Ces jours-ci, l’annonce officielle : Aurora Angelucci est la nouvelle Team Manager MTA, la seule femme en Moto3. Le nouveau chapitre d’une collaboration qui a officiellement commencé quand Angeluss est devenu le sponsor principal de l’équipe dirigée par Alessandro Tonucci. L’ancienne pilote de Fano devient désormais à toutes fins utiles directrice sportive et propriétaire de l’équipe de la structure tricolore, tandis qu’Angelucci, PDG d’Angeluss Women Sport Management, couvrira ce nouveau poste. Une étape qui suit le chemin commencé ensemble en 2022, à l’occasion de la wild card en Aragon jouée avec Maria Herrera et une équipe entièrement féminine. Un engagement en rose qui s’amplifie sur deux roues, dans le cadre d’un projet qui comprend également la création d’un parcours pour les très jeunes. Nous avons eu une conversation avec Angelucci, qui a expliqué les nouveautés en Moto3 et les plans pour 2023.
Vous êtes désormais Team Manager de MTA, parlez-nous de votre nouveau rôle.
Après le succès de la course d’Aragon, où j’avais déjà été Team Manager, ils m’ont donné l’opportunité d’occuper ce rôle toute l’année au sein de l’équipe MTA en Championnat du Monde Moto3. Une nouvelle aventure, elle sera certainement plus exigeante que l’an dernier puisqu’on parle de toute la saison, mais j’en suis très content. Aussi pour notre projet d’amener de plus en plus de femmes à la Coupe du monde : y travailler personnellement me donne l’occasion de voir ce que c’est et comment structurer le chemin aussi. Aussi pour donner de l’espoir à toutes les filles qui, comme moi, veulent aborder ce monde et ont peut-être peur de ne pas y arriver. Notre objectif serait d’arriver à une équipe MotoGP composée uniquement de femmes, comme pour la course d’Aragon mais dans la catégorie reine, et la meilleure façon d’y parvenir est de structurer un parcours.
Revenons un peu en arrière : comment en sommes-nous arrivés au rythme de l’an dernier ?
On s’est tout de suite bien entendus, en tant que projet Angeluss on a aimé l’idée de pouvoir collaborer avec une équipe en coupe du monde, donnant ainsi l’opportunité aux filles d’être vues et de travailler avec une structure expérimentée. Ils nous ont déjà donné la grande opportunité, à savoir la course en Aragon, une wild card avec Maria Herrera et toute une équipe féminine. Cette année, nous avons décidé de poursuivre la collaboration, en l’élargissant avec cette nouveauté.
Quel a été le résultat de la wild card Moto3 2022 ?
Je suis très content de la façon dont ça s’est passé. C’était un joker, mais Maria a combattu l’autre joker [Alessandro Morosi, ndr] qui était la référence pour nous, la personne dans son état, puisqu’il n’était pas pilote à plein temps. Ils se sont tous bien entendus dans l’équipe, une bonne sensation s’est immédiatement créée, même s’ils n’ont travaillé ensemble que lors de la journée d’essais privés en Aragon. Cela a également été un grand pas en termes de retour d’expérience, de nombreux CV sont arrivés de jeunes qui veulent commencer à travailler dans ce monde. C’était un exemple pour montrer qu’on peut y arriver.
Cela a-t-il également aidé qu’il y ait déjà quelqu’un avec une expérience mondiale?
Oui, le premier mécanicien avait déjà travaillé en Coupe du monde et était très solidaire côté mécanique. Bien sûr, certaines choses ont changé au fil des ans, mais elle avait déjà travaillé sur ce vélo et cela a été utile pour toutes les autres filles.
Y a-t-il d’autres jokers de ce type prévus ?
Il y en aura certainement dans notre périple, mais pour le moment rien n’est confirmé.
Quel est le programme de cette année ?
Nous travaillerons dans toutes les catégories préparatoires à la Coupe du monde. Dans le championnat italien, nous suivons quelques filles : Elisabetta Monti et Cecilia Scottini en CIV Junior, Joséphine Bruno en PreMoto3, ainsi que d’autres filles que nous n’avons pas encore annoncées. Monti et Bruno feront alors partie des Talenti Azzurri, pour la première fois il y a deux femmes dans ce programme. Ils pourront ainsi s’entraîner avec les pilotes choisis par la FMI, réalisant environ 40 heures de formation au cours de l’année.
Encore une bonne nouvelle pour cette année 2023.
L’un des problèmes que nous avons constaté dans le parcours des filles est qu’elles s’entraînent moins que leurs collègues masculins, parfois uniquement les week-ends de course. D’un autre côté, pouvoir le faire toute l’année avec les Talenti Azzurri est un énorme exploit. Notre objectif est de pouvoir créer tout un chemin pour accompagner les filles vers le haut, les aider à grandir et à prendre le bon chemin quand elles sont plus jeunes. Un parcours comme ceux des garçons.
En termes de formation des mécaniciens, cependant, comment vous déplacez-vous ?
C’est plus ou moins la même chose. Il y aura des mécaniciens insérés dans les pièces du cours, et nous collaborons avec une école à Barcelone qui s’occupe de la formation des mécaniciens et des opérateurs de télémétrie. Nous l’annoncerons officiellement plus tard, mais nous avançons dans tous les sens.
Revenons au présent. Vous êtes déjà dans l’équipe depuis l’année dernière, mais comment se passe votre nouvelle fonction officielle ?
Je m’entends très bien avec l’équipe. L’année dernière, j’ai assisté aux courses pendant presque toute l’année, donc la relation s’est déjà créée. Certes cette année le rôle est différent, mais je pense pouvoir gérer ce nouveau rôle sans problème particulier. La semaine dernière, nous avons déjà travaillé avec l’équipe en vue du championnat et tout s’est très bien passé.
Un rôle qui signifie plus de travail, mais aussi plus de pression pour vous.
Certes, l’engagement augmente, à la fois en termes de temps et de pression. Cependant, ce rôle fait partie d’un projet plus vaste, étant donné que nous sommes dans plusieurs ligues et dans différentes catégories.
Vous êtes actuellement la seule femme chef d’équipe en Moto3. Vous serez « l’observateur spécial ».
je le pense vraiment [risata]. Mais c’est certainement un défi que j’affronte avec sérénité et sans problèmes.
Photo: Course Angeluss MTA