de Nicolas Pascal/paddock-gp
Lors de la saison MotoGP 2022, nous avons vu 32 pilotes en action, mais vous souvenez-vous de tous ? En effet, c’est la première fois depuis 2018 (33) que nous en avons autant en classe reine. Nous avons vu de nombreux jokers et remplacements au cours de l’année et c’est l’occasion idéale de le leur rappeler. Nous n’évoquerons pas le cas de Cal Crutchlow, qui mérite à lui seul une analyse.
Stefan Bradl, CRH
Commençons par le plus évident de tous, que l’on peut presque considérer comme un partant compte tenu des nombreuses apparitions au cours des trois dernières années. On parle évidemment de Stefan Bradl. Cette saison également, il a disputé huit Grands Prix, malheureusement sans succès. Dans sept d’entre eux, il a été aligné par l’équipe Repsol Honda à la place du convalescent Marc Marquez. A Jerez, en revanche, l’Allemand portait les couleurs du HRC pour une vraie wild card. La carrière de Bradl est spéciale. Après un titre en Moto2 (curieusement, juste devant Marquez), il n’a jamais obtenu le succès espéré en MotoGP. Après une saison et demie cauchemardesque avec Aprilia (2015-2016), on pensait qu’il ne reviendrait pas sur les rails de sitôt. Pourtant, son rôle au sein du HRC lui a permis de « profiter » de la blessure de Marquez en 2020. Depuis, il a disputé 25 Grands Prix pour la maison Golden Wing, un véritable tour de force MotoGP. Côté résultats en revanche, c’est une autre histoire : en 2022, il n’a gagné que deux points à Misano.
Michèle Pirro, Ducati
Qu’en est-il de Michel Pirro, un autre habitué entre les remplacements et les essais MotoGP en conditions de course ? Comme c’est le cas depuis près de 10 ans, l’italien représente le parfait « super substitut » en MotoGP. Pendant longtemps, il s’est distingué avec d’excellents résultats, qui auraient sans aucun doute pu revendiquer sa place de titulaire dans une équipe de milieu de tableau. Mais pas cette saison. Le testeur de 36 ans a eu du mal à suivre le rythme lors de ses trois apparitions (un meilleur résultat de 16e). A noter qu’il a couru sur une Desmosedici décorée aux couleurs Aruba.it, similaire à la Superbike Panigale. Une belle livrée, mais trop haut dans le classement pour avoir le temps de l’apprécier. Ducati devra sans doute faire face à l’affaire Pirro dans les années à venir, et penser à son successeur.
Savadori, Aprilia et Nagashima, HRC
Aussi Lorenzo Savadori il a profité de quelques opportunités de wild card pour aider à développer l’Aprilia RS-GP. Pourtant, le champion Superstock 1000 2015 n’a pas brillé lors de ses cinq apparitions saisonnières : le meilleur résultat est une 19e place à Spielberg. Continuons alors avec Tetsuta Nagashima. En 2020, nous pensions qu’il était en lice pour le titre Moto2 après la victoire au Qatar, suivie du podium à Jerez. Il s’est finalement complètement effondré à mi-saison et n’est jamais revenu sur le podium. En 2022, il s’est vu confier le développement du RC213V et son rôle au sein du HRC lui a permis de revenir. D’abord aux 8 Heures de Suzuka, remportées avec Iker Lecuona et Takumi Takahashi, puis dans les Grands Prix. Wild card à Motegi sur un vélo d’usine, il s’est écrasé au 10e tour, pour ensuite remplacer le blessé Takaaki Nakagami dans les trois tours suivants. Le maximum est une belle 19e place à Phillip Island, un résultat plutôt encourageant compte tenu des performances de sa moto et de son manque d’expérience en MotoGP.
Suzuki, la nouveauté en MotoGP
Nous terminons avec les pilotes Suzuki. Compte tenu de l’adieu, le constructeur Hamamatsu a décidé de laisser plus de pilotes essayer la GSX-RR en l’absence de Joan Mir, blessé. Trois coureurs différents ont couru son vélo, à chaque fois pour un seul tour. Kazuki Watanabé, à Misano, a été le premier : inconnu en Europe, c’est un spécialiste de l’Endurance. Il a obtenu des résultats remarquables avec le SERT, il avait déjà expérimenté la vitesse en Europe et à l’occasion d’une wild card en 250cc à Motegi en 2009 il a obtenu la 14ème place. Il a eu quatre opportunités en Moto2 en 2010 avec Suter, mais sans succès. En 2017, le pilote actif dans le championnat japonais de Superbike MFJ a réalisé une saison complète en Supersport (20e). Son expérience en MotoGP s’est terminée par une 21e place sur la piste italienne.
Suzuki, le testeur et le retour par Petrucci
Lors de la manche japonaise, Suzuki menait Takuya Tsuda, pilote d’essai depuis le retour de la marque en MotoGP en 2015. Ses 38 ans ne l’ont pas empêché de réagir et de revenir sur la bête qu’il avait lui-même contribué à concevoir. On rappelle qu’il avait déjà couru à Jerez en 2017 pour remplacer Álex Rins blessé. Sa tenue a été gâchée par des flammes sortant de sa coque. Le troisième n’est autre que Daniel Petrucciqui n’a pas besoin d’être présenté. Deux fois vainqueur en MotoGP, le sympathique Italien revenait au Championnat du Monde après des excursions en tout-terrain et le championnat organisé aux États-Unis. Une 20e place à Buriram n’enlève rien au souvenir que nous gardons de lui, un « fou » qui a gravi les échelons pour devenir vainqueur en MotoGP devant son public au Mugello.
Crédit photo : motogp.com
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