Selon toute vraisemblance, Michele Pirro vivait jusqu’à hier l’un des week-ends de course les plus problématiques du CIV Superbike d’un point de vue psycho-physique. Le pilote Ducati du Barni Spark Racing Team a débuté tranquillement la première manche de la saison sur le Misano World Circuit Marco Simoncelli. Inhabituellement éloigné des projecteurs, peu vivant, il provoque un épuisement et un peu de fièvre. Pourtant, en l’espace de 24 heures seulement, il a pu retrouver une énergie précieuse pour transformer l’épuisement en enthousiasme. Profitant des erreurs colossales de Luca Bernardi et d’Alessandro Delbianco, le multiple champion d’Italie a facilement remporté la Course 1 (le reportage ICI). Un succès qui chasse les maux physiques et la pression médiatique typique qui se génèrent lorsqu’il prend la piste du championnat italien. Les 25 premiers points sont d’une importance capitale dans la course à la dixième couronne italienne personnelle, en attendant la revanche tant attendue des 2 adversaires directs dans la Course 2 demain.
Michele Pirro se remet de la grippe et renoue avec la victoire à Misano
« Je reviens d’une semaine particulière… mercredi j’étais coincé au lit, je me disais que ça allait être très dur. Même après 24 années de course au cours desquelles j’ai tout vécu, démarrer un week-end de course comme celui-ci n’a pas été facile. J’ai essayé de gérer mes forces, mais heureusement, petit à petit, ma santé s’est améliorée. Ce matin, je n’avais plus de fièvre. Je suis satisfait du résultat de cette Course 1 étant donné qu’avec l’équipe, lors de la pré-saison, nous avons eu peu d’occasions de tester le package et les pneus. J’ai gardé un bon rythme. Un excellent départ, même si Bernardi et Delbianco sont très rapides. Demain un nouveau défi m’attend ».
Concours de gestion
« Certes, avec Bernardi et Delbianco en course, cela aurait été une histoire complètement différente et, peut-être, j’aurais eu plus de mal. Mais sans eux, j’ai pu me débrouiller, mais ce sont des courses. L’important est d’être prêt à saisir chaque opportunité au moment où elle compte le plus. Bernardi a fait une erreur (qui sort de Rio ; ndlr) car il poussait devant tout le monde, mais je l’avais à portée. Physiquement, je ne suis pas au mieux, mais je ne suis pas au mieux depuis l’année dernière… en plus j’ai quelques problèmes de cou, le test d’Imola 2023 ne m’a pas du tout aidé. La vitesse est là, il me reste juste à récupérer les bons automatismes ».
Les chutes de Luca Bernardi et Alessandro Delbianco
« Me retrouvant en tête, je n’ai pas pu observer la chute de Delbianco (tombé à la Variante del Parco après avoir réalisé le tour le plus rapide en 1’35 »896 dans le sillage de Pirro; ndlr.) … mais même avec Bernardi, nous avons attaqué fort dans les premiers tours. Luca avait probablement l’intention de m’en vouloir, ça peut arriver. Tous deux sont jeunes, ils ont tout le temps de se rattraper. Pour ma part, je dois faire le moins d’erreurs possible. D’année en année, il n’est pas évident de trouver la motivation pour atteindre certains résultats ».
De père en fille
« J’ai décidé d’amener ma petite fille Ginevra sur le podium, elle ne pouvait pas attendre. Depuis que je suis père, j’ai découvert de nouvelles choses, même particulières. D’un côté je suis fier de l’avoir fait, de l’autre je suis inquiet car il devient trop passionné de moto. Si vous devez commencer à pratiquer un sport, il vaut mieux que vous tourniez votre attention vers le tennis ou le padel, qui sont si à la mode ces jours-ci. Je préfère ne pas avoir de moto… dans la famille du moment que le papa est le pilote ! ».
Crédit photo : Cristopher Ponso