Marc Marquez et Joaquin Sanchez se sont rencontrés sur le circuit de Jerez pour un événement télévisé diffusé sur Antena 3. Le champion de MotoGP et l’avant-centre du Betis Séville ont fait quelques tours sur une Honda RC213V-S, mais le plus intéressant est le dialogue entre les deux champions assis dans un fauteuil sur la ligne droite. Une fois de plus au centre des arguments, Valentino Rossi et ce qui s’est passé en 2015 à Sepang.
Marquez dans le tunnel des blessures
Joaquin emmène avec préméditation Marc Marquez sur le sujet, lors de sa dernière année en Liga espagnole. Il soumet le champion Repsol Honda à un questionnaire amusant, fouillant dans les détails de sa vie privée, évoquant les femmes, mais aussi des sujets purement sportifs. Le pilote MotoGP a reconnu que “avoir connu les deux côtés« du sport »,se pensant un super-héros, gagnant tout. Puis tout à coup un jour ici à Jerez, au virage 3, un bang, une blessure, des erreurs, une autre blessure… tu es là et tout à coup tu es à terre. Ce fut mon expérience la plus grande et la plus difficile. J’ai eu d’autres blessures graves, puis une série d’erreurs s’est produite, je n’ai pas eu de chance, je suis revenu trop tôt. Maintenant ça a l’air de marcher“.
Marc Marquez rappelle qu’il a pensé à dire au revoir au championnat MotoGP en raison de la blessure à son humérus droit, due à l’infection qui s’est développée après la deuxième intervention chirurgicale. Et encore le double cas de diplopie, jusqu’à la dernière entrée au bloc opératoire le 2 juin. “En y réfléchissant sérieusement, la vue ressemble à une frégate. Vous pouvez oublier la blessure au bras pendant un moment si vous ne le bougez pas, mais ouvrez les yeux et voyez double…“. Un jour la décision d’en dire assez viendra, tout dépendra des résultats : »Le temps nous le dira“. Dans son ADN il n’y a certes pas d’ambition de finir dans les cinq premiers, mais celle de conquérir le neuvième titre mondial et de rattraper son ancien rival Valentino Rossi.
Valentino Rossi et la saison MotoGP 2015
Le point saillant du dialogue entre les deux sportifs vient quand on parle du Docteur, de ce qui s’est passé lors de la saison 2015. »Avec Valentin ? Je n’ai rien contre lui, mais il y a de la tension. J’ai eu des frictions avec Lorenzo, avec Pedrosa… et maintenant parlons de tout… Quand ils vous refusent le salut et tout le monde de leur côté, ben c’est tout. C’est comme un divorce, si vous entendez une version, ce sera celle-là, et si vous entendez l’autre, croyez l’autre. Il n’y a pas de gentils ou de méchants. Ce qui est arrivé est arrivé. Certaines cartes ont été jouées, il y avait de la tension et ça a explosé“.
À ce stade, Marc Marquez ose faire une analogie avec le football. “Quand tu es Messi, tu ne cherches pas le contact ni que le match s’échauffe. Parce que tu es le meilleur et que tu le fais quand tu veux. Si par contre vous vous retrouvez en difficulté, essayez de réchauffer un peu l’ambiance, les cartes arrivent, contact, pam pam et buts. Eh bien, un peu la même chose s’est produite. Dans cette finale de championnat, Lorenzo était plus rapide que lui. Il cherchait l’ambiance pour se réchauffer car il n’avait pas la même vitesse“.
Aucun espoir de paix
La version de Valentino Rossi est certes différente : Marc Marquez l’aurait volontairement gêné en Malaisie pour se venger de l’affront en conférence de presse. Même après un certain temps, il n’y a aucune possibilité de tendre la main et de faire la paix. Le champion de Tavullia serait d’accord là-dessus… »Si j’aime? Non. Je le respecte beaucoup pour ce qu’il a fait pour la moto, il a amené tellement de fans. Mais après ce qui s’est passé… Bien sûr, je reconnais qu’il est l’un des plus grands ou peut-être le plus grand, mais c’est tout, je fais mon truc et il fait le sien“.
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Photo: HRC Moto GP