Freddie Spencer, chef des commissaires MotoGP, rompt son silence après les nombreuses critiques pleuvent par les fans, les pilotes et les initiés concernant de nombreuses décisions controversées. Quelques sanctions ont déchaîné le paddock, à tel point qu’un face-à-face entre le trio du Panel FIM et les pilotes de la catégorie reine s’est imposé au Mans. Une comparaison considérée par beaucoup comme vaine, puisque chacun restait à sa place.
Freddie Spencer : équilibre entre sécurité et équité
Le triple champion du monde, qui a pris sa retraite de la course à la fin des années 1990, donne son avis dans le podcast officiel de MotoAmerica. Depuis 2019, il occupe le poste de Chief Steward du MotoGP FIM hérité de Mike Webb, un poste a priori très inconfortable pour quiconque. Difficile de prendre une décision en très peu de temps sans provoquer quelques mécontentements d’un côté ou de l’autre. “Selon moi, nous avons le meilleur sport automobile au monde, c’est le plus grand salon et nous avons aussi les meilleurs pilotes… Ces dernières années, du côté des pilotes et de la part de la Commission de Sécurité, quand les pilotes MotoGP se rencontrent le vendredi, il y a c’est la pression sur le contact. Qu’est-ce qui est accidentel, qu’est-ce qui coule, qu’est-ce qui est trop ?“.
Freddie Spencer en tant qu’ancien pilote comprend parfaitement le point de vue des athlètes, qui veulent concourir et donner le meilleur d’eux-mêmes. En revanche, il se retrouve à devoir garantir la sécurité et éviter que certains épisodes vraiment risqués ne se reproduisent. L’objectif est de combiner divertissement et sécurité de la meilleure façon possible. Certaines critiques ont fait leur chemin et bientôt il pourrait y avoir un léger changement dans les décisions prises sur les week-ends de course. A l’inverse, la grogne qui se répand en MotoGP pourrait conduire à des changements radicaux en fin de championnat… »Pour notre part c’est une question de sécurité et d’équité mais on veut que les pilotes puissent concourir et c’est ce qu’on a vu en France“.
90 caméras en piste
Au cours des dernières années, leur critère a changé également en raison de la technologie toujours plus sophistiquée et actuelle. “Avec les caméras et avec le staff dont je dispose, le but a toujours été d’augmenter notre capacité à analyser les situations en peu de temps. Si nous devons faire un changement de position, que ce soit à un moment opportun, que ce soit possible dans ce tour ou pas” a poursuivi Freddie Spencer. “Nous avons maintenant plus de 90 caméras auxquelles nous pouvons accéder. On a une régie, on peut tout contrôler… le positionnement des voies, les sorties de voies, la zone verte…“.
Enfin, l’ancien pilote se dit conscient de jouer un rôle inconfortable : “Faire partie du panel de commissaires est le travail le plus difficile que l’on puisse imaginer. Nous allons dans la bonne direction. La dernière course était parfaite, la France c’est ce qu’on aimerait voir dans le futur“.
Photo : MotoGP.com