Le championnat MotoGP touche à sa fin et la course au titre mondial est encore très ouverte. A trois courses de la fin, il y a trois prétendants principaux, plus deux autres qui peuvent légitimement encore y croire et qui devront tenter de finir à Phillip Island.
Fabio Quartararo est en tête du classement avec 219 points, suivi de Francesco Bagnaia avec 217 et Aleix Espargarò avec 199. Ensuite, il y a Enea Bastianini à 180 et Jack Miller à 179. Nous aurons une fin de saison enflammée dans laquelle chaque détail fera la différence. Parmi ceux-ci aussi les moteurs, bien sûr.
Par règlement, chaque équipe peut frapper un maximum de sept par an. L’évolution est bloquée : c’est-à-dire que toutes les unités ont des spécifications de début de saison identiques. La seule exception est Aprilia, qui profite encore pour ce 2022 du régime de concession et peut poinçonner neuf, avec la possibilité d’évolutions continues. Savoir les gérer tout au long de la saison est important, tout comme éviter les pannes et autres problèmes de fiabilité.
MotoGP, la situation moteur : l’ingénieur Manganelli s’exprime
Avec l’ingénieur Mario Uncini Manganelli nous avons analysé la situation des cinq meilleurs pilotes du classement MotoGP 2022. Côté moteur, qui est le mieux placé parmi les candidats au Championnat du Monde ? Nous vous rappelons que le dépassement de la limite des sept moteurs, en poinçonnant un supplémentaire, entraînerait la pénalité de départ de la voie des stands.
Fabio Quartaro.
« Yamaha n’a poussé aucun moteur, il les a donc tous disponibles sur papier. Le septième a déjà été frappé lors de la seizième course à Aragon, où il a fait toutes les séances, puis s’est écrasé en course au premier tour. Ne l’ayant pas utilisé au Japon et en Thaïlande, il est pratiquement neuf et Quartararo l’utilisera probablement en Australie et en Malaisie. A Valence, où le moteur n’est pas décisif, il pourrait recommencer à utiliser le numéro 6 poinçonné en Autriche. Ils n’ont plus de nouveaux poinçons disponibles“.
Francesco Bagnaïa.
« Même Bagnaia n’a plus de poinçons disponibles. De Misano, il n’a plus le moteur numéro 2 disponible, qui n’avait été utilisé qu’en Indonésie et lors des premiers essais libres à Jerez, il a probablement eu quelques problèmes. Engine 7 a déjà fait deux courses, le Japon et la Thaïlande, tandis que celle de Quartararo n’est que la Thaïlande et donc cette dernière peut avoir un avantage. Il faut dire que la 5 n’a eu qu’une seule course à Assen, peu exigeante en terme de moteur, elle pourra la garder en réserve dans les deux prochains grands prix. Il y a aussi le 4 qui n’a fait que la course complète au Mugello, depuis il s’est écrasé à Barcelone et au Sachsenring“.
Alex Espargaró.
« Aprilia utilise le huitième moteur de Thaïlande, qu’ils pourront également utiliser lors des prochaines courses en Australie, en Malaisie et à Valence. Ils ont percé trois moteurs et en ont maintenant cinq disponibles, mais il peut en percer un de plus puisqu’il peut en utiliser neuf par saison. Le neuvième peut être très utile surtout en Malaisie, car Sepang est un circuit très rapide. Espargarò me semble dans l’état le plus favorable des deux rivaux, ayant le 8 utilisé uniquement à Buriram et un nouveau qui peut être poinçonné“.
Enea Bastianini.
« Ils ont frappé les moteurs 1 et 2. Le 7, ils l’ont frappé lors de l’échauffement à Motegi, pour ensuite l’utiliser uniquement dans les FP1 et FP2 à Buriram. À mon avis, ils ont vérifié que tout allait bien et qu’ils devraient l’utiliser lors des deux prochaines courses. Avec les 6 qu’ils ont fait quatre GP, ils le garderont comme remplaçant maintenant“.
Jack Miller.
« Il me semble que ça a un peu empiré. Il a fait l’Aragon, la Thaïlande et le Japon avec le moteur 7. Les 2 et 3 ont été poinçonnés, il ne les a donc pas disponibles. Ils ont frappé le 4e au Mugello, mais il n’a fait que la course de Barcelone et a été utilisé dans d’autres sessions“.
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