« Mes combinaisons sont très ajustées en tous points, mais évidemment à ces vitesses, tout est extrêmement relatif. Ce flottement minimal de la combinaison à très haute fréquence génère de la chaleur sur ma peau, presque à brûler »
Max Biaggi il est vraiment victime de ce qu’on appelle en Amérique ‘le besoin de vitesse’, le besoin de vitesse. Vous pouvez le comprendre en lisant son post sur facebook dans lequel il avoue ses sentiments et émotions vécus lors de la récente tentative de record (réussie) au volant de la moto électrique Voxan développée par lui.
Lisez et commentez son profil FB.
Bonjour gars,
Je n’ai pas eu de nouvelles depuis un moment. Le championnat du monde s’est terminé et la semaine dernière, je me suis envolé pour la Floride à Cap Canaveral, précisément pour le John F. Kennedy Space Center, qui est le centre de lancement des vaisseaux spatiaux de la NASA.
Evidemment, entrer dans un lieu aussi emblématique est une émotion incroyable et cela l’est d’autant plus que, sur les mêmes pistes où les navettes spatiales ont atterri, j’aurais atteint des vitesses inimaginables jusqu’à récemment, au guidon d’une moto futuriste, propulsée par un propulseur électrique.
Au cours de ces huit jours, avec toute l’équipe de Voxan Motors, nous nous sommes préparés à battre les records que nous avions établis il y a un peu plus d’un an et à en établir de nouveaux. La météo ne nous a pas toujours aidés, mais au final nous avons réussi à terminer 21 records !
C’était une aventure folle, que j’ai vécue différemment de la première fois. Je savais à quoi m’attendre et je me suis concentré sur certains détails, que je n’avais pas évalués la dernière fois.
Quelle montée d’adrénaline les gars ! C’est quelque chose qui vous dépasse !!! Dans ces moments où vous êtes assis sur le vélo et attendez le départ du feu vert, mille pensées vous traversent rapidement l’esprit. Le ruban gris de la piste semble interminable et se fond dans le ciel ! Vous vérifiez toutes les procédures et essayez de ne pas penser au fait que vous volerez à la moitié de la vitesse du son, avec le vent essayant d’imposer sa volonté !
Puis partez et après d’interminables instants sur l’instrument vous lisez 470 km/h ! Fou …… A cette vitesse, la combinaison sur les bras et le dos vibre. Et dire que mon obsession m’amène toujours à m’occuper de tout dans les moindres détails. Mes combinaisons sont super ajustées à chaque point, mais évidemment à ces vitesses, tout est extrêmement relatif. Ce flottement minimal de la combinaison à très haute fréquence génère de la chaleur sur ma peau, presque à brûler. On dirait presque être en vadrouille avec ma Vespa en t-shirt à 100 km/h. Incroyable, jamais eu autant d’adrénaline dans le corps !
Ensuite, il faut dire que lorsqu’on dépasse certaines vitesses, le sifflement classique venant de la propulsion électrique se transforme, devenant semblable au rugissement d’un avion au décollage. Uauuuuu.
Arrivé au but, alors ce n’est pas fini, car « pour redescendre sur Terre » il faut freiner ! Ici à ces vitesses ce n’est pas facile du tout, il faut prendre soin du pneu arrière et prendre en compte que la température, qui en MotoGP est une alliée pour performer, pourrait devenir votre pire ennemi ici ! À ce moment-là, vous écoutez le bruit, les odeurs et vos sens entrent en jeu au service de votre instinct. De plus, il faut freiner à un endroit précis pour éviter de sortir de la piste. C’est pourquoi nous avons décidé de mettre des cônes dans le couloir de freinage, qui indiqueraient le point exact où commencer le freinage. Et bien vous ne le croirez pas, à l’époque où nous préparions les différents records, nous devions progressivement amener les cônes vers le centre de la piste et nous augmentions leur taille ! Incroyable, c’était si difficile de les voir. Le cerveau n’a pas l’habitude de voyager à ces vitesses et en raison de la forte turbulence, les contours de la réalité sont souvent confus, partialisant la vision. De plus, vous êtes écrasé sur le « tank » (accordez-moi le terme) et la vision optique est déjà limitée en elle-même. Bref, les gars, tout est extrêmement différent, car toutes mes références de vitesse, de freinage, de sons, acquises au cours des années où j’ai piloté les plus belles motos de la planète, s’annulent. Vous devez tout réinitialiser et écrire un nouveau fichier, il n’y a pas d’autre moyen !
A la fin de ces journées, il reste de grandes émotions et la conscience d’avoir fait du bon travail avec tous les gars de Voxan Motors, puisque nous avons atteint 21 records du monde.
En effet, en plus d’avoir atteint 470 km/h de vitesse maximale instantanée, nous avons obtenu la vitesse la plus élevée jamais atteinte par un vélo nu. Un record absolu, si l’on considère non seulement les motos électriques, mais aussi celles propulsées par un moteur à combustion interne.
Les gars, je voulais partager cette longue histoire avec vous. À une époque où tout va vite, j’ai voulu arrêter le temps et écrire ces lignes, pour essayer de transmettre ne serait-ce qu’une partie des émotions que j’ai vécues à cette époque.
J’espère avoir réussi ! Je veux surtout connaître votre opinion à ce sujet! Je vous lis et vous commente. Un câlin à vous.
Restez à l’écoute
Max
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