Il est l’un des meilleurs Italiens en Moto2 en JuniorGP. Mattia Rato part en vacances avec un podium enthousiasmant sur la feuille de match, d’autres résultats constants qui lui valent la 4e place du classement général, à égalité de points avec Alberto Surra. C’est une bonne saison jusqu’ici, comme le confirme la manche de Barcelone, même si le pilote de l’AGR Team avoue ne pas être entièrement satisfait. Quelque chose n’a pas fonctionné parfaitement, Rato devra y travailler pendant cette longue pause pour se préparer pour les deux dernières manches de 2023. Mais comment évaluez-vous sa saison jusqu’à présent ? Nous avons dû l’entendre pour nous laisser le raconter, notre interview.
Mattia Rato, partons de Barcelone : deux excellentes courses, dommage pour la position de départ. Comment venir?
Vendredi en FP2, j’ai chuté dans un virage assez rapide, l’avant-dernier. A part quelques courbatures que je n’ai même pas ressenties, la fourche avant s’est tordue à l’intérieur : pas grand-chose, mais on ne s’en est pas aperçu. Alors samedi matin, sans rien changer, je ne sentais plus la moto comme la veille et je ne saurais expliquer pourquoi. Je l’ai dit à l’équipe, qui a démonté toute la moto entre Q1 et Q2 et là on a compris. En Q2, j’étais le seul à avoir réussi à m’améliorer, mais l’après-midi, il faisait très chaud et la piste était beaucoup plus lente, donc je n’ai pas pu récupérer.
Donc, pour vos deux courses, vous êtes parti de la 11e place sur la grille, montrant un bon rythme dans les deux.
Dans la Course 1, quand j’ai réussi à me débarrasser de qui était devant moi, j’ai vu que les coureurs de tête restaient toujours là, à la même distance. Ensuite la Course 2 a été plus difficile quand je me suis retrouvé seul : le vent s’est levé et j’ai un peu plus peiné, mais là aussi l’écart était toujours le même. Finalement dans les derniers tours, sachant qu’il n’y avait personne derrière et que ceux de devant étaient partis depuis longtemps, j’ai un peu réussi. Toujours en restant là, quelques erreurs auraient pu me permettre de grimper… Mais sans trop de risques.
En bref, il ne nous reste plus qu’à fixer les qualifications.
Oui, exactement. A Jerez, j’ai fait un peu mieux, mais j’ai fait une mauvaise vitesse au deuxième virage… Mais ce n’était pas une mauvaise course, vu le temps qu’il nous a fallu pour trouver le réglage de la moto. En rentrée ensuite j’étais arrivé tout près du podium et avec un meilleur rythme que ceux de devant, à l’exception de Tatay qui s’était échappé. A Portimao, par contre, je n’avais pas vraiment trouvé le réglage de la moto ni le bon feeling avec la piste, j’étais lent. En Course 1, j’ai aussi eu un problème technique.
Qu’est-il exactement arrivé?
Le tour après la chute de Tatay et de deux autres coureurs, en passant dans la ligne droite principale, la moto a commencé à caler ! Je faisais quelques mètres avec le vélo éteint, puis il se rallumait : j’avais un peu peur, ceux derrière pouvaient me percuter. Alors je me suis déplacé sur le côté et j’ai perdu encore plus de positions, mais au fur et à mesure des tours, cela m’a fait me sentir un peu moins et j’ai pu récupérer. Pour la Course 2, l’équipe avait réglé le problème, mais je l’avais déjà oublié ! Tout au plus, si ça revenait, je le referais comme en Course 1.
Mattia Rato, faisons le point : comment jugez-vous votre année 2023 jusqu’à présent ? A la fin vous êtes 4ème au classement général.
Hormis les qualifications, je vais bien. Je suis beaucoup plus constant devant, ça vient plus facilement. Mais je ne suis pas content à 100%, il manque toujours ce petit truc pour rester devant.
Y a-t-il quelque chose dans lequel vous sentez que vous avez grandi ?
Je ne m’en aperçois pas, j’entre et je roule ! Mais de l’extérieur, on m’a dit que mon style de pilotage en Moto2 s’était amélioré. Il faut remonter la moto très tôt pour gagner en motricité plus tôt et ils m’ont dit que j’avais beaucoup progressé de ce point de vue. Même en tournant le vélo au milieu du virage avec le gaz.
Que considérez-vous comme votre meilleur week-end jusqu’à présent ? Quel est le pire cependant? Peu importe les résultats.
Le pire est absolument Portimao. Le meilleur… Je me suis beaucoup amusé à Jerez. Le podium à Valence était magnifique, mais je l’ai beaucoup aimé à Jerez. C’était difficile jusqu’aux qualifications, puis nous avons trouvé de bons réglages et à partir de là, la course est revenue même après mon erreur, en approchant du podium… C’était vraiment bien.
Mattia Rato, de quoi pensez-vous avoir besoin pour remonter sur le podium ?
Poursuivre! Mais je dois aussi apprendre à être plus méchant dans les combats, comme les autres.
Comment résolvez-vous le « problème » de la position de départ ?
Je dois certainement mieux travailler jeudi et vendredi, pour avoir immédiatement un bon set-up au lieu de ne le trouver qu’en qualifications d’une manière ou d’une autre. À part Barcelone, c’est comme ça que ça s’est passé lors des dernières courses. Ensuite, je dois apprendre à être plus concentré, je souffre beaucoup plus émotionnellement en me qualifiant pour la course ! Par rapport à l’année dernière, j’ai beaucoup progressé, mais je sais que je dois faire encore plus. Ensuite, je vais aussi m’entraîner avec mon vélo, pour essayer d’être plus calme et de savoir où passer, freiner, accélérer… Et essayer de faire le meilleur tour possible.
Le JuniorGP est en pause jusqu’en octobre, maintenant quels sont vos projets ?
Deux semaines de vacances ! Je recommencerai ensuite à m’entraîner sur le vélo pour me préparer. Comme l’année dernière je vais aussi faire une course des Internationaux d’Italie en motard, je serai à Viterbe début septembre. Là ils donnent encore plus de compteurs, ce sera aussi l’entraînement pour le Moto2 ! Il y aura des essais en Aragon mi-septembre, puis j’irai en Espagne avec mon vélo et je m’y entraînerai.
Photo: Social-Mattia Rato