Le week-end de Las Vegas est à nos portes, en fait il a déjà commencé pour ce qui sera l’avant-dernière manche de la saison de Formule 1. Les titres sont déjà attribués depuis un moment, bien à l’opposé du MotoGP qui nous offre plutôt une grande finale. point à point. Alors sur quoi sera basé ce week-end de la plus haute série de courses automobiles dans la ville du Nevada ? Sur la piste, avec des pilotes prêts à remporter la première victoire de leur carrière ou de leur saison ? Ou de la faim incessante de Max Verstappen ? Probablement sur aucune des deux choses, car ici la Formule 1 semble plutôt axée sur le fait de s’attirer les bonnes grâces de la ville de Las Vegas et de satisfaire les goûts particuliers du public américain.
Las Vegas donne une chance à la tradition de la F1
La préparation de cet événement a été gérée d’une manière très différente de ce qui se passe habituellement dans le sport automobile. Le rendez-vous était présenté comme un show business en accord avec ce que propose Sin City : des jeux et du sexe. Un side show auquel on n’est pas habitué et dont les fans hardcore se seraient passés. Certains journalistes italiens, sur les réseaux sociaux, dénoncent également la vétusté des motels où ils sont hébergés. L’Amérique n’est pas que roses et fleurs, et les banlieues de Las Vegas ne brillent pas comme le Stripes, l’artère principale, dominée par les hôtels de luxe. Plus que la veille d’un GP, on a l’impression d’assister à un gala de la NBA ou du Super Bowl. La direction de Liberty Media, c’est-à-dire Warner Bros, est en train de changer le visage de la F1.
Un fait qui devrait alors nous faire réfléchir est celui des livrées spéciales pour Las Vegas. Il semble que la Formule s’adapte au goût de la ville, alors qu’il aurait été plus naturel si la ville du Nevada s’était plongée dans l’esprit de compétition. Chaque équipe apportera une livrée pour l’occasion, maintenant une ou deux peuvent y entrer, mais toutes ? Le changement de couleur est toujours une touche forte, car ces couleurs affectent l’histoire de cette équipe. La couleur classique devrait être changée lors des grands événements, pour atteindre un championnat du monde ou pour honorer le GP national. Ici, cela ressemble à une simple Americana.
Le prestige de la F1 est-il affecté ?
Las Vegas a déjà montré comment elle entend se montrer, c’est-à-dire en mettant en avant tout ce qui la représente. Des casinos aux grands hôtels en passant par les bordels de luxe. Bref, on dirait presque que la cité du péché utilise la Formule 1 pour se faire connaître. Ici, même le collant le plus absurde passe pour normal, comme les bordures colorées avec des symboles de cartes de poker. Que penseront les passionnés « normaux », c’est-à-dire ceux qui souhaitent uniquement ressentir l’adrénaline d’un événement de sport automobile ?
La dernière offre émanant du siège du comté de Clark pour la Formule 1 suscite de nombreuses discussions. Les bordels seraient prêts à fournir des services gratuits aux pilotes, un peu comme lorsque le restaurant invite l’influenceur à en parler ensuite. Cependant, les personnes directement impliquées n’ont pas caché leur embarras, d’ailleurs presque toutes sont mariées ou fiancées. Ces mêmes sites proposeront des offres avantageuses à ceux qui achèteront des billets pour la course. À l’époque d’Ecclestone, la F1 se décrivait comme un club de gentlemen fortunés, une sorte de club exclusif. Comme les temps changent…
Las Vegas deviendra-t-elle une étape importante ?
Les promoteurs de l’événement sont sûrs d’une chose : le GP de Las Vegas sera le plus grand événement sportif de l’année. Le programme a déjà commencé hier, avec la présentation des pilotes au milieu de lumières, de scénarios gigantesques et de musique. Les pilotes eux-mêmes semblaient presque maladroits, comme le disait Max Verstappen lui-même. La spectaculaireisation des alentours fait désormais partie intégrante du GP, mais il s’agira de trouver le bon compromis qui réconcilie les différentes âmes de la F1. Il s’agit, d’un côté, de la tradition, de l’autre, des stratégies marketing de Liberty Media, c’est-à-dire de Warner Bros, l’un des leaders mondiaux du divertissement. Il sera également intéressant de voir les chiffres : à Miami et à Austin, la F1 avait fait salle comble avec 400 000 spectateurs.
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PHOTO : Formule 1 sociale