Le Grand Prix de Thaïlande a été un nouveau naufrage pour Yamaha, un autre dans une saison sauvée uniquement par Fabio Quartararo. Cette fois, cependant, il y réfléchit Franco Morbidelli pour éviter un Assen-bis, la première épreuve MotoGP clôturée sans points et, plus généralement, la première depuis 40 ans si l’on considère aussi les 500cc. Le risque était à nouveau là avec le champion en titre en sérieuse difficulté, ‘Morbido’ a plutôt réussi à assurer les seuls points pour la maison d’Iwata. Pour la première fois en cette difficile année 2022, il est le meilleur pilote Yamaha d’un Grand Prix. Mais peu de consolation tant pour l’équipe que pour l’Italien, ce dernier protagoniste d’une année anonyme, très différente des attentes. Voici les temps forts du GP
Morbidelli, l’ombre de lui-même
Il semble vraiment difficile de penser que le pilote de cette année était le féroce vice-champion du monde de MotoGP en 2020. Celui qui a relancé la fortune d’une Yamaha même alors pas exactement exceptionnelle, bien que moins problématique que l’actuelle. Entre autres, un résultat obtenu avec les couleurs Petronas, ou l’équipe satellite de la maison des trois diapsons, mettant ainsi également les officiers au pas. À partir de ce moment, sa croissance s’est arrêtée en raison d’une grave blessure qui a affecté toute la saison dernière. Yamaha a cependant misé sur son retour au sommet compte tenu des précédents, le promouvant dans l’équipe d’usine aux côtés de son dernier Quartararo à partir du GP de Saint-Marin 2021, ou tout juste de retour d’un long arrêt forcé. Les résultats sont cependant très différents des attentes : 10 points en 17 GP, mais ce sont presque tous des placements en marge du top 15. Pour le moment encore pire que le problématique 2021, clôturé avec 47 points malgré les cinq GP manqués en raison d’une blessure et 7 autres zéros en 18 rounds. Il reste 3 épreuves au terme de cette 2022, Morbidelli est à 31 points…
Top Yamaha al Buriram
La pluie qui est arrivée en Thaïlande a définitivement chamboulé les cartes en ce qui concerne les valeurs vues jusqu’alors en MotoGP. La grosse déception est Quartararo, jamais un amoureux des pistes mouillées mais cette fois contraint de lutter avec la surchauffe du pneu avant. Problème également mis en évidence par Crutchlow et Binder, et non par Franco Morbidelli, qui dans un certain sens a réussi à faire le sien. Les trois premiers pilotes ont terminé dans les points, tandis que l’Italien a terminé 13e, évitant ainsi un deuxième Caporetto de la saison pour Yamaha. Comme mentionné, une petite consolation dans un autre GP difficile. « J’avais trouvé un bon rythme, j’étais capable d’être assez rapide. Mais je n’ai pas pu doubler et j’ai juste pensé à finir la course. Nos défauts sont perceptibles sur le mouillé, mais aussi sur le sec à la fin » était le commentaire de Morbidelli à la fin du GP. L’emblème d’une saison jamais aussi difficile pour Yamaha, qui doit courir à couvert s’il veut courir en 2023. Le talent de Quartararo ne suffit pas.
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Photo: motogp.com