Déçu, mais chargé et prêt à se racheter. Alexandre Zaccone c’est ainsi qu’il se définit à l’issue de sa première saison complète en Moto2, unique pour le moment puisque l’an prochain il changera encore. Le pilote de 23 ans de Rimini reviendra en MotoE avec Tech3, dans un championnat qu’il risquait de remporter en 2021. Bien sûr, il sera profondément renouvelé, mais c’est un autre défi intéressant pour Zaccone, à la recherche d’une relance après une année différente de celle attendu. C’est maintenant au tour de la trêve hivernale, avec quelques maux physiques à régler (dont les conséquences du grave accident de 2021) puis de redevenir sérieux. Avec l’espoir de pouvoir revenir un jour en Moto2… Alessandro Zaccone nous a dit beaucoup de choses, voici la première partie de notre interview.
Comment jugez-vous votre saison en Moto2 ?
Je dirais désastreuse, peut-être l’une des saisons les plus difficiles depuis que j’ai commencé à courir. Je suis désolé parce que j’espérais que ça se passerait différemment, mais ça a été difficile toute l’année. Je n’ai jamais réussi à trouver un bon feeling, il y a tellement de choses qui n’ont pas fonctionné et je suis un peu en colère à ce sujet. Et perdre la bulle prend un instant… SJ’ai réussi à garder mon calme, mais je n’ai jamais été calme. J’aurais aimé le jouer différemment : il fallait que ce soit ma chance de me montrer, aussi parce que souvent le train du Championnat du Monde, venant de l’extérieur, ne passe qu’une seule fois… Mais j’espère un jour revenir en Moto2 et être à l’avant!
Y a-t-il quelque chose à sauver dans le 2022 de Zaccone ?
C’était certainement une bonne expérience, j’ai appris toutes les pistes du Championnat du Monde qui me manquaient encore. C’est une bonne chose. Mais à part quelques occasions, quelques manches où j’ai réussi à retrouver un peu plus de feeling, ça a été une saison assez difficile, surtout vers la fin.
Peut-on dire que vous vous attendiez au non-renouvellement ou était-ce une surprise pour vous ?
On avait parlé du renouvellement de mi-saison, donc pour continuer. Aussi parce qu’une année pour un rookie venu de l’extérieur, qui n’a jamais fait de Moto2, c’est difficile et il faut toujours faire plus d’une année. Mais il n’y avait pas les conditions pour continuer, d’un côté c’était mieux comme ça. Essayons maintenant de bien faire en MotoE et visons peut-être à revenir, en espérant trouver un meilleur package.
En 2023, vous serez de retour dans le championnat électrique. Comment est née cette signature ?
L’objectif était de rester dans le paddock du championnat du monde et le MotoE était la solution la plus plausible. Puis l’année prochaine il fera un grand saut qualitatif sur le plan technique et deviendra Champion du Monde : c’est quelque chose de plus important, de prestigieux. Avec Herve [Poncharal] Je me suis tout de suite bien entendu, nous nous voulions et je suis sûr que nous pouvons obtenir de bons résultats.
On vous rappelle qu’en 2021 vous êtes passé très près du titre.
Certes, l’intention est que, je vais gagner, alors nous verrons. C’est une situation nouvelle pour tout le monde, repartir de zéro, mais je veux vraiment démontrer quelque chose que je n’ai pas pu démontrer cette année. J’ai besoin de me débarrasser d’un caprice personnel. Évidemment, tout le monde commence à gagner, donc ce ne sera pas facile, mais nous essayons.
Vous ne pouvez pas encore l’essayer, mais avez-vous déjà eu l’occasion « d’étudier » la nouvelle Ducati ?
Je ne l’ai pas encore vu, mais j’ai vu beaucoup de photos et j’ai essayé de trouver le plus d’informations possible. Le vélo est très beau ! C’est un prototype, pas une dérivation de route ou quoi que ce soit d’autre. Puis Ducati s’est bien habitué à nous, ils ne font pas les choses juste pour le plaisir de faire. Je suis curieux de l’essayer, ce sera sûrement très amusant. Je pense que ça peut être un beau jouet !
Qui sera à surveiller en 2023 ?
Chaque année, le MotoE est de plus en plus compétitif, il continue d’acquérir de plus en plus de valeur. Il y a beaucoup de pilotes rapides, à commencer par ceux qui sont déjà là comme Granado, Casadei, Torres, Ferrari. Mais d’autres viendront aussi s’ajouter comme Krummenacher, Spinelli… Les noms commencent à apparaître, mais c’est mieux ainsi : plus il y a de pilotes dans le championnat, plus le résultat est valorisé. J’espère être l’un d’entre eux dans le match !
A votre avis, quel pourrait être un beau circuit pour courir avec la nouvelle Ducati ?
À mon avis, ce sera amusant de courir à Silverstone avec le MotoE, j’ai encore beaucoup apprécié cette année. Je suis très curieux d’y retourner, aussi parce que ces pneus sont terribles : ce sera très, très agréable. Dites aussi au Mugello, après on verra : il faut aussi comprendre les caractéristiques du vélo et comprendre où il s’intègre le mieux.
Vous reviendrez également à Misano, pour la première fois avec le MotoE après cet accident en 2021. Ou est-ce maintenant oublié ?
Pas ça, je craque encore sur tout… Mais ce sont des choses qui arrivent malheureusement, ça fait partie du jeu. Misano est un circuit comme un autre, cela ne fait aucune différence. Mais allez, puisque c’est encore la dernière étape, j’espère au moins que ça se terminera différemment !
Fin de la première partie, le reste de notre interview suivra. Photo : Facebook
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