Le motocyclisme féminin italien enregistre d’un seul coup, au moins momentanément, la défection d’une autre de ses meilleures interprètes de ces derniers temps. Le congé sabbatique déjà annoncé de Sara Cabrini a été suivi par la décision d’Aurelia Cruciani. Dans un long message publié hier soir sur ses réseaux sociaux personnels, la motarde romaine a annoncé qu’elle ne participerait à aucun championnat pour la saison 2024. Ce n’est pas une nouvelle pour nos lecteurs étant donné que nous avons eu l’occasion d’anticiper brièvement l’actualité le 21 mars dernier. .
Aurelia Cruciani en pause
En fait, son nom avait en quelque sorte disparu depuis « radar du marché » typique des mois d’hiver. Après de longues semaines de silence et avec les grilles des principaux championnats moto féminins déjà définies, Aurelia Cruciani a officialisé une (douloureuse) décision désormais en suspens : « Pendant des années, j’ai consacré presque entièrement ma vie au motocyclisme, mais cette année, à contrecœur, je ne participerai à aucun championnat. Je ne veux pas vous ennuyer avec des raisons que nous connaissons presque tous et qui impliquent la plupart des pilotes. ».
Manque de budget
Des raisons qui reflètent un problème de plus en plus courant dans le motocyclisme moderne, notamment au niveau national : « N’ayant pas de budget, je ne voyais aucune possibilité de croissance qui ne soit dictée par cette nécessité. Ne pas pouvoir franchir le pas que j’aurais souhaité et devoir travailler, car en plus de la satisfaction personnelle, de l’adrénaline et de belles émotions, je ne peux rien retirer de concret de la moto, en plus de la grande dépense d’énergie tant du point de vue économique que vue, physique et temporelle, j’ai décidé d’arrêter. Au moins pour cette année ».
Juste une année sabbatique ?
Ce détachement, plus ou moins souhaité, permettra à Aurélia d’évoluer vers de nouveaux domaines de sa sphère privée. Même s’il a tenu à préciser qu’il ne s’éloignera pas totalement du 2 roues (peut-être dans l’optique d’un retour à la course en 2025 ?) : «Je vais me consacrer davantage au travail et à d’autres passions. À ce que j’ai négligé ou mis de côté ces dernières années pour laisser la place à la moto. Je vais certainement continuer à m’entraîner avec ma R3. Presque toutes les nuits, je rêve d’être sur une piste en train de faire du spinning ou de courir une course. Il me manque et il me manquera beaucoup. Pour l’instant je préfère appeler ça une pause, l’idée qu’un jour je me remettrai à courir me fait le prendre un peu moins mal… ».
La carrière d’Aurelia Cruciani
Née en 1995 et passionnée de moto depuis son plus jeune âge, Aurelia a dû attendre ses 22 ans avant de pouvoir se lancer dans les compétitions. Lors du Trophée Centauro 2018, elle est immédiatement montée sur le podium de la catégorie à Vallelunga, faisant ses débuts sur la piste avec une Yamaha R3 familiale, avant d’être engagée l’année suivante par l’équipe MotoXRacing pour la Yamaha R3 Cup Italia. Bien que ralentie par un peu trop de blessures, elle défend très bien depuis 2020 les couleurs italiennes dans le Championnat d’Europe Féminin WEC. Seul avec sa R3 les trois premières années, en exploitant le peu (ou beaucoup selon le point de vue) disponible. Sous la bannière de l’équipe Roc’N’Dea dirigée par Massimo Roccoli et Alex De Angelis en 2023, terminant quatrième du Championnat d’Europe Féminin (2 podiums) et de la première édition du CIV Femminile (5 podiums).