En 2022, Ducati a battu les deux principaux championnats du monde moto de vitesse, MotoGP et Superbike. Un doublé qui n’a que très peu de précédents dans l’histoire de la moto, résultat d’une avance technologique de plus en plus marquée. Il y a vingt ans le Rouge était le petit Davide qui défiait les géants du Soleil Levant, aujourd’hui l’horizon est complètement bouleversé. La primauté de Borgo Panigale ne repose plus uniquement sur l’intuition de brillants techniciens, mais est le résultat de collaborations technologiques de premier plan. Lenovo, premier fabricant mondial de PC, est aux côtés de Ducati depuis 2018. La société sino-américaine n’est pas simplement un sponsor, mais aussi un partenaire de très haut niveau, qui a permis l’accès et le développement de technologies de plus en plus avancées. Lara Rodini, sponsors mondiaux et directrice de l’activation de Lenovo, nous explique pourquoi le géant industriel au chiffre d’affaires de 71,6 milliards de dollars en 2022 a décidé de se concentrer fortement sur la moto.
Pourquoi avez-vous choisi d’investir dans le MotoGP ?
Le MotoGP est l’un des premiers contextes sportifs dans lesquels Lenovo a investi. Nous avons commencé en 2018 avec Ducati dans le rôle de partenaire technologique. En 2018, nous sommes devenus le sponsor technologique de Dorna pour le championnat MotoGP e-sport, à travers la marque Legion, notre gamme de produits pour les passionnés de jeux vidéo, et l’année suivante également partenaire technologique du championnat MotoGP également organisé par Dorna. En 2022, nous avons annoncé notre entrée en Formule 1, et nous sommes également impliqués dans le Championnat du Monde Superbike depuis trois ans, aux côtés de l’équipe Aruba.it Racing – Ducati. Le monde du MotoGP est très performant et évolue technologiquement à une vitesse vertigineuse. La valeur de l’innovation continue est le point stratégique sur lequel Lenovo se concentre.
Pourquoi aux côtés de Ducati ?
Nous avons des raisons importantes. En attendant, ce sont deux marques premium, reconnues dans le monde entier. Ils partagent la même passion et la même détermination ainsi que l’envie d’arriver au résultat, d’être toujours devant. Les deux sociétés visent à offrir à leurs clients la meilleure expérience en termes de performances. Ce n’est pas qu’un sponsoring lié à un investissement marketing, il y a bien plus. Nous avons entrepris un voyage ensemble pour soutenir Ducati Corse dans le but d’améliorer leur domaine grâce à la technologie. Ces cinq années de collaboration nous ont permis d’acquérir une position de plus en plus importante dans le projet, en devenant partenaire titre. Nous avons commencé par permettre à Ducati d’augmenter la puissance de calcul du département course, pour soutenir le design et l’aérodynamique. Ensuite, nous avons atterri sur la piste, pour la collecte et l’analyse des données en temps réel, à l’appui des choix décisionnels importants que l’équipe prend en un seul week-end MotoGP. Mais nous ne nous arrêtons pas, nous soutenons Ducati dans la mise en œuvre de l’intelligence artificielle, du travail à distance et de l’activation du garage à distance, le centre de contrôle des activités de course directement depuis Borgo Panigale, qui est déjà pleinement opérationnel.
Ducati utilise-t-il les mêmes machines que vous avez dans le catalogue ?
Bien sûr. Ducati est un terrain d’essai et nous apprécions toutes les suggestions que nous recevons pour apporter des améliorations, si et quand cela est nécessaire. Le MotoGP est un environnement extrêmement exigeant pour nos solutions.
Dans quel sens?
Pensez aux serveurs. Ils sont conçus pour fonctionner dans des centres de données climatisés à des températures de fonctionnement idéales. Dans les stands MotoGP, en revanche, on retrouve des conditions extrêmes : de 5°C le matin à Phillip Island, en Australie, à 40°C et l’humidité tropicale de la Malaisie. Les techniciens Ducati utilisent des ordinateurs portables Lenovo sur la grille de départ, peut-être quand il pleut. C’est donc une épreuve très sévère.
Comment le processus de développement des machines Lenovo est-il géré ?
C’est bidirectionnel. Nous aidons Ducati à gagner sur la piste, Ducati aide Lenovo à améliorer continuellement ses produits. La course est un terrain d’essai très difficile. Des ordinateurs de bureau, des ordinateurs portables, des postes de travail portables et des serveurs qui doivent fonctionner à leur plein potentiel dans des conditions très différentes de celles d’un bureau. Le retour d’expérience que nous offre Ducati est fondamental.
Le partenariat technologique est-il suivi par Lenovo en Italie ?
Au niveau opérationnel, oui : les tests sur les machines et la relation permanente avec les techniciens Ducati sont gérés en grande partie depuis l’Italie. Mais comme il s’agit d’un investissement mondial, il y a des personnalités d’autres zones géographiques qui sont absolument impliquées.
Comment gérez-vous le marketing et la communication ?
Même d’un point de vue marketing, la relation avec Ducati est quotidienne, comme si nous étions une seule équipe.
Quels messages les clients Lenovo reçoivent-ils ?
Il y a différents aspects. L’impact technologique de l’engagement est évident, mais c’est un investissement qui profite également à la marque et à son positionnement sur le marché. Dans la boutique, le client trouve un Lenovo à côté des produits concurrents et peut faire une association immédiate avec Ducati. Cela passe par l’exposition de la marque, puis il peut y avoir une autre série d’activités et de communications impliquant nos clients de diverses régions du monde. Nous partageons également constamment notre expérience sur la technologie utilisée et développée par Ducati. En 1922, Ducati dominait partout, remportant les championnats du monde MotoGP et Superbike : les victoires facilitaient encore l’accès au consommateur final.
Quelles sont les clés de l’histoire ?
Nous différencions le message en fonction de la zone géographique et c’est un mélange de facteurs et d’outils. Activation à 360 degrés : marketing, communication sur différents canaux, plus traditionnels et plus innovants, enfin communication directement en point de vente. Le type d’histoire que nous racontons concerne toutes les régions : États-Unis, Amérique du Sud, EMEA et Asie. L’information est la même, si quelque chose nous l’emballons différemment en fonction des spécificités des différents marchés. En Asie et aux États-Unis, nous enregistrons un intérêt toujours croissant, l’histoire dans ces domaines est encore plus détaillée.