L’approche de sa deuxième année en MotoE a commencé. Alessio Finello recommence toujours avec l’équipe Gresini, mais il doit faire face à un grand changement, à savoir la Ducati V21L au lieu de l’Energica Ego Corsa. Un premier contact a eu lieu pendant les trois jours d’essais à Jerez, même si ce n’est que partiellement, compte tenu du mauvais temps qui a un peu gâché les plans. Pourtant les chronos sont déjà remarquables, Finello lui-même s’est déjà amélioré par rapport à 2022 et sans trop risquer. A noter également qu’il s’est remis de ses soucis physiques de l’an dernier : il y a encore quelques malaises, mais pas sur le vélo. Comme tout le monde, Alessio Finello est lui aussi très impressionné par la nouvelle moto et a hâte de retrouver le jeu à Barcelone, un circuit qu’il ne connaît que sur playstation pour le moment. En attendant, voici ce qu’il nous a dit sur les tests officiels.
Alessio Finello, comment se sont déroulés les tests à Jerez ?
J’ai vu le soleil une fois rentré chez moi ! En fait j’étais un peu confus… Trois jours de pluie, parfois ça sèche et parfois non, c’était un peu stressant. Mais au final c’était important de tester la moto dans presque toutes les conditions, sauf sur le vrai sec, puisque nous avons eu deux demi-sessions. Première journée que de l’eau, mais quatre sessions différentes car la piste a changé rapidement, mais je dirais qu’on est parti du bon pied. La dernière journée a cependant été déroutante, dans des conditions ni sèches ni humides. Le dernier tour, en revanche, a servi à avoir le sentiment, celui qui a réussi à s’adapter est immédiatement allé au sommet. Vous regardez les classements, mais à mon avis ce ne sont pas encore les vrais.
Dans votre cas, pas d’attaque temporelle.
Cela n’avait aucun sens, même en accord avec l’équipe. C’était des tests, l’important était de bien aborder la moto et de trouver le bon ajustement tout de suite. Les conditions de piste ne vous permettaient même pas de faire cela. Pour le moment, je ne pense qu’à bien m’adapter à la moto pour être rapide en course. Un fait qui me réjouit est que, même si je n’ai pas cherché de temps, j’ai abaissé mon meilleur temps de l’an dernier et sur une piste qui n’était pas complètement sèche. Cela me fait beaucoup comprendre à la fois la moto et mon potentiel : il y a beaucoup de marge.
Que pense Alessio Finello de cette Ducati V21L ?
J’ai vraiment beaucoup aimé ! Elle roule bien, on peut travailler dur dessus, il y a beaucoup de nouveautés, mais j’ai été impressionné et surtout content du travail effectué. Le chef est déjà à Barcelone, espérant trouver trois jours de soleil ! Il y aura les tests proprement dits, puisque nous serons ensuite de retour dans la course.
Quelles étaient les grandes différences par rapport à l’Energica et qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?
Principalement tout, puis pour clarifier, je dirais l’inclusion de contrôles. Je n’avais jamais piloté un Superbike avec une électronique comme celle-ci, cela le rend beaucoup plus sûr et plus agréable à piloter, même si nous n’en sommes qu’au début et que cela va beaucoup changer au cours de la saison. C’était la meilleure nouveauté, à part l’avant… je veux dire l’ensemble du vélo lui-même.
Comment ça s’est passé sur le plan organisationnel ?
Lorsque le niveau augmente, vous devez le suivre comme un travail. Pour le moment, très peu de personnes travaillent sur les vélos, mais maintenant c’est un vélo très différent et il y a tellement plus de choses à regarder. Nous avons besoin d’une personne de plus, car tout devient plus important et les temps sont de plus en plus limités. En fait, il nous a fallu du temps pour commencer les tests, mais il manque encore une autre électronique.
Avec le nouveau vélo, faut-il changer de style de pilotage et donc de préparation ?
Le style de pilotage change un peu, même s’il reste plus ou moins dans la lignée de l’an dernier, ou en tout cas d’un Superbike. Bref, plus proche de celle d’une moto à grosse cylindrée, une 1000 en somme. À mon avis, pour le moment, c’est un peu moins physique, mais cela est dû aux contrôles conservateurs, alors qu’au cours de l’année, cela changera et il redeviendra un vélo un peu plus physique. Au final ça pèse 220 kg, certes ça a diminué mais c’est quand même important. Vous ne pouvez pas l’entendre, mais les commandes aident beaucoup. Plus ils seront libres, plus elle deviendra sélective.
En ce qui concerne la forme physique, comment va Alessio Finello ?
Je vais enfin bien ! Sur le vélo alors je ne suis pas fatigué quand j’ai fini. J’ai encore quelques douleurs, mais jamais quand je suis sur le vélo : certains exercices en salle avec des poids m’agacent un peu, mais rien d’important. Tant qu’il ne tourne pas, ça va ! Bien sûr, si ça continue à me donner ces “chocs”, je pense que j’irai faire quelques vérifications, mais on verra dans un mois.
Hypothèse : comment voyez-vous cette Ducati à Barcelone ? Vous ne connaissez pas la piste, mais vous l’avez quand même un peu étudiée.
Oui, en effet je joue aussi Play sur cette piste ! Mais vu le tracé, c’est un peu proche de celui du Mugello. Je suis curieux de tester la Ducati sur une piste aussi rapide, avec moins de virages en épingle, moins de virages stop&go et plus de gros virages. À mon avis, il y aura une grande différence, mais ensuite ce seront trois jours intenses. Il y aura probablement un autre quart de travail supplémentaire, car l’heure change également. Dans tous les cas, j’entre toujours et je me donne à 100% à chaque session et à chaque set-up, aussi pour comprendre quelle est la bonne voie. Une fois que vous avez fait cela, vous pouvez consacrer un tour au tour rapide, mais ce n’est pas le but ultime. C’est arriver prêt pour Le Mans, même si, après trois mauvaises journées à Jerez, on a envie de casser la manette des gaz. J’y retournerais demain à Barcelone ! Mais certainement la première pensée est de faire du bon travail, puis nous finirons par penser à la météo.
Photo: FELO Gresini Racing