Le GP de Valence marquera la fin (pour l’instant) de l’aventure d’une marque en MotoGP. Suzuki se dit désormais au revoir, le week-end prochain clôt officiellement un engagement repris en 2015. Encore un arrêt provisoire (ici les arrêts et retours précédents) ou un adieu définitif ? Cela ne fera que dire l’heure, mais certainement Alex Rins et Joan Mir feront tout pour fermer de la meilleure façon possible avant de passer à Honda. Suzuki peut-il boucler sa meilleure période MotoGP avec un podium, voire une victoire ? Chez Ricardo Tormo, il y a eu des précédents très intéressants pour la maison Hamamatsu, passons en revue.
1999-2001, Roberts jr y pense
Ce sont les premières années du Grand Prix de la Communauté Valencienne, dans les trois dernières années du 500cc historique, avant de laisser place au MotoGP. Désormais, les marques japonaises dominent dans la catégorie reine, parmi lesquelles il y a aussi Suzuki, qui est bien visible à Valence. Lors de la première édition du GP, Kenny Roberts jr amène le RGV500 sur la deuxième marche du podium, en 2000 il répète le résultat, remportant le huitième des 9 podiums de la saison en route vers le titre mondial. L’année suivante ce sont deux Suzuki sur le podium, à commencer par Sete Gibernau : dans une course chaotique due à la pluie, l’Espagnol décroche son premier succès en carrière, toujours le seul de la marque au Circuit Ricardo Tormo. Roberts est aussi le protagoniste, en l’occurrence 3e : c’est le seul aigu dans un championnat bien en deçà des attentes.
2002-2011, la première période MotoGP
La nouvelle Suzuki GSV-R et la transition vers la nouvelle classe reine n’aident pas la marque Hamamatsu. Le GP de Valence, devenu la dernière manche du championnat, n’est jamais particulièrement favorable aux gars de Suzuki, souvent sortis du top 10 à l’arrivée. A une exception près en 2007 : John Hopkins s’en charge, qui sur la piste espagnole prend la 3ème place derrière le vainqueur Pedrosa et le champion Stoner. En termes de résultats, c’est la meilleure année de Suzuki sur cette période grâce à lui et à Chris Vermeulen. 2011 est la dernière année MotoGP de la marque, qui décide d’arrêter le projet. Mais ce n’est qu’un adieu provisoire, comme nous l’avons vu ci-dessous.
2015-2022 : Suzuki en MotoGP, 2° manche
Suzuki repart avec la GSX-RR pour cette « seconde période » dans la nouvelle catégorie reine, héritière des 500cc historiques. Par rapport aux périodes précédentes, il semble que Valence soit beaucoup plus favorable aux gars de Hamamatsu, qui ont presque toujours terminé dans le top 10. Le podium est un peu plus difficile à atteindre, mais Alex Rins réussit. C’est sa deuxième année en MotoGP et, lors de précédents GP, il a déjà décroché ses premiers podiums dans la catégorie. Il pleut à Valence, la course est interrompue après 13 tours puis reprise pour encore 14 tours : la #42 se dégage, apportant ainsi à Suzuki le 9e podium de la saison. On clôture le tour d’horizon avec 2020 : le GP d’Europe, une manche exceptionnelle chez Ricardo Tormo, voit le premier (et unique) triomphe de Joan Mir, Rins réalisant le doublé. Sept jours plus tard, au GP de Valence, il n’y a pas de podiums Suzuki mais la grande fête commence : Mir est champion du monde, le premier champion du monde passionnant depuis Kenny Roberts jr.
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Photo: motogp.com