Il n’y avait pas de doutes particuliers, en fait on s’attendait à ce que Pedro Acosta soit capable de vaincre la concurrence dès ses débuts, comme en Moto3. Quel que soit son talent, il reste un être humain, il faut donc toujours tenir compte des erreurs et des difficultés. Comme ceux de début 2022 : des accidents, une blessure et quelques problèmes d’adaptation à la KALEX Triumph. Un processus passé avec les honneurs, passant par le bref duel avec Arbolino pour devenir ensuite le dominateur incontesté du Moto2. Toujours sous l’aile protectrice d’Aki Ajo, qui l’a d’abord guidé vers le succès en Moto3 et qui suit désormais ses pas vers la couronne Moto2 : un talent a aussi besoin de la tête, pas seulement du poignet.
Le deuxième champion Moto3-Moto2
Pedro Acosta arrivera dans la première classe avec un palmarès pour quelques-uns. S’il y a quelques années le titre était presque une étape obligatoire pour monter en catégorie, il ne l’est plus aujourd’hui. Il suffit de regarder qui est actuellement en MotoGP : il y a ceux qui ne se sont jamais battus pour un championnat, ceux qui n’ont fait que caresser l’iris, ceux qui n’ont remporté qu’un seul championnat du monde dans leur carrière. Enfin, il n’y a qu’un seul pilote qui a gagné dans les deux catégories actuelles : il s’agit d’Alex Marquez, champion du monde Moto3 2014 et plus tard champion du monde également en Moto2 en 2019. En élargissant le tableau, dans le MotoGP actuel, il n’y a que trois doubles. des pilotes champions du monde dans les classes mineures : ajoutons à la liste Marc Marquez, champion du monde 125cc en 2010 et Moto2 2012, et Johann Zarco, double champion Moto2 en 2015-2016. Avec le pilote de Mazarron, ils ne seront plus que quatre, sur plus de 20 pilotes présents dans la catégorie reine.
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Pedro Acosta, entre la tête et le cœur
En Thaïlande, le champion Moto3 2021 a réalisé son 13e podium en 17 courses. Une feuille de route qui ne laisse place au doute qu’à des retours (tardifs) de certains poursuivants. Plus précisément Tony Arbolino, le seul mathématiquement resté en combat mais désormais hors de combat après la forte baisse des résultats qui a facilité d’abord le réengagement, puis la prolongation. Il ne peut que reporter la fête d’Acosta, mais l’Espagnol ne fait plus rien de mal, ce n’est donc qu’une question de temps. « Nous avons ramené des points importants. On ne peut pas toujours gagner : parfois on dirige avec son cœur, d’autres fois avec sa tête. » » était le commentaire du porte-étendard KTM Ajo à la fin du GP de Buriram, faisant honneur à un Fermin Aldeguer sauvage. Il ne veut pas se laisser influencer par le discours du titre, ça doit être « froid comme la glace », comme le lui a appris Aki Ajo. Au moins jusqu’au début de la célébration proprement dite du deuxième iris en trois ans.
Photo de : Red Bull KTM Ajo