Huit Ducati rapides, une situation qui devient difficile à gérer. Ou peut-être pas, étant donné que Pecco Bagnaia est l’homme de tête du constructeur de Borgo Panigale et qu’il est désormais en tête du classement général. Arrivera-t-il le premier titre en rouge depuis 2007 (avec Stoner), le premier titre d’un pilote italien depuis 2009 (Rossi) ? Le pilote piémontais ne veut pas du tout y penser pour éviter toute forme de pression, le team manager Davide Tardozzi parle pour lui, qui rejette également la question des « jeux d’équipe ». Même s’il devient difficile d’émettre l’hypothèse d’une autre Desmosedici devant ce numéro #63, avec la première balle de match possible en Malaisie…
« Nous n’avons jamais abandonné »
« Quartararo est toujours le champion en titre et c’est un pilote très rapide. On a fait un beau week-end en Australie, mais ce n’est pas encore fait : tout peut encore arriver en deux courses. » Tardozzi prêche le calme dans une interview avec Podcast Moto GP à la veille de ce qui pourrait être le GP décisif pour les ambitions mondiales de Ducati. Tout doit se dérouler comme toujours, sans sensationnalisme, comme l’a également invoqué Bagnaia lui-même, qui affronte le GP avec sa petite amie et sa famille à ses côtés. Il faut rappeler qu’à ce stade, il a réussi à récupérer 91 points sur Quartararo et est arrivé à l’étape malaisienne avec 14 points d’avance sur le champion MotoGP 2021. Ceci après un départ décidément complexe tant au niveau technique que pour le pilote. . « Mais nous n’avons jamais perdu confiance l’un en l’autre, nous n’avons jamais abandonné. Une relation forte s’est créée et cela a fait la différence » remarqua Tardozzi. Jack Miller, parti chez KTM, a également été important pour l’équilibre de l’équipe. « Cela a beaucoup aidé Pecco cette année, en termes de confiance en soi » dit Tardozzi. « Par exemple après ses difficultés sur le mouillé. En une semaine il est passé de deux secondes de retard au podium ! La tête veut tout dire. »
Sept Ducatis pour aider Bagnaia ?
Forcément on se demande comment va se comporter la grande troupe en rouge, compte tenu de la situation actuelle. En effet, depuis quelque temps, on parle de jeux d’équipe chez Ducati pour « pousser » Bagnaia vers le but. Davide Tardozzi en profite alors pour donner son avis, tout d’abord sur la question des nombreuses D16 actuellement présentes en MotoGP. « Pourquoi aucun autre constructeur n’a-t-il proposé d’amener plus de vélos ? Pourquoi devrions-nous être blâmés pour une bonne politique sportive ? » demande le team manager Ducati. Passons à la question des « ordres d’équipe », qu’il nie catégoriquement. « Regardons ce qu’Enea a fait à Misano ou en Aragon, par exemple » indique Tardozzi. « Parlons de Johann Zarco en Thaïlande : quiconque comprend la course sait que la pluie s’use très vite lorsque la piste s’assèche. Il a ensuite déclaré qu’il prendrait trop de risques en tentant de dépasser Pecco. Mais c’était totalement le choix de Johann. » Enfin, il assure une dernière chose sur le sujet : « Ça ne sert à rien de prendre des risques entre Ducati, c’est la seule chose qu’on a dit aux gars. Alors bien sûr, si c’était la dernière course et qu’on avait la chance de gagner, on donnerait clairement des ordres s’il le fallait ! »
Photo: motogp.com