Phillip Island, Sepang et Jerez en moins de deux semaines. Andrea Mantovani, fraîchement sorti des deux premières manches du Championnat du Monde Supersport (avec intoxication alimentaire), a finalement pris part à deux des trois jours d’essais MotoE. Pas exactement des jours chanceux en termes de météo, mais c’était quand même un premier contact avec la nouvelle Ducati V21L, dont il avoue être déjà amoureux. Mantovani revient ensuite en MotoE avec les couleurs RNF, mais une équipe radicalement renouvelée par rapport aux remplacements effectués l’an dernier. Avec également l’ajout d’un personnage du calibre de Ramon Forcada, faisant ses « débuts » dans la voiture électrique en tant que Team Manager. Voici ce que nous a dit le Ferrara de 28 ans après les premiers tests de 2023.
Andrea Mantovani, tout d’abord comment allez-vous ?
Je n’ai toujours pas complètement récupéré, j’ai encore quelques symptômes. L’intoxication alimentaire était super, je n’ai pas encore réussi à m’en remettre. Mais ce n’est que pour un instant : l’important maintenant est de se remettre en forme.
Mais entre-temps, vous étiez à Jerez pour les premiers tests MotoE 2023. Comment ça s’est passé ?
Le premier impact a été très positif ! Le MotoE est désormais pratiquement un MotoGP électrique. Ducati a vraiment fait un travail extraordinaire. Nous étions alors très bien organisés en termes d’assistance, le projet est quelque chose d’incroyable. Je me suis immédiatement très bien entendu avec l’équipe, tous des jeunes gars plus un « garçon » très expérimenté comme Ramon Forcada. Dommage pour le temps fou… Le premier jour, par exemple, j’ai essayé d’attaquer un peu plus, j’avais une demi-seconde de retard sur mon chrono. Mais il y a eu l’asphalte « tacheté » et je me suis retrouvé dans une flaque d’eau : j’ai eu un petit blocage de direction et je n’ai pas pu terminer le tour. Puis hier encore dans des conditions difficiles, la dernière séance a été la meilleure, mais au final rien n’a pu être testé. Il y avait un risque de chute, alors l’équipe a opté pour la « tranquillité d’esprit ».
Vous n’avez pas été particulièrement chanceux ces jours-ci.
Je dois être honnête : je n’ai jamais vu Jerez comme ça auparavant. Toujours des conditions moitié-moitié, c’était très, très particulier, mais au moins nous nous sommes entraînés un peu plus.
Comment est cette Ducati ? Qu’est-ce qui change le plus par rapport à l’Energica ?
En tout cas, je dois dire que chez Energica ils étaient très bons, avec leurs moyens ils avaient monté un vélo qui allait bien, mais qui montait jusqu’à un certain point. S’il faut la comparer à une Ducati… C’est une moto incroyable ! L’Energica n’avait même pas la biellette arrière, la Ducati l’a non seulement mais a aussi beaucoup de réglages. Sur le plan personnel, aller vite est ce qui compte pour moi ! Ils ont fait un travail exceptionnel, la base est celle d’une moto MotoGP.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans le V21L ?
Le système de freinage devant ! Bien que le vélo pèse 220 kg, l’arrière se soulève au freinage, il a des freins incroyables. Mais l’ensemble du vélo m’a un peu frappé, sa fabrication, tout le carbone, l’attention portée aux détails. C’est un chef-d’oeuvre à tous points de vue.
Andrea Mantovani en semble déjà ‘in love’ !
Oui! Ce sera alors parce que pour moi Ducati est Ducati. À mon avis, ces derniers temps, qu’il s’agisse de vélos de course ou non, il sort un bijou après l’autre.
Comment était-ce de commencer à travailler avec Ramon Forcada ?
C’est une personne incroyable, d’une humilité unique. Malheureusement cependant, vu les conditions, nous avons peu travaillé. Ce n’était pas un test pour conduire une moto, c’était un test de style Mario Bros pour éviter les peaux de banane et les flaques d’eau. Même lui [Ramon Forcada] en fait, il était vraiment désolé. Lors de la dernière séance, par précaution, il nous a rappelé qu’on ne jouait rien, donc c’était inutile d’essayer dans ces conditions. Nous sommes juste allés sur la piste et avons fait ce que Ducati avait demandé, nous n’avons pas encore vraiment commencé à travailler. Les mécanos se sont alors mis en quatre pour monter et remonter les pneus : une séance il pleuvait juste avant le départ, tout a changé la suivante. Malgré tout, un moment de compétition, nous le faisions déjà, mais ce cockpit a gâché tout le travail.
Qu’est-ce que ça fait de repartir de l’équipe RNF ?
C’est sympa, même si l’équipe a beaucoup changé. GRT est sorti, donc on peut dire que c’est complètement nouveau, de la Forcada à la mécanique. La seule personne qui est restée est Razlan Razali, que je respecte beaucoup et qui s’est avéré être une personne cohérente, de parole. En fait, l’année dernière, nous nous étions déjà mis d’accord pour 2023, car l’équipe m’aimait tellement. Alors à partir de là pour le faire… Parfois certaines dynamiques prennent le dessus et ce n’est pas évident. Au lieu de cela, ils ont gardé ce qu’ils ont dit, une démonstration de sérieux de la part de l’équipe. J’ai ensuite été rappelé et confirmé pour la saison, j’étais vraiment content !
Comment s’est passé le premier impact avec Mika Perez, votre nouveau coéquipier ?
Je ne le connaissais pas, nous nous sommes bien amusés. Mika est un très bon garçon, calme, avec aussi beaucoup de passion et d’envie de bien faire.
En vue de 2023, le format de la compétition change. Comment le vois-tu?
Je pense que c’est une façon de donner plus de visibilité au MotoE, qu’ils essaient de rendre plus présent dans le domaine du MotoGP. J’ai en partie l’habitude avec la course Supersport samedi, puis on fera des relations publiques dimanche ! Mais il y aura certainement de l’initiative, je serai disponible pour l’équipe. Mais je suis content de courir comme ça aussi, une nouveauté mais au final c’est intéressant. Les gens s’arrêteront donc également pour voir le MotoE samedi.
En plus de retrouver la santé, allez-vous changer quelque chose à votre préparation ?
Difficile, nous n’avons même pas commencé à vraiment y aller. Une situation où vous entrez, lancez les dés et si vous restez debout vous faites le bon tour, sinon vous ne le finissez pas. Nous verrons plus tard.
Photo: Social-Andrea Mantovani