drapeau rouge, il est revenu sur la piste, l’attention n’était plus au plus haut niveau, mais il a obtenu un accès direct au MotoGP Q2 en réalisant le 9e meilleur temps.
L’accident de Pol en FP2
Pol et Aleix Espargaró vivent en Andorre depuis des années, partageant de nombreux moments de la vie privée tout en courant pour différentes marques. « Je partage la vie ou le travail avec Pol depuis de nombreuses années, appelez ça comme vous voulez, et ce n’est pas la première fois que ça lui arrive, donc c’est dur et compliqué», raconte le frère aîné à ‘AS’. « Quand un collègue tombe et que l’ambulance arrive et met les bâches c’est toujours difficile. Et si c’est ton frère, c’est encore plus compliqué, mais c’est notre métier et il faut être professionnel, même si parfois ça coûte cher“. Le pilote de GasGas n’a jamais perdu connaissance, il a bougé les bras et les jambes, mais s’est plaint de fortes douleurs à la poitrine et au dos. A tel point que le transport par hélicoptère vers l’hôpital de Faro s’est avéré nécessaire, où se sont également rendues sa femme Carlota Bertran et Laura Montero, la femme d’Aleix.
L’amour fraternel aussi sur la piste
Il y a une dizaine de jours, Aleix a dû se rendre au bloc opératoire pour une fibrose à l’avant-bras droit, maintenant il va beaucoup mieux. Au contraire, il a été difficile de se remettre sur les rails après l’accident de son frère, à certains moments un flot de pensées, de souvenirs, de peurs vous assaille. Il y a quelques jours, comme le veut le rituel au début de chaque Coupe du monde, ils ont posté ensemble une photo de la piste. « C’est merveilleux, nous prenons beaucoup de photos ensemble et parcourons le monde ensemble. C’est tout beau, mais il y a aussi ce côté difficile et cruel, il faut s’y habituer. Pol a malheureusement eu de nombreuses blessures dans sa carrière (par exemple à Brno 2018, ndlr) et j’étais à ses côtés. Mais il faut être professionnel. Il y a beaucoup de gens ici qui travaillent pour moi. Vous devez sortir et essayer. C’est notre travail“.
Moments de suspense à Portimão
Dans ces cas, le médecin devient un ange sur terre. Dans ce cas, Angel Charte s’est immédiatement rendu chez Aleix Espargaró pour lui donner des explications, quand à la fin de FP2 il s’est rendu au centre médical, mais son frère était descendu dans l’hélicoptère pour se rendre à l’hôpital. « Je suis vraiment content qu’Angel soit là, il nous donne la vie, la façon dont il prend soin de nous les cavaliers, la tranquillité qu’il transmet. Il m’a dit qu’il n’avait pas été intubé, que c’était bon signe car ce n’était pas si grave, mais que mon frère souffrait beaucoup. Pol est un garçon très fort, bien plus que moi dans ce sens. Ils ont dû l’endormir à cause de son dos et de ses vertèbres. Il avait aussi une mauvaise contusion sur un poumon, c’est inquiétant“.
Problème de sécurité en MotoGP
Il sera temps de rediscuter de la sécurité une fois de plus. Portimao a dû se mettre à l’abri ces jours-ci en déversant des rivières de gravier neuf après l’accident subi par Fabio Di Giannantonio lors des essais hivernaux. Les organisateurs précisent que c’était prévu depuis un certain temps… Maintenant c’est le virage 10 qui se retrouve dans le viseur des pilotes MotoGP, il devrait y avoir quelques aifences dans ce secteur et ce sera le premier point à l’ordre du jour de la Commission de Sécurité.
De plus, le nouveau format MotoGP déplace la deuxième séance d’essais en fin d’après-midi vendredi. « Ici à Portimao c’est bien car il fait 25 degrés», a souligné le pilote Aprilia. « Mais comment va-t-on faire à 17h00 en Allemagne ou à Assen ? Des drapeaux rouges et jaunes tout le temps ? La deuxième séance d’essais libres est la plus importante… terminer septième ou onzième vendredi fait une grande différence. C’est pourquoi la deuxième séance d’essais libres est celle où l’on risque le plus. Ce n’est pas la meilleure idée de courir à 17h dans certains pays où il fait froid… Ce n’est pas la PlayStation, vous devez tenir compte de nombreux facteurs“.