Au cours de la saison MotoGP, l’affaire de la pression des pneus a éclaté, évoquée par certains techniciens restés anonymes après la diffusion de certaines données « sensibles ». Selon certaines rumeurs, Pecco Bagnaia aurait gagné à Jerez grâce à une pression du pneu avant inférieure au minimum autorisé de 1,9 bar (pour le pneu arrière le minimum réglementaire est de 1,7 bar). Le règlement prévoit qu’au moins la moitié de la course doit se dérouler dans les valeurs, mais jusqu’en 2022, il n’existait aucun système de contrôle efficace et unifié capable d’appliquer cette règle avec une précision maximale.
Le MotoGP met les pneus sous pression
Le débat a été largement abordé à la MSMA, entre les équipes et Michelin, FIM et Dorna. Jusqu’à présent, il n’était pas possible de sanctionner des cas frisant la réglementation, car chaque constructeur a utilisé des capteurs différents qui ne permettent pas d’acquérir des données avec une certitude absolue. Puisqu’il n’y a pas de méthode unique pour acquérir les signaux, n’importe qui pourrait falsifier les valeurs avant de les transmettre à l’unité de contrôle. À partir de la prochaine saison MotoGP, un nouveau système de contrôle unifié sera introduit, avec les mêmes capteurs et récepteurs pour tous les constructeurs. Il sera aisé de rester dans les limites réglementaires en ce qui concerne le pneu arrière, tandis que pour l’avant cela dépendra du type de course disputée, que ce soit dans le sillage ou sans avoir d’adversaire devant à courte distance. Habituellement, vous commencez avec une pression plus faible, pour prendre de la vitesse après une dizaine de tours.
Un nouveau système de contrôle
En 2023, il y aura un nouveau système de surveillance de la pression des pneus de haute technologie qui révélera des données en temps réel. Toute personne ne respectant pas la fenêtre de valeurs dans une certaine tolérance se verra annuler les tours les plus rapides en essais libres et en qualifications. Pour donner une anticipation détaillée, le directeur technique du MotoGP, Corrado Cecchinelli, à Crash.net. En course, l’infraction sera déterminée en comptant le nombre de tours au cours desquels la pression moyenne est supérieure au minimum spécifié par Michelin. « Nous débattons toujours de ces exigences, mais le concept est qu’un tour est valide si le pneu est au-dessus de la pression minimale pendant un certain temps au cours de ce tour. Pour une course, le concept consiste à calculer la pression moyenne sur chaque tour, puis le nombre de tours où la pression moyenne était au-dessus du ralenti“.
Pneus Michelin et limites de tolérance
La nouvelle réglementation sur la pression des pneus n’entrera pas en vigueur immédiatement, mais trois week-ends de course seront accordés avant que les nouvelles sanctions ne soient appliquées. Les équipes commenceront à travailler sur le nouveau système dès les prochains tests hivernaux en Malaisie et au Portugal. En résumé, la pression doit être supérieure à la moyenne pendant au moins la moitié du nombre de tours de course. Une décision jugée indispensable car courir en dessous du minimum réglementaire indiqué par Michelin peut offrir des gains de performance au détriment de la sécurité.
La partie la plus difficile consiste à s’accorder précisément sur la manière et le moment de surveiller les pressions, car la température de l’asphalte affecte également les données. De plus, il est également possible de profiter du fait de descendre en dessous de la pression recommandée, gagnant quelque chose en termes d’adhérence. « Il existe une plage recommandée de pression et de température des pneus dans laquelle vous devez rester, et cela ne changera pas», a conclu Cecchinelli. La différence est que « l’année prochaine, nous aurons un système unifié capable de mesurer en toute sécurité la pression en temps réel“.
Photo: Michelin Motorsport