Ceux qui s’attendaient à un autre solo de Senna Agius ont dû changer d’avis. Carlos Tatay avait pourtant déjà envoyé le signal, la dernière en date avait été sa première pole position conquise hier, alors que le leader Moto2 n’avait terminé que 4e sur la grille. Aujourd’hui, le féroce pilote espagnol (jusqu’à l’an dernier en Championnat du Monde Moto3) a terminé le travail avec une course sans précédent et une première victoire pour laquelle il n’a pas pu retenir ses larmes. Hier encore, il avait expliqué son non à la Coupe du monde, bien décidé à se concentrer sur le Championnat d’Europe, mais il progresse au pas de course ! Dommage qu’il n’y ait pas eu de protagonistes italiens… En Stock, en revanche, c’était quand même une “échappée pour la victoire” entre seulement deux coureurs, avec cependant Dino Iozzo faisant à nouveau clignoter le drapeau tricolore sur la 3ème marche du podium. . La chronique des deux catégories à Jerez.
Moto2 : Tatay a mis le turbo
Le meilleur coup est celui de Senna Agius, déterminé à rattraper la qualification pas vraiment brillante. Mais cette fois l’histoire est totalement différente, ce n’est pas lui qui parvient à faire la différence et donc à s’échapper. Cette fois la référence est Carlos Tatay, qui prouve encore aujourd’hui qu’il a ce petit quelque chose en plus sur tous les autres : il se débarrasse rapidement d’Agius et Yeray Ruiz, à partir de ce moment c’est une chevauchée solitaire qui débouche sur une première victoire époustouflante ! Incroyable relance pour l’Espagnol du Mandalika SAG Team, qui ne permet pas de répliquer aux deux premiers adversaires, qui se sont retrouvés sur le podium. Il n’y a pas grand-chose à dire sur les garçons italiens, malheureusement ils sont partis derrière et ont donc du mal à faire leur retour. Une pincée de regret pour Mattia Rato qui termine finalement à seulement 8 dixièmes d’un possible podium. Le seul devant était Antonelli, 3ème sur la grille, mais il n’a pas brillé et a même chuté dans le dernier tour.
Désir de rédemption
En parc fermé comme sur le podium, Carlos Tatay se laisse aller aux larmes. En 2020, le jeune Espagnol a atterri à temps plein dans le Championnat du Monde Moto3 comme l’un des produits les plus intéressants du mouvement espagnol. Pourtant, la réalité était bien différente : hormis 2021, lourdement marquée par une blessure, Tatay n’a jamais vraiment réussi à s’imposer. Seul scintillement, le GP d’Indonésie 2022, premier et seul podium obtenu en Championnat du monde, mais ce n’est pas le changement de cap espéré bien sûr. Vient ensuite la décision de changer de décor : le 11 novembre, l’accord avec SAG Team pour le Championnat d’Europe Moto2 est officialisé. Les premiers résultats sont déjà visibles. “Ça a été trois années très dures, seuls mes proches savent à quel point ça a été difficile” a déclaré un Carlos Tatay très excité à la fin de la course unique à Jerez. “Pouvoir se battre à nouveau haut et gagner à nouveau est vraiment fantastique, je n’ai pas de mots pour exprimer l’émotion. Merci beaucoup à mon équipe, ils ont vraiment fait un excellent travail. Il y a aussi une dédicace : “Cette victoire est pour mon ancien manager David Calabuig : nous ne sommes plus ensemble mais c’est lui qui m’a appris à aller vite sur ce circuit quand j’étais petit.”
Stock : l'”habituel” ne gagne pas
La dernière catégorie en action à Jerez, on rappelle depuis cette année un championnat à part et ne faisant plus partie du Moto2, montre un autre scénario déjà vu. Le poleman Daniel Munoz prend immédiatement les devants, mais il ne s’en sortira pas seul : avec lui, Eric Fernandez, une fois de plus bien décidé à lui rendre la vie difficile. A surveiller encore plus loin, étant donné que Dino Iozzo semble bien décidé à refaire le podium à Valence. Ce qu’il réussit finalement : le pilote italien, une fois qu’il a pris la tête du groupe, ne lâche rien et célèbre avec une belle plume peu après avoir franchi la ligne d’arrivée. La seule chose qui change par rapport à Valence, c’est la fin, ou plutôt le vainqueur : Eric Fernandez parvient en effet à trouver le bon signal pour se moquer de Dani Munoz et saisir le succès !
Photo: Équipe Mandalika SAG